Le groupe ECA lève 13,5M ? et remporte une commande historique

Le leader mondial en robotique de déminage sous-marin vient de lever 13,5 M? pour financer notamment son litige avec British Aerospace, le spécialiste britannique de la défense et de l?aérospatial, et renforcer sa structure financière mise à mal par des résultats décevants. Toutefois, il vient d?empocher deux contrats majeurs dont un d?une valeur de 23,5M?.

Le spécialiste varois en robotique et ingénierie de systèmes complexes pour la défense et la sécurité, basé à La Garde, connaît des fortunes diverses. Après des résultats 2012 "décevants" qui ont fortement dégradé sa trésorerie - son résultat opérationnel courant est tombé à -0,9 M€ sur le premier semestre 2012 contre 0,5 M€ un an plus tôt. Après prise en compte de la provision sur le litige avec British Aerospace, le résultat opérationnel est en perte de 7,1 M€ et le résultat net est négatif de 5,1 M€ après comptabilisation d'un produit d'impôt de 2,1 M€ - le groupe a annoncé une levée de fonds en vue de renforcer sa structure financière.

Une émission d'obligation à option de conversion et/ou d'échange en actions nouvelles ou existantes (OCEANE) dont la valeur nominale s'élevait à 13 500 001,20 €. Soit 1 607 143 obligations au prix unitaire de 8,40 € avec une prime d'émission de 24,8% par rapport au cours de référence de l'action ECA. Les demandes du public lui ont ainsi rapporté 138 K€, le complément étant apporté par les autres actionnaires du groupe. À commencer par Gorgé (groupe de services industriels dans la sécurité, C.A de 228 ,8 M€), l'actionnaire majoritaire (53,48%), qui a souscrit à hauteur de 13,3 M€, par compensation de créance pour un montant de 5,6 M€ et en espèce pour 7,7 M€.


Cet apport d'argent frais doit permettre au groupe de diversifier ses sources de financement. Mais surtout de financer l'indemnité provisionnelle dûe à British Aerospace (BAE) dans le cadre d'un litige qui les oppose depuis 2004 à propos de propriété intellectuelle. En juin 2012, ECA a été condamné par le TGI de Paris à verser 6,2M€ pour contrefaçon d'un brevet du numéro deux mondial de la Défense ayant servi dans l'élaboration du Mine Killer K-Ster. Un robot conçu pour la destruction de mones sous-marine.

Sur le plan commercial, la société, qui revendique 70% de PDM mondiales dans la robotique de déminage sous-marin et être le leader français pour la robotique terrestre et les systèmes d'assemblage aéronautiques affiche un carnet d'offres élevé à moyen terme (290 M€ en intégrant des offres engageantes).


Il vient en outre de remporter une nouvelle commande en robotique terrestre de défense pour la vente de 20 robots Cobra MK2 à l'armée de terre canadienne, avec option de 60 supplémentaires. Si ECA (C.A de 129,1 M€ en 2011, dont 23% à l'export) n'a pas souhaité communiqué son montant, ce marché fait suite à une commande historique de Cobra MK2 d'un montant de 23,4 M€ conclue avec la DGA française. Une nouvelle tranche de 5 M€ pourrait être levée.


Fabien Groué

Photo : Raphaël Gorgé, Pdg du groupe Gorgé

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