À première vue, il s'agit d'une entreprise de travaux comme une autre... À première vue seulement. Car ce n'est pas pour rien si Avenir Radio Électricité s'est taillée une certaine renommée sur son territoire, celui des Hautes-Alpes. Mais revenons 5 années en arrière. 2010 sonne alors la fin de la carrière de Robert Lefebvre, chef de cette SARL sise à Laragne-Montéglin. Il réfléchit alors au devenir de son entreprise, nommée à l'époque Avenir Radio et constituée de deux branches : d'un côté la tenue d'un magasin d'électroménager par son fils, Bruno Lefebvre (qui restera dans le giron de ce dernier, conformément à son souhait), de l'autre la réalisation de travaux d'électricité. François Alléoud, salarié de longue date, glisse alors dans l'oreille de son patron l'idée d'une reprise de cette seconde branche d'activité par les salariés sous forme de Scop. Idée qui fera son chemin... et se concrétise en 2012. "Mais il a fallu convaincre", se remémore ce dernier. "Les salariés, pour certains, se sont investis dans l'aventure par défaut. Pour eux, c'était ça ou le chômage ! Mais ils n'étaient pas convaincus. Il faut dire, nous avions connu dans les années 90 dix années de redressement, et nous avions pu remonter la pente en faisant nous-mêmes de grosses concessions en termes de salaire. Ils avaient donc peur que l'histoire se répète... De même, certains clients nous ont prédit la faillite".

Diversification, gestion au cordeau, implication et... flair

Des "pythies", dont les prophéties sont restées lettre morte. Bien au contraire : "les salariés ont compris dès l'exercice suivant tout l'intérêt économique de la Scop. Et en 2014, nous avons pulvérisé nos records en termes de chiffre d'affaires, en réalisant 1,3 M€. Notre bénéfice net s'est élevé à 210 300 €". Pourquoi un tel succès ? "Je l'explique par une montagne de petites choses", réplique le gérant haut-alpin. "Nous nous sommes tout d'abord diversifiés dans les types d'interventions, en œuvrant sur le rural, la téléphonie, la domotique, les bâtiments publics, la construction/rénovation, le solaire, les alarmes incendie, le courant faible... Il n'y a pas d'entreprise de travaux électriques plus diversifiée que la nôtre sur le département. Pour ce faire, nous misons beaucoup sur la formation". Dans un autre registre, la nouvelle équipe a fortement assaini les finances en revoyant tous les postes de dépenses. À cela, s'ajoute l'implication des 8 salariés, forcément plus concernés : cette entreprise, c'est la leur... Enfin, François Alléoud a eu le nez fin en se positionnant sur cette branche d'activité : "nous avions toujours eu l'intuition que les travaux électriques étaient l'activité la plus rentable des deux".

Carole PAYRAU
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Légende photo : les 8 salariés ont diversifié leurs domaines d'intervention et œuvrent notamment sur le solaire