"Aujourd'hui, avec nos imprimantes à moins de 900 €, on arrive à une meilleure qualité qu'avec une imprimante à 80 K€ il y a 4 ans", annonce Shakir Bader, fondateur d'Hilltecks Distribution, spécialisée dans la fabrication de vélos électriques et qui utilise l'impression 3D pour réaliser certains prototypes. "Avec le développement de sites Internet contributifs qui mettent en ligne des fichiers entièrement modélisés, il est possible d'imprimer très facilement depuis chez soi". Ne manquait pour cela que des imprimantes grand public à des prix abordables, imprimantes présentées par Hilltecks au salon de l'IFA à Berlin en septembre et au salon 3D Printshow à Paris en octobre.

Conception française

La gamme d'Hilltecks propose 3 imprimantes allant de 899 à 3 000 €, la moins chère étant une simple adaptation d'une imprimante chinoise au marché européen et permettant d'imprimer des pièces de 15 cm de large et de long et de 14 cm de haut. Les deux autres ont été conçues en France par Hilltecks et sont fabriquées à Shenzen, en Chine, "où l'on maîtrise l'impression 3D depuis 20 ans", précise Shakir Bader. Elles offrent une meilleure qualité d'impression et des modèles de 25 cm de long pour la plus chère. Toutes incluent un service après-vente très complet qui va de la simple assistance à la modélisation d'objets à la demande, avec pour objectif de lever les blocages que peuvent encore avoir les consommateurs à investir dans ce type de matériel.

Scan de corps

Parallèlement, Hilltecks lance pour les professionnels un scanner, le "Body scanner" capable de scanner une personne en 3D en 4 minutes dans n'importe quel environnement. "Les produits qui existent sur le marché sont très lourds à utiliser et coûtent entre 15 et 20 000 € quand notre scanner coûte moins de 10 000€", précise Shakir Bader. "Notre système est transportable et utilise des caméras thermiques. Aucun système ne permet aujourd'hui d'avoir ce niveau de précision dans un temps si court". L'objectif est de se servir du fichier ainsi obtenu pour imprimer en 3D un modèle réduit de la personne. L'outil intéresse les grandes enseignes de la mode, les salles de sport pour permettre à leurs clients de visualiser leur perte de poids et l'évolution de leur masse graisseuse, les orthopédistes, les kinésithérapeutes ou encore les spécialistes de la chirurgie reconstructive.

Diversification

"Nous cherchions à diversifier notre activité depuis quelques années vers un produit moins marqué par la saisonnalité et avec l'impression 3D, nous sentons que nous ne sommes qu'aux prémices de quelque chose qui va être énorme. Il faut savoir qu'aujourd'hui, on est capable d'imprimer en 3D 100 % des objets qui nous entourent et on va même jusqu'à imprimer des tissus humains", explique Shakir Bader, qui a débuté en tant que vendeur dans la grande distribution spécialisée avant de grimper progressivement les échelons et de réaliser son projet en 2008, à savoir créer sa propre entreprise et sa propre marque avec des produits qu'il a entièrement conçus. Hilltecks commercialise aujourd'hui 3 marques de vélos électriques, Hilltecks Bike, Inovelo et CKT by Virenque. La PME a réalisé un CA de 1,2 M€ à fin 2013 et emploie 11 personnes. Elle prévoit de vendre 1 000 imprimantes 3D en 2015 et a déjà 20 scanners en commande.

Charlotte HENRY

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