Spécialiste du MaaS, Cityway veut aller plus vite à l’international

Acteur de la Mobility as a service, la PME installée à Aix-en-Provence s’est affirmée comme un interlocuteur qui compte sur son marché domestique. Revendiquant un regard acéré sur l’innovation qu’elle porte d’autant plus finement depuis la création du Hangar, son accélérateur de startups, elle est particulièrement attentive aux marchés export. Surtout vers l’Amérique du Nord.
(Crédits : DR)

Fournir toute l'information sur la mobilité c'est le sujet de bien des acteurs du secteur. Le MaaS, raccourci pour Mobility as a service, est l'un des enjeux majeurs, voyant beaucoup d'offres émerger, pas toutes, cependant, avec la même efficacité.

Ce sujet Laurent Briant le connaît bien. Et depuis longtemps. C'est parce qu'il en percevait toute la substantifique moelle qu'il co-fonde Cityway en 1999. Une première levée de fonds en 2001 valide le business-modèle. Le second tour de table, qui, lui, ne se réalise pas, va changer le cours du destin de la petite entreprise qui voit finalement Transdev arriver au capital. « Nous voulions avoir les moyens de nous développer et notamment d'aller à l'international » raconte Laurent Briant. Cityway grandit, produit une croissance organique. Alors que la mobilité, au fil des ans, évolue avec en parallèle, l'arrivée des smartphones et de la capacité à avoir de l'information par ce canal précis.

Le MaaS, « cœur de la stratégie »

Aujourd'hui Cityway se revendique comme une marketplace, « revendeur des solutions des autres opérateurs ». Ainsi le MaaS de Saint-Etienne, c'est elle. Celui de Marseille également. Avec un principe : « une seule application smartphone pour une seule information ». Avec un objectif aussi, « participer à la lutte contre l'autosolisme », ce terme qui désigne les personnes seules à bord de leur véhicule quand elles pourraient le partager avec d'autres.

D'ailleurs, il n'existe « pas une seule entreprise de la mobilité qui n'ait pas mis le MaaS au cœur de sa stratégie », raconte le directeur général de la PME. Même Uber s'y met... C'est dire.

Mais la question du MaaS reste encore celle de son business-modèle. Tous les acteurs ne sont pas d'accord sur celui capable d'être le plus rentable. « Il existe trois modèles économiques possibles », souligne Laurent Briant. « Vendre sa solution aux collectivités locales, opter pour une cible BtoB ou préférer une cible BtoC ».

Et pour le DG de Cityway, le juste busines-modèle est plutôt celui qui s'adresse aux collectivités. Pourquoi ? « Tous ceux qui ont essayé de faire différemment ont échoué », souligne Laurent Briant. « Toutes les startups, toutes les entreprises se tournent vers les collectivités locales pour financer les solutions de mobilité. C'est à la collectivité de dire alors comment on partage ».

Conforter l'export, l'Europe prioritaire

Bien sûr, le MaaS est un sujet international. Et c'est à l'export que Cityway voit des axes de croissance.  « Nous sommes en veille active sur un projet en Amérique du Nord. Nous avons remporté un marché en à San Diego et Detroit. Nous avons également remporté le MaaS d'Amsterdam. Nous nous sommes également positionnés sur des appels d'offres en Allemagne », égrène Laurent Briant. Qui confirme l'appétence de la PME provençale pour l'international, ne serait-ce que parce que « il n'y a pas une seule AOT qui ne pense pas au MaaS. Et la vision européenne est très proche de la vision française ».

Dans un contexte européen qui voit « globalement l'Europe du Nord avancer plus vite que l'Europe du Sud ». Et l'Europe demeure bien le marché primordial. « Nous ne voulons pas nous disperser ».

Hangar bien structuré

Pour Citiway, qui emploie 200 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 21 M€, le sujet est aussi ailleurs. « Nous avons encore beaucoup de projets d'innovation devant nous », reconnaît Laurent Briant. L'innovation que la PME appréhende aussi sous le prisme des startups. La création du Hangar, son propre accélérateur dédié à la mobilité et le tourisme, au printemps 2019, est un moyen d'organiser une veille active et efficace. « Le MaaS est un sujet très large et nous ne voulions pas nous positionner sur le tourisme », explique Laurent Briant. « Mais en revanche mettre nos API à disposition de problématiques de livraison de marchandise, de premier ou de denier kilomètre nous intéresse ». Et puis il y a aussi la nécessité de « créer un écosystème autour du MaaS ».

Le Hangar poursuit d'ailleurs sa stratégie d'accompagnement. L'accélérateur va se renforcer afin d'aider les jeunes pousses dans leurs levées de fonds. Des jeunes pousses qui ne sont pas que des pépites locales, bien au contraire. Ce qui devrait pousser Le Hangar à étendre son intérêt géographiquement parlant. Une deuxième saison de recrutement de startups est prévue pour le mois de janvier. Et pour Laurent Briant, cela est évident, Le Hangar « nous aide à avancer ».

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