« Les enquêtes de conjoncture menées par les six succursales de la région auprès d'un échantillon de 130 entreprises employant 42 000 salariés et réalisant 14 mds€ de chiffre d'affaires, confirment une reprise. La hausse des chiffres d'affaires (+14 % en 2010) s'accompagne d'une stabilité de l'emploi industriel, intérimaires inclus, et d'un rebond sensible des dépenses d'investissement (+21 % dans l'échantillon), insuffisant toutefois pour effacer le recul enregistré en 2009 », précise Sylvain Carrere-Gee, responsable des études à la Banque de France, encore pour quelques semaines à Marseille, avant de s'établir à Clermont-Ferrand.
Dans l'industrie, qui a connu en 2009 des reculs très marqués certains mois, les entreprises régionales semblent avoir renoué́ avec la croissance, lente mais régulière, « à la faveur d'une meilleure orientation des marchés à l'exportation. Ce rebond autorise un accroissement des dépenses d'investissements en dépit de la persistance de surcapacités dans certaines filières. Dans ce contexte, l'emploi industriel, structurellement orienté à la baisse, se stabiliserait ». Les fabrications des équipements électroniques et micro-électroniques affichent des carnets de commandes remplis, alimentés notamment par la demande des pays émergents. Il n'en est pas de même pour l'agroalimentaire et la construction aéronautique.
Les autres secteurs-services marchands et BTP- feraient preuve d'une meilleure résistance. Les filières les plus dynamiques sont celles de certaines branches, (ingénierie technique et informatique, réparation automobile). Une divine surprise vient du secteur de la construction, qui fait état d'une bonne tenue dans le bâtiment second œuvre et, dans une moindre mesure, du gros-œuvre, résultant probablement des mesures des plans de soutien et du Grenelle de l'environnement. « Pour autant, la vive concurrence tarifaire obère la rentabilité de certaines entreprises », précise Sylvain Carrere-Gee.
Sur le front de l'emploi, « l'amélioration est en vue » mais avec une forte composante intérim. « La pérennité de cette reprise reste conditionnée à une dynamique plus affirmée de l'investissement. Au rang des atouts, des taux d'intérêt très attractifs et un contexte régional porteur avec les projets ITER, Marseille 2013, les investissements portuaires... ».

Adeline Descamps