Cybersécurité : Legapass fait appel aux hackers éthiques pour conforter la sécurité des données du patrimoine digital

Spécialisée dans la sécurisation et la transmission du patrimoine digital après un décès, la startup originaire de Nice fait reposer sa technologie sur des algorithmes de chiffrement de niveau militaire. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir opté pour le bug bounty. Une pratique de hacking éthique qui permet de tester la capacité de résistance aux cyberattaques. Mais pour le dirigeant de la jeune entreprise, c’est aussi un moyen d’assurer la montée en compétences des équipes.
(Crédits : DR)

La sécurisation des données, c'est le cœur du réacteur de l'offre de Legapass. Née il y a à peine plus d'un an, la startup basée à Nice s'est spécialisée dans la sécurisation et la transmission du patrimoine digital, ces actifs numériques très personnels - comptes bancaires, cryptomonnaies, réseaux sociaux - qu'il est très complexe de récupérer lors d'un décès. Un trou dans la raquette de la transmission que l'entreprise tente donc de combler.

Montée en compétences

Si en un peu plus de douze mois, Legapass prend place sur un marché qu'elle a contribué à créer en France, son dirigeant, Jean-Charles Chemin sait que la sécurisation est, dans un contexte croissant de cyberattaques, l'objet de bien des attentions. Autant de la part de ceux qui s'intéressent à sa solution, qu'en interne. Et le test grandeur réel est évidemment la meilleure façon de jauger et juger le niveau de possible vulnérabilité. D'où l'intérêt de faire appel au bug bounty ou plus précisément à des hackers dits éthiques.

Un choix que Jean-Charles Chemin estime « novateur pour une startup ». Faire entrer le loup dans la bergerie est donc un risque assumé. Parce qu'il a bien des vertus. D'abord, explique le CEO de Legapass, celui de démontrer le niveau de maturité de la solution. Un test en condition réelle vaut mille mots. « Aujourd'hui, nous souhaitons être audités en permanence », affirme le jeune dirigeant. Parce que cela rassure le marché mais l'exercice a aussi d'autres vertus, notamment celle de faire grandir le niveau d'expertise des développeurs. « C'est une façon de former les équipes », acquiesce Jean-Charles Chemin. « Nous travaillons sur chaque remontée qui nous est faite. Aucune faille significative n'a été repérée mais nous travaillons sur les remontées minimes qui nous sont faites ».

Aux manettes de cette opération spéciale, la plateforme de mise en relation YesWeHack, créée en 2015, disposant d'un portefeuille de 45.000 experts répartis dans 170 pays et qui a déjà hacké l'application Tous Anti-Covid ou France Connect.

Habilitation France Connect

En arrivant sur un segment non adressé, Legapass connaît forcément une croissance rapide. Le notariat notamment s'intéresse de près à la startup niçoise, tant la transmission de données numériques personnelles prend une importance impossible à négliger dans un monde extrêmement digitalisé. La récente habilitation France Connect obtenue est significative. Et c'est une petite victoire pour Jean-Charles Chemin. « L'habilitation France Connect est difficile à obtenir car elle est souvent réservée aux services publics. Cela nous a demandé une année de travail. Mais désormais cela va simplifier la récupération des données et cela sonne aussi comme un gage pour l'utilisateur ». Cet utilisateur peut être une entreprise ou un particulier. Car Legapass vise autant le segment BtoB que BtoC. Une phase de commercialisation est programmée avec l'objectif « de mettre Legapass dans toutes les mains ». Incubée par Allianz, labelisée deeptech, la jeune entreprise prévoit une seconde levée de fonds - de l'ordre de 3 à 5 millions d'euros - le premier tour de table lui ayant permis de réunir 1 million d'euros.

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