L'idée n'est pas nouvelle en France - plusieurs villes ont mis en œuvre ou sont en train de le faire des initiatives de ce type - mais en région, elle est peu exploitée. La Principauté de Monaco et La Rochelle font partie des pionnières en France. L'objectif est de parvenir à optimiser le taux de remplissage des véhicules et rationaliser les flux urbains de marchandises en vue de décongestionner les zones urbaines denses. Comment ? Par la mise en oeuvre de points de "rupture de charges", qui réceptionnent, trient et réexpédient les marchandises à destination ou en provenance de la ville. Elles seront ensuite prises en charge par un exploitant unique au moyen de véhicules propres.

L'agglomération de Fréjus-Saint Raphaël va donc se doter d'un équipement de distribution similaire. Le projet s'appuie sur le transporteur local Fréjus Courses Services, spécialisé dans tout type de fret sur le Var, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône. Il dispose, sur le pôle BTP du Capitou, d'une plate-forme de distribution de 2 500 m2. La société louera dans un premier temps les petits véhicules électriques durant une période de test à partir de 2013.

Si Fréjus fait figure de pionnière sur la Côte d'Azur, d'autres villes ont expérimenté avant elle des initiatives similaires. L'Ademe a d'ailleurs dressé un état des lieux en 2010 dans un document intitulé "Logistique urbaine : agir ensemble".

À la Rochelle, le CDU a été mis en place en février 2001 dans le cadre de son Plan de Déplacements Urbain (PDU). Les livraisons ont d'abord été assurées par un prestataire local (les Transports Genty), qui ont été remplacés suite à leur liquidation en 2006 par Proxiway, une filiale de Veolia Transport dans le cadre d'une DSP de 12 ans. Le CDU (700 m2) a traité 72 500 colis et palettes, soit 1 600 tonnes de marchandises. Entre 2006 et 2011, la subvention de la collectivité a diminué peu à peu. Mais en raison de la conjoncture, l'activité du CDU est très fluctuante (200 000 € en 2012, soit + 25 % par rapport à 2011). La question de sa viabilité au delà de l'aide publique reste posée.

À Monaco, le gouvernement a fait le choix d'interdire l'accès aux plus de 8,5 tonnes (hormis le quartier industriel de Fontvieille) et a opté pour un CDU utilisant deux plates-formes afin de gérer les flux de marchandises hors température dirigée. C'est Monaco Logistique qui assure l'exploitation au moyen de véhicules de 3,5 et 7,5 tonnes.Tous les transporteurs ayant recours aux services de Monaco Logistique et ayant des marchandises à livrer à Monaco les déchargent dans la plate-forme de Nice Saint-Isidore, à une vingtaine de kilomètres. Elles seront livrées vers la plate-forme urbaine de Fontvieille, à Monaco, à horaires choisis afin d'éviter la congestion. Ils repartent ensuite vers Nice chargés des flux sortants. Comme à la Rochelle, le service reste aussi très tributaire de la volonté politique de la collectivité accompagnée de financements pérennes.

Dans le même ordre d'idée, il ne faudrait pas oublier la démarche de la plate-forme de logistique urbaine Marseille Arenc gérée par le groupe Sogaris. Réalisée en 2009 en partenariat avec la SNCF, elle totalise 41 362 m² d'entrepôts et de bureaux sur 9 hectares en plein centre-ville bénéficiant d'un embranchement ferroviaire, d'un accès direct au centre-ville et aux terminaux portuaires. Pour avoir permis de diminuer les flux et les déplacements, elle a reçu ces dernières années maintes distinctions.

A.D

Photo : La zone du Capitou de Fréjus accueillera en 2013 un centre de distribution urbaine