La filière numérique régionale : 77 000 emplois et 14 Mds ? de C.A !

Le cabinet de recrutement Omniciel organise le 6 Juin 2013 ?Le Grand Show de la filière numérique? dans le cadre de la 5e Régate des Professionnels IT (IT Sail Cup). Une étude sur le poids économique de la filière réalisée par la Mission de développement économique régionale sera dévoilée à cette occasion.

La filière du secteur IT pèserait en Paca quelques 77 000 emplois réaprtis dans 22 000 établissements pour un chiffre d'affaires consolidé de plus de 14 milliards d'euros auxquels contribuent principalement trois secteurs poids lourds : les télécommunications (5 Mds €), les logiciels et services (3,4 Mds € et le plus contributeur en termes d'emplois : 21 000) et la microélectronique (3,3 Mds €). La région est évoquée comme la 3e de France dans les logiciels et services, soit un poids économique comparable à celui du BTP, de l'industrie pharmaceutique et en termes d'emplois, à celui de l'hôtellerie. Et pourtant, elle n'est pas identifiée comme telle. Pourquoi ? La complexité du secteur, qui a émergé à l'occasion de la "révolution numérique", qui se situe à la convergence de trois univers industriels jadis séparés (téléphonie, informatique et audiovisuel) et qui recouvre aussi plusieurs segments (fabrication d'équipements de télécommunications, exploitation de réseaux et de services de télécommunications, fabrication de matériels informatiques et d'électronique professionnelle, conception et édition de logiciels et les services informatiques, fabrication de composants...), n'aide certes pas à sa lisibilité.

"Cette filière est méconnue car par essence, ses acteurs n'interagissent pas au niveau local. Leur marché est à l'international (les échanges de tels biens et services ont augmenté en moyenne de 13 % par an au cours des dernières décennies contre 7,8 % pour l'ensemble du commerce mondial, ndlr). La filière est également très présente sur le web, ce qui peut paraître immatériel. Mais l'étude, qui vient d'être réalisée par la MDER et qui sera présentée à l'occasion de notre événement le 6 juin, va probablement faire bouger les lignes. D'autant qu'elle est motivée par la sphère publique, ce qui laisse penser que la filière intéresse les pouvoirs publics", explique Samuel Masson, directeur du cabinet de recrutement Omniciel, organisateur de l'événement.


Secteur très consommateur d'emplois

"C'est un secteur extrêmement dynamique sur le plan de l'emploi. Nos ingénieurs ne connaissent pas de problèmes d'emploi et pour autant, l'on peine à recruter car les écoles ne forment pas assez par rapport aux besoins du marché", ajoute le chasseur de tête qui recrute 65 personnes sur le secteur IT Paca par an et travaille pour 45 entreprises dans le Sud. C'est aussi pour rendre ces métiers plus lisibles que le cabinet vient d'animer 2 journées de l'informatique avec la Cité des métiers à Marseille.

Pour le consultant, "la région bénéficie d'un écosystème extrêmement riche" avec un appareil de formation diversifié (l'école d'ingénieurs Polytech, G4, Supinfocom, Epitec, ...) qui répond aux compétences les plus recherchées (infographistes, développeurs/intégrateurs, concepteurs scénaristes/chefs de projets), un tissu d'entreprises représentant tout les segments constitutifs du secteur voire même la présence sur son territoire de grands comptes comme STMicroelectronics dans l'industrie du composant.

Et d'imaginer alors que la région Paca, avec ses deux points forts (l'imagerie numérique industrielle et la microélectronique) et ses atouts (la plate-forme d'entreprises spécialisées dans l'image, le son et le multimédia du pôle Belle-de-Mai, le Média pôle d'Arles, Toulon et ses entreprises innovantes dans les contenus multimédias, les zones de Sophia-Antipolis, de Rousset et de La Ciotat dédiées aux technologies de pointe, les centres de recherche comme l'Inria à Nice ou LSIS du CNRS à Marseille) soit en France le creuset d'une filière de poids, de nature à améliorer le positionnement hexagonal. Selon le dernier Index mondial de la compétitivité dans les technologies de l'information (2011), la France n'arrive plus qu'à la 21e place (sur 66) et perd quatre rangs par rapport à l'édition précédente. Si les États-Unis restent la nation la plus compétitive au monde, la Finlande arrive en première position des pays européens, la France occupant la 11e place en Europe.

Dynamique locale enclenchée

Faut-il rappeler que Marseille a été confirmée (par le Comité interministériel d'aménagement du territoire du 15 décembre 1998) comme "pôle national de compétences en industries de l'information et de la communication dans le domaine du multimédia éducatif et culturel".

Depuis, une certaine dynamique locale a été impulsée comme l'illustrent l'incubateur multimédia Belle de Mai, le seul au niveau national dédié au transfert de contenus éducatifs et culturels numériques (132 projets incubés fin 2012, 100 entreprises créées depuis 1999 dont 75 % encore en activité) mais aussi la pépinière d'entreprises Marseille Innovation qui a développé une branche spécifique dévolue à la création numérique ou encore le médiapôle de Saint-Césaire en Arles. Jouer la carte de l'excellence régionale dans le domaine du secteur I&T au moment où le gouvernement prétend avoir une "vision en matière numérique" a donc du sens.


A.D

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