« Les startups doivent apprendre à vivre de leurs clients et lever des fonds pour accélérer sur les marchés » (Marie Nghiem, Le Village by CA PCA)

Depuis 2018, la structure implantée à Sophia-Antipolis a accompagné 62 jeunes pousses. Avec un prisme, celui d’accepter les remises en question, la montée en compétence, à s’adresser aux grands comptes en ayant pensé à tous les tenants et les aboutissants. Où la notion de business doit être anticipée et encadrée. L’important, c’est « bâtir la confiance », dit le maire du Village sophipolitain.
(Crédits : DR)

« Notre mission est d'être utile en soutenant l'émergence de la nouvelle économie et de l'innovation sur les territoires, ce qui se fait en accompagnant de jeunes entreprises innovantes - dites startups - dans leur accélération de business », résume Marie Nghiem, maire du Village by CA, installé depuis 2018 au cœur de Sophia-Antipolis.

Accompagner les pépites qui innovent est une mission - et un métier - qui évolue précisément au rythme où cette nouvelle économie évolue elle-même. Depuis cinq ans, les thématiques regardées par le Village by CA - entité de la caisse régionale du Crédit Agricole Provence Côte d'Azur - ont donc suivi ce chemin. D'ailleurs, assure Marie Nghiem, ce ne sont ni les thématiques, ni le business modèle qui prime mais les valeurs.

Transmettre la compétence

« Ce qui nous intéresse c'est de bâtir la confiance. Les dirigeants qui se reconnaissent dans le parcours qu'on leur propose sont ceux qui sont très à l'aise avec le collaboratif, qui ont envie de créer de la valeur pour leurs collaborateurs, leurs clients, leurs actionnaires. Il existe une quête de sens très importante pour eux », détaille encore Marie Nghiem. Agriculture, digitalisation de l'artisanat, mobilité... sont des filières qui s'accordent avec ce prisme.

Le business, cela signifie aussi certes créer des ponts, faire des liens, mais « tout cela ne suffit pas, il faut aussi transmette de la compétence », insiste le maire du Village by CA sophipolitain. « Le fil rouge de tout ce que l'on transmet c'est le management collaboratif ». Ce qui ne va pas sans accepter de se remettre en question, d'accepter les challenges et d'intégrer des savoirs dans l'entreprise.

Le business, quand on est une startup, c'est aussi savoir créer alliance et complémentarité avec des grandes PME et les groupes présents dans l'écosystème départemental voire régional. Voire même bien au-delà de ce périmètre, car rappelle Marie Nghiem, le Village c'est aussi un réseau de 44 Villages en France et à l'international et donc autant d'opportunités de faire naître des rapprochements intelligents. « Comment faire en sorte que ça fonctionne ? Vendre nécessite d'intégrer les parcours décisionnaires de leurs interlocuteurs, leurs réalités aussi, ont-ils un poids sur la décision d'adoption, quelle valeur la startup peut-elle créer pour eux ? »

Quête de sens... et de rentabilité

Tout cela pour éviter de perdre du temps, aller vite et bien, rassurer aussi... tout ce qui concerne le passage à l'échelle.

Ou on en revient à parler de la Startup Nation, tant souhaitée par le gouvernement. Un but, un désir souhaitable, du marketing territorial comme l'a fait déjà, la French Tech ? « Cette notion a fait du bien à l'entreprenariat », souligne Marie Nghiem, considérant le côté positif de la chose. « Beaucoup se projettent dans la création d'entreprise, cela correspond aussi à une quête de sens, où le besoin d'avoir un impact sur la société, compte ».

Tout cela dans un contexte où le financement se tend, où il s'est « extrêmement resserré », et où donc, plus que jamais, l'entrepreneur doit être aligné avec son projet d'entreprise. « Ce qu'il se joue aussi c'est la quête de la rentabilité. Il est important d'apprendre aux startups à vivre de leurs clients et de lever des fonds dans une configuration où l'enjeu est d'accélérer sur les marchés ». Un vrai virage, qui au-delà des concepts de Startup Nation, licornes et autres centaures, a changé dans l'approche des startups. L'économie étant une science très vivante...

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Azur Business Village by CA

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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Commentaire 1
à écrit le 06/04/2023 à 20:31
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"apprendre à vivre de leurs clients " tiens donc !!! quelle découverte ? une entreprise n'existe que si elle a des clients qui génèrent du chiffre d'affaires et les clients quel qu'ils soient particuliers , professionnels , entreprises etc...n' ont ...

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