En dépit de la période économique difficile et surtout des grèves qui ont probablement dissuadé nombre de professionnels de regagner Marseille, la 7ème édition du salon de référence pour les architectes d'intérieur et les spécialistes de l'aménagement intérieur, a fait la part belle à l'innovation. « Nous sommes toujours à l'affût de nouvelles techniques et matériaux. Ce salon nous permet de rencontrer les spécialistes », explique François Guglietmina, associé à Vincent Costes et Stéphane Torres au sein de l'agence Togu Architecture, qui a reçu le Grand Prix de l'Architecture Intérieure dans la catégorie commerce. « Nous sommes une agence d'architecture un peu particulière car nous avons pris le parti d'associer plusieurs compétences pour offrir une offre globale, et pas exclusivement centrée sur le traitement des espaces intérieurs ». L'agence, dont la clientèle est composée à 80% de privés, a notamment été primée pour la transformation d'une ancienne brasserie d'Aix en Provence, le Mado en face du Palais de Justice.
Si l'entreprise a été épargnée par la crise notamment en raison de sa spécialisation sur le haut de gamme, François Guglietmina reconnaît que le secteur n'échappe pas à la morosité. Mais, « la profession a néanmoins beaucoup évolué ces dernières années. Nous avons gagné en notoriété. La médiatisation autour de l'architecture et du design, avec le développement de la presse spécialisée et les émissions de TV, a porté la profession à tel point que les écoles sont très sollicitées par les jeunes. On ne doit donc plus travailler à faire reconnaître nos compétences ».
Quant au surcroît de réglementations qui régissent de plus en plus les règles architecturales, elles ne sont pas vécues comme des contraintes. « Les règles de construction, les conditions d'accessibilité, le code du travail sont intégrés depuis longtemps par la profession. Si elles deviennent obligatoires, c'est très bien pour l'intérêt de tous. Le seul revers négatif est qu'elles diminuent la part de créativité des architectes et parfois sont contradictoires entre elles ».
Parmi les projets emblématiques présentés à l'occasion du salon, la transformation de l'Hôtel Dieu en Hôtel Intercontinental en 5* par l'agence de Jean-Philippe Nuel et  celui d' « Euromed center » par Patrick Hatem, directeur de l'agence Massimiliano Fusksas Architecture. À cette occasion, l'on a pu comprendre que le pari du multiplexe parrainé et porté par Luc Besson n'était pas gagné.

Photo : Togu Architecture a reçu le Grand Prix de l'Architecture Intérieure dans la catégorie commerce.