La planète rouge conforte sa notoriété

Créée par Lionel Payet Pigeon, la boîte de post-production marseillaise vient de décrocher un contrat afin de réaliser le clip d?un célèbre DJ sous label américain. Le fruit d?une notoriété grandissante, ainsi que d?une stratégie visant à multiplier les activités de l?entreprise.


Ça tourne décidément bien pour La planète rouge. La structure, spécialisée historiquement dans la post-production et créée par Lionel Payet Pigeon, vient de se voir confier la réalisation d'un clip d'envergure par le producteur anglais Supergoober. "Il s'agit d'un très gros clip dans l'esprit post-apocalyptique, pour le compte d'un DJ sous label américain (NDLR : Size records) nommé Steve Angello. Il commence à avoir une très grosse reconnaissance à l'international", explique Lionel Payet Pigeon. L'équipe de La planète rouge dispose d'un budget important pour donner naissance à ce petit bijou, qui devrait se tourner vraisemblablement à Martigues, dans les murs de Provence Studios, fondés par Olivier Marchetti. "Pour nous c'est un rêve d'enfant : nous allons faire du Hollywood à Marseille ! Supergoober avait fait faire des devis en Slovénie, en Lituanie"... mais ils ont finalement préféré la cité phocéenne. Question de forces vives en quantité, "même si elles ont encore leurs preuves à faire. Il y a des compétences incroyables dans cette région, mais le plus dur, c'est de démontrer qu'il est intéressant de travailler avec nous".


Le tournage le plus rapide de l'histoire

Il semblerait toutefois que La planète rouge en prenne le chemin... Il n'y a pas si longtemps, en février dernier, son équipe (et en première ligne le réalisateur Guillaume Panariello) avait déjà réalisé le clip de la chanteuse Siska. Une affaire qui avait fait grand bruit : "nous avons été malins dans la communication et avons mis en avant le tournage le plus court de l'histoire". Car celui-ci n'avait duré effectivement qu'une poignée de secondes. Près de 80 figurants, alignés les uns à la suite des autres aux abords d'une route, avaient été filmés le long de ce parcours de 80 mètres, à 1 000 images secondes dans une voiture roulant à 50 km/h. La magie du slow-motion a permis "d'étirer" le film, qui dure tout le temps de la chanson, à savoir 3 minutes 30. "Ce clip, ça a été énorme en termes de retombées image, la plus grosse audience 2015 chez Vimeo. Après, pour ce qui est des retombées économiques, on attend encore de voir"... Malgré tout, la petite boîte de post-production marseillaise est de plus en plus sollicitée, notamment par le monde de la communication. "Nous venons de finir la post-prod d'une publicité pour Adidas. Nous avons également travaillé avec Frédéric Chevalier sur la présentation de The Camp... Avec le clip de Siska, nous avons découvert qu'Internet et l'audiovisuel en général sont très friands de prouesses technologiques qui racontent des histoires".


De l'avenir de la post-prod

D'où l'idée de travailler davantage sur des principes visuels qui seront des vecteurs de développement, explique Lionel Payet Pigeon, évoquant du coup l'évolution vécue par La planète rouge. "Aujourd'hui, la production a un intérêt évident à internaliser la post-prod. Par ailleurs, ce marché est en train de se déréguler : on le voit avec Blackmagic, qui a racheté DaVinci, spécialiste des logiciels d'étalonnage. Blackmagic a repris le software et le revend aujourd'hui à bas coût... Aujourd'hui, n'importe quel étudiant peut s'offrir une station d'étalonnage. Le monde de la post-prod en sort donc ébranlé, et doit se poser des questions sur son avenir". Il en résulte, pour La planète rouge, la mise en place d'une stratégie à plusieurs axes : "nous fonctionnons désormais selon un modèle hybride. Tout en continuant dans la post-prod et la gestion numérique des rushs, nous nous sommes lancés en parallèle dans la réalisation. Il ne s'agit pas d'aller sur le terrain des boîtes de prod avec lesquelles on travaille, donc nous ne nous positionnons pas sur des projets soutenus par les aides publiques". La PME marseillaise arrive à tirer son épingle du jeu, avec près d'un million d'euros de chiffre d'affaires réalisé en 2014. "Mais nous sommes tout juste à l'équilibre, voire en légère perte. Cependant ces pertes, on les assume. Il y a 10 ans, personne n'aurait imaginé que l'on puisse vivre de ce métier à Marseille". Le pari est en grande partie gagné.


Carole PAYRAU
Crédit photo : DR

Légende : Le clip post-apocalyptique du DJ Steve Angello, réalisé par La planète rouge devrait vraisemblablement se tourner à Provence Studios

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