Trophos recherche 8 à 10 M ?

La biotech marseillaise spécialisée dans le développement de traitements de maladies orphelines dans les domaines de la neurologie et de la cardiologie obtient une nouvelle subvention d?1M? de l?Agence Nationale de la Recherche pour sa molécule phare, l?olesoxime.


Elle n'avait pas pris la parole depuis l'échec des négociations avec la société suisse Actelion portant sur son acquisition. Conditionné par les résultats de l'étude de phase III de l'olesoxime, composé phare de Trophos et le plus avancé dans la sclérose latérale amyotrophique (nom scientifique pour la maladie de Charcot), le projet avait finalement avorté.

En dépit de ce désaveu, la biotech marseillaise spécialisée dans le développement de traitements de maladies orphelines dans les domaines de la neurologie et de la cardiologie, persiste dans l'étude de la molécule. "Nous avons beaucoup appris sur la maladie", défend Christine Placet, présidente du directoire de Trophos depuis juin 2012 (elle était jusqu'à présent et depuis 2004 directeur administratif et financier).
La PME (27 collaborateurs dont 14 titulaires d'un doctorat), née en 1999 d'une "spin off" du laboratoire CRNS / université de la Méditerranée et de chercheurs de Luminy, compte aujourd'hui deux produits : l'olesoxime pour les maladies du système nerveux et le TRO 40 303 pour les maladies cardiovasculaires (dans le cadre du projet MitoCare financé par l'Union Européenne).

80 M€ de financements
Sans cesse en recherche de financement pour assurer son développement, l'entreprise, qui ne génére pas de chiffre d'affaires, cumule depuis sa création 80 M€ de financements par recours au capital risque (76% de son capital sont aux mains des fonds d'investissement : Amundi PEF, Viveris Management, Turenne Capital Partners, OTC Asset Management), à la sollicitation de financements publics (subventions européennes et CIR) et associatif (essentiellement, l'Association française contre les Myopathies).

La société reprend donc le fil de son histoire pour annoncer qu'elle avait décroché une subvention d'1 M€ du ministère de la Recherche (ANR) pour le lancement d'un nouveau programme de recherche clinique visant à limiter la progression de la sclérose en plaques, une maladie inflammatoire du système nerveux central, qui toucherait actuellement deux millions de personnes dans le monde dont entre 70 000 et 90 000 en France. Les traitements existants permettraient d'espacer les crises mais auraient un impact limité sur la progression du handicap.


Etude clinique de tolérance

Elle va donc démarrer en mars une étude clinique (phase 1B de tolérance) avec l'olesoxime. Un projet mené dans le cadre d'un consortium piloté par la biotech marseillaise avec l'expertise de plusieurs laboratoires de recherche et hôpitaux de Marseille, Reims et Rennes. Les résultats de cette première phase, sous la direction de Jean Pelletier, un nom qui fait référence dans ces pathologies, devraient être publiés cette année, suivie par la démonstration de l'efficacité du produit menée entre 2014 et 2016 (étude sur 250 patients dans 27 centres cliniques de 7 pays européens). Date à laquelle l'entreprise sera fixée sur l'efficacité de sa molécule dans la neuro protection de la maladie. "Le secteur peine à mettre sur le marché des composants innovants, précise Christine Placet, qui espère à terme récompenser nos partenaires financiers, enregistrer et distribuer un médicament qui permette d'améliorer la vie des malades".

La société dépense chaque année environ 10 M€. "Les essais cliniques sont longs, risqués et coûteux mais en cas de succès, c'est une forte création de valeur tant pour nos actionnaires et partenaires financiers que pour les patients", justifie-t-elle.


Un potentiel de 300 à 400 M$
"Nous ne sommes pas sur un blockbuster - le potentiel de son marché est estimé entre 200 et 300 M$ par an - mais la société est le seul acteur à travailler sur ce secteur. Il y a eu très peu d'essais cliniques et actuellement, seuls 3 ou 4 sont en cours dans le monde". Pour ces travaux, la biotech marseillaise n'a pas réuni l'ensemble des financements et est en quête de 8 à 10 M€ qu'elle espère glaner grâce à un financement public ou un partenariat stratégique avec une autre biotech ou une entreprise pharmaceutique.

Trophos ne désespère pas de connaître un destin comparable à ses homologues : Biogen Idec, une entreprise américaine formée en novembre 2003 par la fusion de deux leaders mondiaux en biotechnologies et qui a atteint une capitalisation boursière de 38,75 Mds €, Genzyme, une biotech de Boston acquise en 2011 par Sanofi au terme d'une bataille boursière pour son évaluation qui a atteint près de 20 Mds $ ou Actelion (un peu moins de 2 Mds $ de C.A).


A.D

Photo : Christine Placet, présidente du directoire de Trophos depuis juin 2012. Elle était depuis 2004 directeur administratif et financier.


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