Concepteur de lunettes anti-mal des transports, Boarding Ring s'installe sur le segment des moins de 10 ans

La société installée à Ollioules, dans le Var, décline son produit pour l’adapter aux moins de 10 ans, particulièrement touchés par le mal des transports. Une étape qui doit lui permettre d’enclencher une nouvelle dynamique.
(Crédits : Luc Boutria)

L'année 2023 démarre sur les chapeaux de roues pour Boarding Ring. "Au cours du premier trimestre nous avons multiplié par deux notre chiffre d'affaires par rapport à l'année précédente", présente Antoine Jeannin, cofondateur avec son père Hubert Jeannin de l'entreprise qui conçoit des lunettes capables de lutter contre le mal des transports. Le produit existe depuis 2015, utilisant un liquide bleu créant un horizon artificiel afin de donner une référence de mouvement à l'oeil. Le procédé met fin au conflit sensoriel, la différence entre ce qui est perçu et ce qui est entendu, responsable du mal-être. Le dispositif a connu un gros coup de projecteur en 2018 quand Citroën le propose sur sa boutique lifestyle. Puis le Covid a nettement coupé l'élan de la société basée à Ollioules, dans le Var.

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"Depuis nous avons mis beaucoup de choses en place", assure le dirigeant. D'abord des études avec l'Université de Toulon afin d'évaluer scientifiquement l'impact des lunettes. "Jusqu'à présent nous avions demandé une enquête réalisée par OpinionWay auprès de nos clients, cela avait débouché sur 94 % d'efficacité mais cela ne reste que du déclaratif ", explique Antoine Jeannin. Les résultats des études universitaires doivent être publiés d'ici la fin de l'année mais devraient montrer "une efficacité significative". De quoi "couper court à tout débat" et permettre de donner un coup d'accélérateur à la commercialisation.

Car le succès de ce début d'année, Boarding Ring le doit à son passage dans l'émission de télévision "Qui veut être mon associé" diffusée en janvier. A défaut d'avoir trouvé des investisseurs, les ventes ont bondi. Au cours du mois suivant l'émission, 1.000 paires de lunettes ont été écoulées et le chiffre d'affaires atteint déjà en 2023 plus de 200.000 euros contre 115.000 euros sur toute l'année précédente. "Et ce n'est pas un pic, mais bien une vague ce qui fait que nous sommes en rupture de stock", précise Antoine Jeannin. Le réassort, les lunettes sont assemblées dans le Var mais le système vient de Chine, est prévu pour cet été.

"Le hardware demande un fonds de roulement important"

Un manque de stocks qui traduit des besoins de financement. "On ne pouvait pas commander plus, le hardware demande un fonds de roulement important", avance Antoine Jeannin. Des discussions sont d'ailleurs en cours pour une levée de fonds de 500.000 euros. Elle doit permettre de soutenir la croissance et la production, notamment de la déclinaison enfant des lunettes. "En un mois nous avons eu 650 pré-commandes" sur ce modèle alors que l'objectif était de 500. De quoi envisager sérieusement l'industrialisation du produit. Les premières livraisons sont prévues pour cet été et devraient être suivies du lancement de la série complète avec cette fois une production made in France.

Cette version qui s'adresse aux moins de 10 ans et qui diffère de l'original. "Jusqu'à cet âge là, les enfants n'ont pas une vision périphérique totalement développée donc nous avons mis les anneaux latéraux en face", décrit Antoine Jeannin. De quoi donner un look encore plus spécial, - différent de celui de la photo en illustration. Cependant, il n'est pas nécessaire de porter les lunettes tout le trajet mais seulement au moment où le mal se fait sentir. Une utilisation courte qui est aussi le cas pour le modèle adulte.

Cette orientation doit permettre à Boarding Ring de faire vivre la société en attendant de se lancer sur les deux autres secteurs identifiés par l'entreprise depuis plusieurs années. D'abord celui de la déclinaison du système sous forme lumineuse afin de pouvoir s'incorporer directement dans les véhicules. Là aussi, une étude est en cours pour démontrer son efficacité scientifiquement. En parallèle, le système est testé par un bateau de la marine nationale actuellement en mission. "Si nous arrivons à avoir le ministère en client cela nous donnerait une belle carte de visite. Avec l'étude universitaire, nous espérons que cela débouchera sur des développements commerciaux", expose Antoine Jeannin. Autre volet, plus en retrait, celui de la réalité virtuelle. Mais le marché étant encore peu développé et peu démocratisé, le dirigeant préfère "avancer par opportunité".

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