Pourquoi l’export en Chine et aux Etats-Unis va conforter Flex Fuel Energy Development en France

Si l’Asie n’est pas un territoire inconnu pour le spécialiste de la dépollution moteur et des économies de carburant, les Etats-Unis constituent en revanche un nouvel axe de développement. Et c’est avec ses offres de technologies hydrogène que l’entreprise basée à Sophia-Antipolis et à Paris s’y installe, faisant, à chaque fois, le choix d’un joint-venture avec un partenaire. L’assurance d’aller vite face à des marchés prometteurs en termes de transition énergétique des flottes automobiles, celles des particuliers comme des professionnels. Un passage par le grand international qui est aussi une façon d’accélérer sur le marché domestique.
(Crédits : DR)

Le sujet de la transition énergétique des moteurs polluants n'a jamais autant été un sujet d'actualité. Positionné sur ce segment depuis les années 2010, Flex Fuel Energy Development voit sa propre croissance s'accélérer, entraînée par des préoccupations qui concernent autant les particuliers que les professionnels, tous secteurs confondus.

Pour rappel, Flex Fuel Energy Development a développé une méthode de décalaminage des moteurs à base d'hydrogène, une solution baptisée Hy-calamine, qu'elle a notamment transposé dans le domaine BtoB, avec, par exemple, le secteur de la défense maritime. Mais elle s'est aussi adressée aux particuliers via des boîtiers de conversion à l'éthanol, allant même, face à l'engouement suscité, jusqu'à créer un site dédié, baptisé Roulezpascher.com.

Conforter l'existant à l'international

Néanmoins, si sur le marché domestique, Flex Fuel Development Energy a pris sa place, l'international a toujours constitué une brique de la stratégie de déploiement. Partie prenante du programme d'accompagnement FT120 durant deux ans, c'était précisément l'aide à l'export du programme piloté par la French Tech qui intéressait son dirigeant, Sébastien Le Pollès, lequel regardait beaucoup vers les pays européens.

Cependant l'Asie et l'Océanie étaient déjà dans le scope puisque depuis 2017, la PME française est présente en Australie, à Singapour, à Hong Kong, en Malaisie, en Corée, au Vietnam ou encore à Taïwan. L'Asie où Flex Fuel Energy Development se renforce en y allant plus fortement, via une joint-venture conclue avec un partenaire, Hong Huan Group, l'objectif étant de mieux se faire connaître auprès des institutionnels dont le gouvernement chinois tout autant que des acteurs de la filière automobile. La Chine qui s'est mis dans la roue de la transition énergétique, posant un horizon de neutralité carbone à 2060.

La joint-venture, c'est aussi l'option retenue pour s'installer sur un autre marché d'envergure, les Etats-Unis. Officiellement depuis le 1er mars dernier, soit depuis un peu plus d'un mois, l'entreprise française est aussi une co-entreprise américaine. Avec des enjeux également d'accompagnement de la volonté nord-américaine de décarbonation, d'autant que le marché des véhicules - dont les SUV constituent une bonne part - est important et surtout vieillissant. La JV, solution idoine ? « C'est une solution idéale pour s'implanter en profitant à la fois de l'expertise d'une entreprise locale mais également de moyens plus importants liés à cette association. C'est également un élément de réassurance pour FlexFuel qui implique ses partenaires sur place », explique Sébastien Le Pollès.

Momentum pour accélérer

Deux nouveaux marchés d'envergure donc que Flex Fuel aborde avec ces deux solutions dans son escarcelle, H2-Hybrid et Hy-Carbon Connect. La première injecte de l'hydrogène sans stockage par électrolyse de l'eau, solution qui adresse particulièrement le monde industriel. D'ailleirs c'est elle qui a été retenue pour équiper les bateaux de pilotage du Port de Marseille-Fos. La seconde, « historique » en quelque sorte, permet, par injection d'hydrogène, sans additif chimique, de nettoyer écologiquement les moteurs tant essence que diesel.

Pour l'heure, le carnet de commande fait état de 50 stations Hy-Carbon Connect et Hy-Carbon Trucks pour le marché chinois tandis que 50 stations Hy-Carbon Connect vont être déployées outre-Atlantique.

Concernant H2-Hybrid, des appels d'offres sont en cours.

Ce passage plus ferme à l'international correspond à un momentum explique Sébastien Le Pollès. « Après une année 2022 exceptionnelle c'est le moment idéal pour accélérer l'export des technologies de l'entreprise. L'année dernière aura été un véritable plaidoyer pour nos technologies de transition énergétique, c'est donc le moment de les diffuser plus largement ».

POC et fonds propres

Avec quelles ambitions ? « Nous voulons réaliser un proof of concept rapidement aux Etats-Unis avec la mise en place progressive de machines en mise à disposition. À horizon 3 ans nous envisageons la mise en place consolidée de 1.000 machines sur le territoire et la réalisation de près de 30 prestations mensuelles par machine. En Chine, le développement se veut plus rapide, avec déjà 100 machines en livraison, et un objectif de 10.000 machines à terme ».

Côté financement, si pour le moment le développement se fait sur fonds propres, une levée de fonds devrait intervenir dans un second temps pour « accompagner la croissance », indique Sébastien Le Pollès.

Evidemment, se pose la question de ce qui peut, de l'international, servir le marché français. Et sur ce point, le président de l'entreprise française ne dissimule pas qu'il peut y avoir une sorte de duplicata. « A terme, le succès de ces modèles de mise à disposition de machines sera un modèle qui pourra être mis en place en France. Avec la sortie de la station de décalaminage Hy-Carbon Connect, c'était le modèle économique rêvé à l'époque, malheureusement impossible en termes de BFR. L'expansion internationale et le développement payant de ce type de modèle sera pour nous un levier de croissance important ». Reste à voir à quelle échéance. Pour rappel, Flex Fuel Energy Development, qui emploie 55 personnes et a réalisé en 2022 un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros, a également annoncé la création de la première unité de production de Gen-Hy, sa filiale dédiée à l'hydrogène dans laquelle le groupe Eiffage a investi, en Bourgogne Franche Comté.

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