Avantage nutrition confrontée à une étude clinique particulière

Un cas d?école : quand une étude clinique met en péril l?équilibre d?une société. C?est la situation qu?est en train de vivre le laboratoire de recherche, Avantage Nutrition, installé à Luminy à Marseille.


Spécialisée dans la recherche appliquée en nutrition pour les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique, la société (4 personnes) créée en 2003 intervient notamment « pour apporter une expertise scientifique et règlementaire aux industriels du secteur agroalimentaire et pharmaceutique qui souhaitent associer des allégations de santé à un produit, améliorer ses qualités nutritionnelles ou mettre sur le marché un nouvel ingrédient alimentaire d'intérêt pour la santé, la performance ou le bien-être », résume Louis Cara, le dirigeant. Pour ce faire, le laboratoire réalise des études cliniques. « 80% de notre chiffe d'affaires provient de la prestation de services. Pour le reste, nous intervenons aussi en force de propositions notamment en identification de nouveaux produits sur les ingrédients ou les complémentaires alimentaires », précise le dirigeant. Seulement, voilà, l'entreprise peut être bloquée faute de trouver les sujets nécessaires à ses études. Depuis quelques mois, le laboratoire recherche des personnes en surpoids (IMC 25-33 kg/m) de 18 à 65 ans ayant un taux de cholestérol compris entre 2 et 3 g/l, et non traité par un médicament hypocholestérolémiant. « Notre étude clinique est destinée à tester l'efficacité d'un produit naturel à base de fibres végétales sur la perte de poids et la diminution du cholestérol. Il s'agit d'une étude lancée dans un cadre légal, approuvée par le comité d'éthique et sous surveillance médicale. Ce produit aurait l'avantage de toucher une population à la fois en surpoids et en excès de cholestérol... ». C'est la première fois que l'entreprise, qui a pourtant multiplié les voies de recrutement, est confrontée à un problème de ce style. « Nous sommes bloqués depuis septembre, seuls 15 sujets ont été trouvés en trois mois. Nous aurions du terminer les inclusions avant Noël et l'étude doit être terminée avant la fin du premier semestre 2011. Tout le monde perd de l'argent aujourd'hui ». C'est aussi la première fois que l'entreprise doit travailler sur les deux facteurs : du cholestérol et un surpoids. « Nous avons sous estimé le facteur médical. L'éthique et la déontologie voudraient que hypocholestérolémie modérée soit traitée par un régime alimentaire. Il s'avère que les médecins prescrivent un traitement médicamenteux au lieu d'un régime alimentaire », constate amèrement le dirigeant.
Cet imprévu s'ajoute aux difficultés rencontrées actuelleme,t par les laboratoires de ce marché (beaucoup de très petites entreprises) : « nous accompagnons les industriels sur l'aspect règlementaire notamment sur les normes européennes. Les études doivent répondre à des normes de plus en plus draconiennes, sont de plus en plus nombreuses et coûteuses si bien que l'on constate une baisse des demandes d'études conduisant à des allégations. Attention à ce que la réglementation ne tue l'innovation », prévient-il.

A.D

Photo : Louis cara, dirigeant de la société créée avec Christine Juhel.

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