Oaktree menace le groupe Partouche

Après le placement en procédure de sauvegarde de la Financière Partouche en avril dernier, c'est au tour du groupe du même nom, qui possède 10 établissements en Paca, d'avoir recours à la procédure. En cause, l'absence d'un accord trouvé avec le pool bancaire sur le rééchelonnement de sa dette. Dans ce pool, le comportement du fonds d'investissement Oaktree inquiète.

On prend les mêmes et on recommence. Six mois après le placement de la Financière Partouche en procédure de sauvegarde, accordée par le Tribunal de Commerce de Valenciennes, c'est au tour du groupe Partouche - présidé par Fabrice Paire - d'avoir recours à cette procédure collective, obtenue, elle, auprès du Tribunal de Commerce de Paris. Et dans les deux cas, c'est le comportement du fonds d'investissement américain Oaktree qui en est l'origine. En avril déjà, celui-ci était jugé "agressif" par la Financière Partouche qui tentait alors de renégocier sa dette d'un montant de près de 100 M€ auprès de son pool bancaire dont faisait également partie Natixis et LCL.


Six mois plus tard, le scénario semble se répéter

Car c'est bien en tentant de négocier dès juin dernier un réaménagement de son crédit syndiqué - crédit dont l'encours actuel s'élève à 233,7 M€ et dont il s'agissait d'allonger l'échéancier de remboursement -, que le groupe Partouche s'est heurté à une fin de non-recevoir de la part du pool bancaire composé de 13 établissements dont Oaktree. Faute d' accord, le groupe français s'est décidé à se protéger. Le risque ? une exigibilité immédiate du prêt. Ce que permet la procédure de sauvegarde ? "De restructurer notre dette bancaire et de poursuivre sereinement notre activité", diffuse Partouche dans un communiqué. La procédure de sauvegarde permet en effet aux entreprises qui ne sont pas en cessation de paiements de ne pas avoir à payer leurs dettes, les créanciers ne pouvant exiger le remboursement de celles-ci.


Blocage et pression

Le fonds d'investissement détient 38 % de la dette du groupe, ce qui lui donne une minorité de blocage et surtout un moyen de pression. En refusant de négocier, Oaktree fait surtout craindre au casinotier une exigibilité de sa créance en capital. Le capital du groupe - qui affiche un chiffre d'affaires 2012 de 451 M€ contre 464,3 M€ l'année précédente et qui emploie 5 242 salariés - est détenu à 66,45 % par Financière Partouche SA, à 12,99 % par Butler Capital, les membres du conseil de surveillance en possédant 3,41 %, les membres du directoire, 0,15 %, le public 16,97 % (0,02 % étant en auto-détention). Partouche exploite 49 casinos, 20 hôtels, des établissements thermaux, deux golfs et deux plages. En Paca, Partouche possède 10 établissements : 4 dans les Alpes-Maritimes (le Palais de la Méditerranée à Nice, le casino de Juan-les-Pins, l'hôtel 3.14 à Cannes où il détient également le casino Palm Beach), 3 à Hyères (le Casino hôtel des Palmiers, le Grand Casino de la Ciotat et le Grand Casino de Bandol), 2 à Aix-en-Provence (l'hôtel Aquabella et le Pasino), 1 dans les Alpes-de-Haute-Provence (le casino de Gréoux-les-Bains).

L.BOTERRO

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