La CCIR publie une étude sur les cessions et transmissions d'entreprises

On entretient nombre d?idées reçues à l?égard des opérations de cession et transmission d?entreprises que l?on réduit souvent à une problématique d?entreprises dont les dirigeants sont âgés. LA CCIR vient de publier les résultats d?une enquête réalisée en région. 28 % des entreprises régionales seraient concernées d?ici 10 ans. Soit 283 648 emplois potentiellement menacés.

Selon l'Observatoire sur la cession d'entreprises, initié déjà il y a quelques années par le groupe BPCE pour suivre et analyser les opérations de cessions et de transmissions d'entreprises en France, 15 142 entreprises ont été concernées en 2012 (13 256 en 2011), soit 7,3 % des 208 807 PME et ETI suivies par le groupe bancaire. Elles représentent 1,3 million d'employés de PME et ETI, dont 460 000 pour les seules PME. La réactualisation, qui a été publiée ce mois-ci, confirme les principaux enseignements de l'édition 2011 : la taille de l'entreprise prévaut sur l'âge pour ce qui concerne la fréquence de la cession. À titre d'exemple, quel que soit l'âge du dirigeant en 2012, le taux de cession d'une entreprise de 20 à 49 salariés est toujours supérieur ou égal à celui d'une PME de 10 à 19 salariés. Ainsi, la fin d'activité professionnelle n'est pas la principale cause des cessions, et les cessions avant 55 ans demeurent majoritaires, puisqu'elles représentent près de 52 % des opérations. Ces données excluent en revanche les disparitions des entreprises, suite à une liquidation judiciaire (3 568 PME et ETI en 2012) identifiée par un tribunal de commerce et référencée par la base de données Altares, ou par cessation sans procédure judiciaire préalable (1 089). Ces 4 657 entreprises disparues en 2012 représentent 2,2 % du nombre total des entreprises du périmètre d'étude de l'Observatoire et emploient près de 125 000 salariés.


283 648 emplois potentiellement menacés

La Chambre de commerce et d'industrie de la région PACA vient, elle aussi, de publier une étude régionale sur l'enjeu (économique et social) de la transmission qui concernerait 28 % des entreprises (en 2013, sur les 195 587 entreprises enregistrées au Registre du commerce et des sociétés en région, 55 738 ont un chef d'entreprise d'au moins 55 ans). Soit 283 648 "emplois potentiellement menacés", mentionne la chambre consulaire. "Dès 2011, le réseau des CCI de Provence-Alpes-Côte d'Azur inscrivait ce sujet au cœur du schéma sectoriel 'aide à la création, à la transmission et au développement des entreprises' qui constitue l'un des sept piliers de sa stratégie régionale", indique Dominique Estève, en préambule à la présentation des résultats qui viennent d'être portés à connaissance.


37 % ont déjà pensé à la transmission
L'enquête, financée avec le soutien du Fonds Social Européen, analyse les réponses de 9 874 entreprises régionales sur les 23 348 sollicitées entre septembre et décembre 2013. "Sur l'ensemble des cédants potentiels, seuls 37 % ont déjà pensé à la transmission. Parmi les dirigeants n'y ayant pas songé, une large majorité (62 %) explique qu'il est trop tôt. Or rappelons que la préparation à la transmission dure 3 à 5 ans en moyenne et que les sondés sont âgés de 55 ans et plus...," commente le président de la CCIR, qui en tire quelques enseignements pour orienter les actions futures des CCI.


Freins psychologiques
Parmi les freins à la transmission, des facteurs d'ordre psychologique (ce que l'étude BPCE met aussi en valeur) : le sentiment "d'avoir encore le temps" d'y songer. 55 % n'y ont pas songé car il est "trop tôt". Et de fait, la sous-estimation par les dirigeants du temps nécessaire pour transmettre. Il faut ajouter l'attachement affectif à l'entreprise : d'ailleurs, le repreneur cible idéal demeure un membre de la famille par un quart d'entre eux. Peu de dirigeants projettent en revanche de transmettre leur entreprise à un de leurs salariés (3 %) ou à une autre entreprise (2 %). Pour les 37 % qui y ont pensé en revanche, les trois quarts d'entre eux ont une échéance : inférieure à 2 ans dans 68 % des cas mais sans avoir rien préparé. Les cédants potentiels se situent majoritairement dans les secteurs des hôtels-cafés-restaurants, de la construction et de l'industrie.


Difficultés financières et techniques

Parmi les autres appréhensions : les difficultés financières, certains estimant ne pas être dans une situation économique propice à la vente, espérant une embellie de la cojoncture pour pouvoir vendre leur entreprise à un meilleur prix ultérieurement. Pour d'autres, la technicité de leur activité s'avère un facteur bloquant : "l'entrepreneur maîtrise des savoir-faire particuliers et/ou rares qui limitent la capacité supposée à trouver un repreneur."

Des attentes
Sondés sur leurs attentes (dictées par des choix proposés) en matière d'acompagnement, les cédants potentiels répondent à 50 % avoir besoin d'être mis en relation avec des repreneurs. Au total, ce sont 31 % des répondants qui ont accepté la prise de contact avec leur CCI au sujet de la transmission d'entreprise. Ce qui était aussi le but de la manœuvre ...

Adeline Descamps


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