Olivier Babeau : "L'Institut Sapiens est plus qu'un Think Tank, c'est un Think Tech"

Créé il y a un an, le think tank ne veut surtout pas faire comme les autres. Puisque la société évolue il est plutôt de bon ton de réfléchir à comment aborder les innovations de toutes formes. Une mission pas si impossible à laquelle s'attelle ce "laboratoire d'idées" comme le nomme son président fondateur et qui essaime à Marseille.
(Crédits : Intel)

Des think tank il y en a... beaucoup. Et il y a l'Institut Sapiens. Faire différent c'est le fondement d'origine de ce nouvel acteur de la réflexion, porté sur les fonts baptismaux par trois pères fondateurs, Olivier Babeau, Laurent Alexandre et Dominique Calmels. On ne présente plus le second, fondateur de Doctissimo, anti langue de bois, volontiers preneur de contre-pied et recherché pour son dada, l'IA. Le troisième est le directeur financier d'Accenture France et Benelux. Quant au premier, professeur à l'université de Bordeaux, c'est l'économie et les mécanismes de marché qui sont sa spécialité.

Carrefour de compétences

Ensemble donc, ils donnent naissance en 2018 à un Institut, qui vu leurs profils respectifs, ne peut effectivement pas être comme les autres. De fait, faire la différence est le postulat de base. "Nous nous définissons comme un think tech", dit d'ailleurs Olivier Babeau. C'est-à-dire "la nouvelle façon de produire de la pensée et des idées". Car il faut renouveler l'approche des sujets qui concernent la société. "Le nouveau siècle produit des enjeux différents qui posent des questions, des angles et une façon de traiter différents". Donc, "nous sommes un carrefour de compétences, d'expertises. Nous essayons de faire le lien entre le monde universitaire, le monde des affaires, le grand public". Et puis, "on se conçoit aussi comme un media. Pourquoi réfléchir si c'est pour ne pas diffuser le résultat des réflexions ?".

Plus largement, "nous sommes un mouvement citoyen", ajoute Olivier Babeau. Un réseau qui sort du parisianisme et qui va "chercher des expertises territoriales partout".

Parce que la société fait face à des défis qui peuvent interpeller, surprendre, faire peur, voilà l'Institut du côté de la formation. "Nous sommes en train de développer l'Université Sapiens. L'objectif est de former les citoyens aux enjeux qui se présentent". Et en effet, ils sont nombreux.

"Pour que l'avenir ait besoin de nous", c'est la baseline et aussi la philosophie de l'Institut Sapiens. "Le danger que l'avenir n'ait pas besoin de nous est réel", prévient Olivier Babeau. Alors mieux vaut "organiser notre vie avec les machines qui risquent de nous remplacer. Développons des compétences transverses avec les machines. Si l'on ne se forme pas, l'avenir n'aura pas besoin de nous".

Rêver... en réalité

Evidemment, l'objectif de l'Institut est d'apporter des solutions concrètes. "Ne pas être rêveur". Plus largement, "être un think tank qui serait aussi un do tank". C'est ce qui conditionne les études publiées régulièrement. "Déterminisme social", "innovation financière et football", "création d'un dividende monétaire"... Tout cela autour des grands enjeux que sont la santé, le développement durable, l'évolution des compétences, l'éthique des algorithmes. Le territoire, ce concept qui émerge et qui est tout à la fois une réalité est un sujet qui ne laisse pas l'Institut Sapiens du tout indifférent. La preuve, la volonté est de sortir de la zone "Paris" et l'essaimage en région Sud, avec une présence désormais de l'institut à Marseille relève bien de cette vision. "La France dispose de territoires avec une incroyable richesse et densité. On peut espérer que les nouvelles technologies permettent de réduire les inégalités, les zones de désertification".

Evoquer les territoires c'est évoquer "le temps, l'espace et les racines", souligne Olivier Babeau. "Avec les territoires, la France est assise sur un tas d'or".

Mener réflexion et proposer des solutions, forcément ça intéresse les entreprises. "Nous sommes proches des entreprises, nous développons des partenariats parfois avec elles. Nous essayons lorsqu'il existe des communautés d'intérêt, de travailler sur des sujets communs".

A la question de ce que pourrait être l'Institut Sapiens d'ici 5 ans, Olivier Babeau répond qu'il espère une vingtaine d'antennes territoriales mailler l'Hexagone. "Il existe une France des expertises". Que l'internationalisation sera renforcée, via des études de comparaisons qui seront menées. Dans dix ans, "nous souhaitons être encore et toujours un mouvement citoyen, capable de souplesse, de flexibilité. Ce qui est non négociable c'est la liberté. Nous ne voulons dépendre d'aucune entreprise. La liberté est le poil à gratter qui donne la pertinence".

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Commentaire 1
à écrit le 26/09/2022 à 9:37
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Bonjour, Je suis un condisciple d'André Babeau à Franklin, donc pas tout jeune ! Je suis président du conseil syndical des Hespérides de Nîmes depuis 6 ans. J'ai lu son fils Olivier en livre et en articles. Il me parait intéressant de "brancher" mes ...

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