Pour s'imposer sur le marché du solaire, Ensol mise sur une approche multi-produit

Des panneaux solaires à la pompe à chaleur en passant par la batterie, la jeune pousse qui a un pied à Aubagne veut s’imposer sur le marché de la production d’énergie solaire pour l’autoconsommation en proposant une solution globale.
(Crédits : Ensol/Youtube)

Les panneaux photovoltaïques sur les toitures de maison ont beau être encore assez rares, ils recouvrent de plus en plus les tuiles. Entre 2022 et 2023, le nombre d'installations dites d'autoconsommation a bondi en France de 77%, selon des chiffres d'Enedis. Une très forte augmentation qui confirme cette tendance. Mais un simple coup d'oeil sur les toits des villes et des villages suffit pour voir que le potentiel d'équipement est encore important. Un marché prometteur à l'heure de l'électrification de masse sur lequel se positionne Ensol. « Nous sommes un installateur de panneaux solaires et nous voulons simplifier l'accès à l'autoconsommation », présente simplement Paul de Préville, le cofondateur de la start-up avec Martin Hoffschmidt.

La jeune pousse fondée seulement en juillet 2023 en Seine-Saint-Denis dispose d'un « siège régional » à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, et d'un bureau varois à Toulon. « Nos investisseurs et nos développeurs ainsi que les ingénieurs se trouvent en région parisienne, mais nos clients sont en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est un territoire stratégiquement intéressant car de nombreuses maisons individuelles s'y trouvent et il y a un fort ensoleillement », explique le dirigeant, originaire de Grasse, dans les Alpes-Maritimes. Plus qu'un simple siège et lieu de stockage, le site d'Aubagne comporte également un showroom pour recevoir les clients. Un modèle que Paul de Préville veut dupliquer dans « chaque région » à commencer par l'Occitanie où il envisage une ouverture à Montpellier et Toulouse.

Un fort démarrage

L'entreprise a fait le choix de se positionner commercialement sur les maisons individuelles. Ce segment est en effet plus simple à toucher par rapport à des toitures de villes, où un plan local d'urbanisme restreint bien souvent l'installation de panneaux, ou des copropriétés importantes dont la répartition de l'énergie s'avère complexe. Un choix pour l'instant payant puisqu'en moins de 10 mois, Ensol revendique l'installation de 1.200 panneaux sur une centaine de foyers, de quoi générer un million d'euros de chiffre d'affaires.

Un fort démarrage soutenu notamment par une levée de fonds de trois millions d'euros dès novembre auprès d'Otium capital, à laquelle s'ajoute un million d'euros de Bpifrance. Ces montants lui ont permis de constituer une équipe de 21 personnes et de développer son offre. Cette offre consiste dans un premier temps « à s'occuper de chaque étape de l'installation de panneaux solaires, de l'étude de faisabilité grâce à un bureau d'études interne, de la pose avec une équipe interne ou un artisan sélectionné et un accompagnement sur trente ans ». La partie accompagnement consiste à de la maintenance et un suivi de la consommation afin de l'optimiser.

La promesse pour les clients est assez commune pour ce type d'offre : l'installation de panneaux photovoltaïque permet à un particulier d'auto-produire une partie de sa consommation, environ 50% d'après Ensol, et donc d'en disposer gratuitement. Le surplus est racheté au prix de 13 centimes le kilowattheure. De quoi rendre l'opération rentable « au bout de huit ans ».

Acteur de la production et de la consommation

Bien sûr, Ensol ne compte pas en rester là et veut atteindre 160.000 foyers équipés d'ici 2030 avec un rythme de 150 poses par mois. Une croissance qui va nécessiter de la main d'oeuvre. « Il en manque et la demande va être énorme », réagit Paul de Préville. Une situation que de nombreux acteurs du marché partagent. Face à cette situation, l'entreprise décide de former en interne « des personnes qui ne sont pas du secteur ».

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Sur le plan commercial, la promesse pour attirer de nouveaux clients ne va pas se limiter aux simples panneaux. L'ambition d'Ensol est bien de devenir un acteur sur toute la chaîne de production. « La maison du futur existe déjà, elle produit de l'énergie solaire, possède une batterie pour augmenter son autoconsommation, dispose d'une borne de recherche de véhicule et d'une pompe à chaleur », expose Paul de Préville. Des équipements que veut également proposer la startup. La batterie vient tout juste d'être lancée. Elle permet « de doubler l'autoconsommation » assure le dirigeant.

Pour 2025, Ensol souhaite pouvoir piloter la redistribution de l'énergie produite. L'idée est de disposer d'un outil informatique qui jouerait le rôle de « batterie virtuelle ». « Nous pourrions racheter l'électricité auprès des particuliers à un tarif plus intéressant pour la revendre à d'autres acteurs », esquisse Paul de Préville. Pas de doute, le marché du solaire et de l'auto-production va encore beaucoup évoluer.

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