« La récolte de la data est importante pour informer mais également pour établir des schémas de prévision » (Emmanuel Souraud, Ubiplace)

Basée à Nice, la startup s’est spécialisée dans la récolte et l’utilisation des données afin d’informer l’usager, adressant essentiellement les secteurs du bâtiment, de l’environnement ou du transport. Mais la pépite, qui a collaboré sur des chantiers d’envergure, envisage son développement en passant par l’export de son savoir-faire, principalement sur le marché européen ainsi qu’au Moyen-Orient.
(Crédits : DR)

« On donne aux collectivités le moyen d'utiliser plus facilement des données pour informer le citoyen sur des gênes occasionnées par les chantiers », explique Emmanuel Souraud. Ubiplace, startup basée à Nice a développé deux solutions - Smart Chantier et Smart Vigie - qui permettent d'informer au plus près et au plus pratique. « Nous avons des applications mobile, des sites internet et des widgets qui vont relayer l'information pour que la majorité de la population puisse être informée et s'organise en amont. Et cela afin d'aider à l'acceptabilité des chantiers ».

Ubiplace apporte donc son savoir logiciel et dématérialisé pour aider les collectivités, maîtres d'ouvrages à diffuser l'information, que celle-ci soient des horaires, des changements de voies, de rues, de sens de circulation... Pas question de se mettre à la place du maître d'ouvrage mais bien de lui apporter un support qui rende le tout facile et utile.

Récolter, oui, prévoir aussi

Aujourd'hui, Ubiplace adresse trois segments particulièrement, le bâtiment, les transports (régie, exploitation), et l'environnement. Sur ce point, ce sont surtout les données relatives aux inondations, aux risques naturels qui sont collectées avec comme but aussi, en plus d'être utilisées sur un moment présent, de servir pour plus tard, davantage dans une démarche de prévention.

« Nous avons équipé le syndicat qui gère les inondations, le SMIAGE, juste avant la tempête Alex et cela leur a permis de partager des données, à collecter des données terrain qui servent ensuite, dans un esprit de prévention, à alimenter d'autres outils », explique Emmanuel Souraud et on sait que le volet prévention est primordial dans un département comme les Alpes-Maritimes.

Ubiplace qui - par sa brique technologique - intéresse notamment les grands groupes comme un myriade de startups avant elle. Avec Egis (filiale de la CDC NDLR) elle a notamment collaboré sur le chantier du tramway à Nice, avec la Métropole Nice Côte d'Azur. Et le duo startup/grand groupe, autrefois pas toujours inscrit dans une démarche de partage s'est, depuis quelques temps, rééquilibré, les grandes structures ayant besoin d'aller vite sur l'innovation. « Il y a des avantages et des inconvénients. L'avantage c'est qu'un grand groupe permet d'aller plus vite, de se caler sur un développement commercial, il existe une certaine forme de stabilité aussi, importante. L'inconvénient peut être la notion de temps, qui n'est pas la même dans une startup que dans un grand groupe. L'important est que chacun retire des bénéfices de la collaboration. Et c'est cela le plus important. C'est cela qu'il faut conserver comme marqueur ».

L'ancrage local... et parisien aussi, ou la question de l'équilibre

Autre rapport souvent évoqué, celui du match Paris/Province, semble tourner un peu plus à l'avantage des régions, la crise sanitaire ayant permis aux régions en général et à la Côte d'Azur en particulier, de renforcer leur attractivité. Là, encore, Emmanuel Souraud plaide pour le juste équilibre. Précisant que niçoise Ubiplace est, niçoise elle restera mais qu'il serait contre-productif d'ignorer la Capitale. D'autant que les visio-conférences et autres réunions dématérialisée se sont largement démocratisées depuis la crise. « Il faut être présent à Paris, les clients sont là-bas, mais la visio permet d'être beaucoup plus agiles, cela a été une vraie révolution surtout pour nos clients. Mais l'humain reste essentiel ».

Ubiplace qui, en termes de développement, compte poursuivre le développement de ses trois segments et ne dit pas non à l'international, jetant un regard sur l'export en Europe comme au Moyen-Orient.

Le sur-mesure numérique, la méthode qui fonctionne

Egalement co-président de la commission numérique au sein de la CCI Nice Côte d'Azur, Emmanuel Souraud rappelle combien l'accompagnement et surtout la pédagogie est nécessaire pour aider des secteurs moins appétents ou davantage dépourvus face au numérique, comme les commerçants de proximité. « Nous avons des diags numériques gratuits pour les professionnels du tourisme, par exemple. Nous sommes extrêmement structurés au sein de la CCI, nous travaillons avec les associations, les fédérations de commerçants qui connaissent fort bien les besoins des commerçants, c'est ce qui permet de faire du sur-mesure, et c'est le sur-mesure qui fonctionne vraiment ».

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Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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