Spécialiste de solutions éco-conçues, LifeScientis passe à l’industrialisation

Spécialisée dans l’évaluation toxicologique des produits et la microencapsulation des actifs, la biotech basée à Grasse oppose aux industriels des sciences de la vie en général, de la cosmétique, de la pharmaceutique et du phytosanitaire en particulier, de nouvelles approches éco-conçues et biosourcées afin de diminuer leur impact sur l’homme et l’environnement. Sa technologie désormais aboutie, elle entend renforcer son positionnement sur ce marché alternatif qui s’attaque notamment à la problématique du microplastique.
(Crédits : DR)

Après quatre années de R&D, LifeScientis s'autorise à sortir de l'ombre. Née à Grasse en 2016, la jeune entreprise innovante est de celles qui cherchent à limiter les impacts environnementaux et sanitaires des produits issus des sciences de la vie. Une problématique qui fait écho aux millions de substances chimiques estimées, tous produits confondus, auxquelles l'homme se trouve quotidiennement exposé. D'où cette volonté de plus en plus partagée de "sortir de la chimie du plastique pour proposer des alternatives éco-conçues ayant un impact sur l'homme et l'environnement extrêmement diminué, voire positif", avance son dirigeant Franck Chuzel. Endocrinologue et toxicologue de formation, ce spécialiste de la perturbation endocrinienne a planché vingt ans durant sur les sujets de l'évaluation des dangers et du risque au sein de grandes entreprises avant de créer la jeune pousse. Son idée : proposer de nouvelles approches bio-inspirées aux trois grands segments du secteur des sciences de la vie - la cosmétique, la pharmaceutique et le phytosanitaire - pour répondre de manière transverse aux enjeux d'efficacité et de sécurité d'utilisation des produits. "C'est un défi, reprend-il, car il s'agit de garder la performance en y ajoutant l'alternative verte".

Deux activités complémentaires

Pour ce faire, LifeScientis développe deux activités complémentaires permettant "d'intervenir sur toute la chaîne de valeur". Le conseil d'abord, en l'occurrence le consulting en toxicologie que la startup travaille à dépoussiérer en incluant à la réflexion les fameux 3 R (Réduire, Réutiliser, Recycler) et en privilégiant les approches expérimentales in silico (par ordinateur). La biotechnologie ensuite, et plus précisément celle qui a trait à la microencapsulation d'ingrédients ou d'actifs qu'il convient de rendre biodégradable. "En cosmétique par exemple, les ingrédients nécessitent d'être protégés afin d'éviter qu'ils se dégradent très vite et perdent de leur efficacité. Ces produits sont donc encapsulés, souvent dans des capsules plastiques, avec toutes les problématiques que cela représente aujourd'hui, explique Franck Chuzel. Nous proposons aux industriels de sortir de ce schéma-là en utilisant des microencapsulations bio-inspirées et non toxiques qui vont se dégrader et revenir dans le cycle naturel." Autrement dit, "nous aidons nos partenaires et clients à proposer un produit ayant le meilleur profil de toxicité et de sécurité tout en gardant la performance et l'efficacité".

Partenariats de co-développement

Ce positionnement alternatif répond évidemment à l'émergence de plus en plus prégnante - et effective - de la notion de naturalité, en permettant aux actifs naturels prisés d'être encapsulés dans des microcapsules elles-mêmes naturelles. "C'est une demande des industriels", affirme le dirigeant. Lequel, maintenant que la technologie LifeScientis est aboutie et les procédés brevetés, cherche à gagner en visibilité dans un contexte où les normes industrielles européennes sont en train d'évoluer, notamment sur l'utilisation du microplastique. "Notre objectif est de renforcer nos projets partenariaux de co-développement où régulièrement apparaissent, au fil des discussions, de nouveaux besoins, donc de nouvelles applications". Qu'il s'agisse de permettre à un parfum de s'exprimer à un moment donné, ou à un actif utilisé dans les produits d'entretien d'être mieux protégé pour mieux décontaminer. "Nous travaillons également avec les universités comme l'Université Côte d'Azur des problématiques plus fondamentales", complète le dirigeant.

Accélération en 2022

La biotech, qui compte 8 collaborateurs, bientôt 9, se prépare donc à passer à l'étape supérieure, celle de la pré-industrialisation. "Nous sortons en effet de la phase R&D pour entamer une activité pré-pilote afin d'aller plus vite dans le déploiement de notre technologie". Un laboratoire dédié a ainsi été préempté au sein de l'hôtel d'entreprises Grasse Biotech où LifeScientis est déjà installée. "Nous espérons être opérationnels dès le deuxième semestre de cette année, l'idée étant d'appuyer sur l'accélérateur en 2022". A cet égard, une levée de fonds est envisagée dans le but de booster ce volet pré-industrialisation qui nécessite des besoins financiers plus importants. Accompagnée par Bpifrance via des prêts et subventions, la JEI revendique un chiffre d'affaires "en progression régulière à deux chiffres", porté par l'activité consulting, les programmes de recherche co-financés et les projets co-développés avec ses partenaires industriels.

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