La première pierre a été posée en décembre dernier et pour qui passe aujourd'hui par l'avenue du Prado à Marseille, il ne peut ignorer le chantier "échafaudé" de toutes parts. Pris en tenaille entre le concessionnaire IDM et l'enseigne Le Vieux Campeur, le "Pythéas Prado", qui logera le siège de la Banque Populaire Provençale et Corse (BPPC) dessiné par l'architecte très en vogue Roland Carta et confié à Bouygues Immobilier, ouvrira au 247, avenue du Prado à Marseille en 2014.

Enveloppé par une double peau métallique, le nouveau siège en forme de T, qui s'étendra sur 11 300 m² dont 7 600 m² de bureaux répartis sur deux bâtiments, l'un en R+8 sur l'avenue du Prado et l'autre perpendiculaire en retour R+5, regroupera donc les services centraux de la banque, aujourd'hui installés dans les locaux du boulevard Michelet et du Roy d'Espagne. Un investissement entre 30 et 40 M€. "Ils seront reliés par un espace végétalisé et disposera d'un auditorium indépendant de 250 places, d'un restaurant d'entreprises de 150 couverts et d'un parking de 240 places", ajoute le directeur général Christian du Payrat, Intarissable et incollable sur Pythéas, l'explorateur grec originaire de Massalia (l'antique Marseille).Parallèlement, la banque coopérative a injecté 20 M€ dans la rénovation de la moitié de sa soixantaine d'agences. "On aura bougé 35 agences en un an pour avoir fin 2013 un réseau de 60 agences rénovées", précise le directeur général.

Le groupe, qui est toujours en mutation suite à l'intégration de la banque vauclusienne Chaix en 2009 (72 300 clients, 68 agences), a affiché pour l'exercice 2012 un produit net bancaire consolidé de 187,3 M€ et un résultat net de 12,9 M€, contre respectivement 199,9 M€ et 31,2 M€ en 2011. Avec un coût du risque stable autour de 14,5 M€. Historiquement de dépôt, la banque vauclusienne présente un coût du risque beaucoup plus élevé, résultat de son ouverture à l'activité de prêts, qui s'est réalisée dans un premier temps, "un peu au tout venant".Hors Chaix, la BPPC (173 000 clients pour 90 agences), a réalisé en 2012 un PNB de 134,7 contre 141,9 M€ en 2011 pour un résultat net en dégringolade, à 20,1 M€ contre 26,9 M€ en 2011 avec des frais généraux qui s'alourdissent de 2,3 M€ (imputables à l'augmentation des taxes bancaires et à ses investissements selon ses dirigeants). Et celle qui avait amélioré son coût du risque entre 2011 et 2012 est parvenue à le maintenir stable (- 7,8 M€). Soit un taux autour de 0,2 % (la moyenne des banques françaises se situe autour de 0,5% et de 0,75 % en période de conjoncture défavorable). Au 31 décembre 2012, elle affichait 506 M€ de capitaux propres. Et un ratio de solvabilité (niveau des fonds propres rapporté aux actifs détenus) de plus de 16 % (contre 12,5 % en 2011), soit le double du ratio "core tier one" exigé par la réglementation bancaire.

Les dirigeants ont repris à leur compte le discours désormais mis en avant par toutes les banques, qu'elles soient mutualistes ou pas d'ailleurs : leur rôle de soutien à l'économie locale. "2012 a été une année particulièrement bonne sur le plan commercial, et nous avons plus que jamais joué notre rôle de prêteur avec des encours en croissance de 5 % quand la moyenne nationale de toutes les banques est à 1,7 %", tranche le directeur général Christian du Payrat. "Près de 12 000 projets ont été financés en 2012 pour 633 M€ malgré une conjoncture difficile, dont 217 M€ en prêts aux entreprises et professionnels, et 416 M€ en prêts immobiliers et personnels aux particuliers". Elle revendique à cet égard 2 000 nouveaux clients professionnels (sur un total de 13 000, PME comprises). La collecte (130 M€) a progressé de 6 %. In fine, elle affiche donc un encours de crédits de 3,378 Mds € (+ 5,8 %) tandis que l'encours de dépôts ressort à 2,431 Mds € (+ 3,5 %).

Par ailleurs, elle a distribué 6,3 M€ au titre du dispositif Jérémie*, outil de financement géré par le Fonds européen d'investissement (FEI) et doté de 20 M€ (La Région apporte 10 M€ et le Feder, 10 M€) avec un effet de levier de 111 M€ de prêts, pour favoriser l'accès au crédit bancaire des PME avec des taux d'intérêt réduits.

L'ensemble aux deux enseignes, qui totalise en bilan 5,7 Mds €, 265 000 clients, 159 agences et près de 1 400 collaborateurs, entend distribuer 1 Md € à ses clients sur sa zone de couverture - Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Corse, Gard, Hérault et Drôme - cette année.

A.D

Photo : Christian du Payrat et Michel Hillmeyer, respectivement directeur général et président de la BPPC.

* Le réseau des Banques Populaires a été sélectionné suite à l'appel à manifestation d'intérêt pour déterminer l'intermédiaire financier chargé d'instruire les projets et d'octroyer les prêts aux PME sur ses fonds propres