Ascométal : Fos-sur-Mer sauvé in extremis

Les 450 salariés du site de Fos-sur-Mer craignaient pour leur avenir. Le projet de reprise de Sparkling Industrie conserve bel et bien le site des Bouches-du-Rhône ainsi que cinq autres en France, soit 1 820 emplois sur près de 1 900.

Les 450 salariés du site de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône craignaient pour leur avenir dans la mesure où l'offre du brésilien Gerdau, qui n'envisageait pas de reprendre deux des unités d'Ascométal en France (dont celle de Fos-sur-Mer), semblait avoir la préférence de l'administrateur judiciaire. Une perspective qui avait motivé appel à la grève du syndicat CGT et blocage du site à Fos en amont de la décision du tribunal de commerce de Nanterre.

 

230 M€ de levée de fonds

Des quatre offres en lice pour reprendre l'ancienne filiale d'Usinor, en redressement judiciaire depuis le 7 mars, c'est finalement le projet français de Sparkling Industrie, porté par le fondateur d'Ascometal et ex-président d'Airbus Noël Forgeard, l'ex-directeur général d'Arcelor Guy Dollé et Frank Supplisson, l'ex-directeur de cabinet d'Éric Besson, qui a été retenu. L'offre propose de conserver les six sites français et la quasi totalité des emplois (1 820 sur près de 1 900). Outre l'État, qui était sorti de son principe de non-ingérence pour soutenir dans la dernière course ce projet en indiquant qu'il était prêt à financer l'opération avec un prêt de 35 M€ via le Fonds de développement économique et social (FDES), le projet bénéficiait également du soutien de la CGT. Le syndicat des cadres CFE-CGC estimait quant à lui plus "robuste" financièrement l'offre du Brésilien Gerdau.

Offre la mieux disante industrielle
La justice a de fait écarté les trois autres candidats. Plombé par une dette de 360 M€, Ascométal avait suscité les intérêts des deux fonds américains, Apollo et Anchorage et du groupe brésilien Gerdau. Un candidat de la dernière heure, le groupe algérien Cevital (qui a repris récemment FagorBrandt) s'était associé in extremis au fonds de retournement Anchorage. "Le tribunal a fait le choix de l'offre la mieux disante industriellement, socialement et financièrement", se sont félicités Frank Supplisson et Guy Dollé (ex-directeur général d'Arcelor), dans une déclaration conjointe transmise à l'AFP après la publication du verdict.Une levée de fonds de 230 M€ est prévue. Le gouvernement envisage également de faire entrer au capital la Banque publique d'investissement (Bpifrance).

135 M€ d'investissement sur 4 ans
Les élus locaux s'étaient notamment mobilisés ces dernières semaines pour préserver une activité "sidérurgie" sur le territoire, filière particulièrement malmenée ces dernières années. Guy Teissier, le nouveau président de la Communauté urbaine Marseille Provence, avait indiqué dans un communiqué s'être adressé au Premier ministre, pour considérer le dossier comme stratégique et réclamer "la stricte application du décret Alstom imposant aux groupes non-européens de se soumettre à une demande d'autorisation." Selon le syndicat CGT, 135 M€ sur quatre ans devrait être mobilisés pour moderniser des équipements et installer de nouveaux outils en vue de produire d'autres types d'acier et se positionner sur de nouveaux segments de marché. 

A.D

Photo : Le projet français de Sparkling Industrie, porté par le fondateur d'Ascometal et ex-président d'Airbus Noël Forgeard, l'ex-directeur général d'Arcelor Guy Dollé et Frank Supplisson, l'ex-directeur de cabinet d'Éric Besson, prévoit bien de garder le site de Fos-sur-Mer.

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