Traxens entre en phase de production

Concilier deux mondes qui ne se parlaient pas, celui du shipping et des nouvelles technologies : c'est ce qu'a fait Michel Fallah, fondateur de l?entreprise Traxens, en mettant au point une solution informatisée de suivi du trafic conteneurisé.


C'est ce que l'on appelle une entreprise à fort potentiel de croissance. Traxens, c'est son nom, a donné naissance à un produit unique en son genre : une solution informatisée permettant le suivi du trafic de conteneurs. Concrètement, il s'agit d'un boîtier muni de capteurs capables de fournir des renseignements sur chaque EVP équipé, aussi divers que la température, la localisation... Bref, avec Traxens, c'est tout le monde du transport logistique qui fait incursion dans celui du big data.
Pour l'histoire, l'idée de cette solution a germé d'une discussion entre Michel Fallah, fondateur ayant fait ses armes chez Gemplus, et le président de CMA CGM, Jacques Saadé. "Il me confiait alors que si l'on pouvait concevoir une solution de ce type, ce serait fantastique".

Conçu pour être un standard

Le projet prend forme dès 2010. Traxens naît deux ans plus tard... CMA CGM y entre au capital, à hauteur de 20%. Un accord se conclut d'emblée : ce projet doit donner naissance à un standard, car ce boîtier doit pouvoir être utilisé par tout le monde du shipping, et non pas uniquement par le 3ème armateur mondial... Logique, explique Michel Fallah : "le trafic conteneurisé rime avec multimodalité, selon un circuit ouvert. Par ailleurs, chaque opérateur, s'il possède sa propre flotte, loue deux à trois fois plus de conteneurs". De belles perspectives s'ouvrent ainsi dans la mesure où "aujourd'hui, 40 millions d'EVP voyagent chaque année". Le modèle économique, quant à lui, est conçu pour séduire les opérateurs : "Traxens rend disponible un conteneur "intelligent" au même prix qu'un conteneur "stupide". En revanche, la donnée est exploitée par des milliers d'acteurs dans le monde. Ce sont les données que l'on vend, pas les objets".

Multinationale en devenir

Des opérateurs que l'équipe de Traxens approche peu à peu, à travers le monde. Avec succès. "Pour l'heure, nous comptons pour plus de 100 000 unités de commandes", évalue le fondateur. Par ailleurs, "CMA CGM a ouvert la marche, en équipant le Bougainville, premier bateau au monde doté pour utiliser notre technologie". Ce n'est qu'un début : "plus de 60% du marché devrait être pourvu dans les 4 à 5 années à venir". Toutefois, face à cette forte demande internationale, la production devra suivre. Une première levée de fonds de 2 M€, opérée auprès de CMA CGM, du Crédit Agricole et de la BPPC en février dernier "nous a permis de passer de la R&D à l'industrialisation. Dans les semaines qui viennent, nous allons entrer dans une nouvelle phase : la production et la standardisation". Sans doute le prix doté de 2 M€, glané le 17 septembre dernier, à l'occasion du Concours mondial d'innovation, devrait permettre à Traxens de s'engager dans cette voie... Michel Fallah annonce par ailleurs l'imminence d'une nouvelle levée de fonds. À noter que la production ne pourra être confinée dans l'Hexagone. "Ce qui part d'un pays doit être fabriqué dans ce pays". Les principaux points névralgiques envisagés, outre la France sont la Chine et les Etats-Unis. Ainsi, "très rapidement, Traxens va devenir une multinationale. C'est déjà en cours", promet Michel Fallah.

Carole PAYRAU
Crédit photo : DR - TRAXENS

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