Quel rôle pour Pôle Emploi dans le soutien aux entreprises ?

Comme l'ensemble de l'activité économique, l'opérateur public a dû s'adapter aux contraintes liées à la crise sanitaire. Et se lancer dans un grand inventaire de ses offres d'emplois pour être sûr qu'elles collent toujours avec les besoins actuels des secteurs stratégiques.

Les portes des 60 agences de Pôle emploi en Provence-Alpes-Côte d'Azur sont closes. Comme pour beaucoup d'activités, l'établissement public est passé au télétravail depuis près d'un mois. Confinement oblige. "Nous devons concilier des exigences contraires, les autorités encouragent aux personnes de rester chez elle, cependant la vie économique continue sur certains secteurs stratégiques", note Thierry Lemerle, directeur régional de Pôle emploi.

Cela signifie que la mission de l'opérateur public continue. Que cela soit pour suivre les demandeurs d'emploi, et notamment leur verser les allocations, et aussi pour accompagner les entreprises. Pour ces dernières, il a fallu effectuer un travail de fourmi en questionnant à nouveau toutes celles qui proposent une offre publiée sur le site de Pôle emploi. L'objectif est de savoir si ces besoins de postes sont maintenus, reportés ou annulés. Habituellement, le portail propose entre 20 000 et 30 000 nouvelles offres par mois en Provence Alpes Côte d'Azur. "Sur le mois de mars, nous sommes à 4 0% d'annulation ou report par rapport au même mois en 2019. C'est forcément lié à la crise, les entreprises doivent gérer une activité partielle et ne s'engagent pas dans de nouvelles embauches", commente Thierry Lemerle.

800 offres sur les secteurs stratégiques


Les secteurs stratégiques continuent d'embaucher. A commencer par celui de la santé et de l'action sociale qui représente 30 % des offres actuellement disponibles. Les métiers les plus demandés sont les aides-soignants, les auxiliaires de vie ou encore les infirmiers. Autre secteur qui recrute, le commerce (25% des demandes) pour des postes d'employés de rayon ou de commerce de détail, de responsables de point de vente et de commerciaux auprès des particuliers. L'industrie agroalimentaire et l'agriculture représentent, quant à elles, 15% des offres. "Nos récoltes se font plus tard que dans d'autres régions, donc il s'agit d'offres pour mi-mai", précise Thierry Lemerle. Enfin, les secteurs des transports, télécommunications, production et distribution d'énergie forment les 30 % restants.

Pour favoriser ces offres une nouvelle plateforme a été créée. Une initiative nationale baptisée Mobilisation Emploi qui reprend donc les offres du site de Pôle emploi issues des secteurs prioritaires et qui doit favoriser le "matching" entre demandeurs et recruteurs. "Nous avons recensé toutes les annonces qui correspondaient aux besoins prioritaires en région pour en publier immédiatement 800 afin de créer une dynamique", explique le directeur régional conscient que la démarche "offre une meilleure visibilité". Un aspect non négligeable car tout un chacun étant invité à rester chez lui, "il est plus difficile pour les employeurs de trouver les bons profils à embaucher".


Réactiver les formations


La situation pour chaque département est très disparate. Sur Mobilisation Emploi, on trouve par exemple, 54 offres à Marseille, 29 à Avignon, 61 à Toulon, 71 à Nice, 5 à Gap et 7 à Digne-les-Bains. Ce qui correspond à l'activité économique habituelle. "L'impact de cette crise est assez équilibré entre les territoires, cela dépend de la structure économique. Forcément les Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse ont une grosse partie de leurs activités liées à l'industrie agro-alimentaire et à l''agriculture", détaille Thierry Lemerle.

En parallèle de cette gestion de crise, la manière dont se déroulera l'après est aussi en réflexion. Que ce soit en interne, avec un bilan des actions menées, qu'en externe. "Il faudra réactiver les entrées en formation, aujourd'hui plus de 6 000 personnes poursuivent leur apprentissage en distanciel mais nous avons un plan beaucoup plus ambitieux notamment pour les publics les plus éloignés de l'emploi qui bénéficient du Plan d'Investissement dans les compétences", expose Thierry Lemerle. L'enquête annuelle des besoins en main d'œuvre, habituellement publiée en avril, reste, elle, dans les placards. Elle ne servira que comme point de comparaison avec la réalité de 2020.

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