Qu'est-ce qu'un stress post-traumatique ?
Un soldat présente des troubles de stress post-traumatique lorsqu'un événement particulier, par exemple le 14 juillet avec la foule, les bruits d'explosion et l'animation, fait ressortir de sa mémoire ce qu'il a ressenti pendant les guerres qu'il a vécues. C'est un système anormal de remémoration des événements.
Comment sont traités ces soldats aujourd'hui ?
L'HIA Sainte-Anne mène actuellement un projet scientifique sur un nouveau médicament à base d'un antihypertenseur (baisse de la pression artérielle grâce au relâchement des vaisseaux sanguins, NDLR) appelé prazosine et qui permet de stopper le système anormal de remémoration des événements. L'un des principaux traitements est la thérapie EMDR, pour Eye Movement Desensitization and Reprocessing. Elle consiste à reproduire le rapide mouvement des yeux de droite à gauche, que l'on observe habituellement pendant la phase de sommeil paradoxal, pendant que le patient repense à la scène traumatique. Cela permet de se substituer au sommeil pour transférer ce qui est dans la mémoire procédurale à la mémoire à long-terme.
A quoi va servir ce casque ?
C'est Pierre François Rousseau, interne en psychiatrie à l'HIA Sainte-Anne et doctorant en thèse de science à Marseille, qui va l'utiliser dans un protocole permettant d'évaluer les différents traitements des victimes du syndrome de stress post-traumatique. Grâce à ce casque, nous allons faire revivre virtuellement à des vétérans une situation telle qu'une patrouille, une explosion de mine... et regarder leur réponse à ce rappel traumatique. Nous allons aussi étudier la réponse de sujets sains à ces mêmes situations traumatiques afin d'évaluer l'efficacité réelle de chaque traitement.
Quel est le budget alloué à ces recherches ?
Le protocole s'étale sur 3 ans et représente un budget de 60 à 70 K€, financé par l'HIA Sainte-Anne, la Direction Générale de l'Armement, l'Institut de Neurosciences de la Timone à Marseille et l'AGPM. Le protocole doit également permettre de réaliser des IRM fonctionnels pour comprendre comment les différentes zones du cerveau communiquent entre elles chez les sujets sains et comment elles ne fonctionnent plus normalement chez les vétérans, dans un même environnement virtuel. Il est certain que ce casque, relativement rare en France, nous permettra de développer par la suite de nombreux autres protocoles.
Propos recueillis par Charlotte HENRY
Le Docteur Eric Malbos, Pierre-François Rousseau et le Pr Patrick Clervoy tiennent en main le casque offert par l'AGPM
Crédit photo : AGPM
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