Surêté nucléaire : Alerte sur l ? imagerie médicale

Rien à signaler en 2011 ou presque sur tout ce qui touche aux installations nucléaires de base. En revanche, et l?autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait déjà tiré la sonnette d?alarme l?an dernier, l?imagerie médicale suscite de vives inquiétudes.



Globalement satisfaisant, le niveau de sûreté nucléaire, en ont ainsi jugé les deux représentants régionaux du gendarme en matière de sûreté et sécurité nucléaires, Laurent Roy et Pierre Perdiguier, respectivement délégué territorial et chef de division de l'ASN. Il faut dire que la division de Marseille, qui couvre les deux régions Languedoc-Roussillon et Paca, est moins concernée par les installations nucléaires de base, notre région ne comptant pas de centrale de production. Tricastin, pourtant proche, relève du contrôle de la division lyonnaise.

L'essentiel de l'activité nucléaire régionale se concentre donc autour de la recherche avec principalement le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), qui comprend 20 installations, exploitées par le CEA, à l'exception de l'ATPu et de LPC, qui ont pour opérateur industriel Areva.

Elle a en outre sous sa surveillance le chantier de l'installation expérimentale du super réacteur ITER (projet de démonstration scientifique et technique de la maîtrise de l'énergie de fusion thermonucléaire), dont la mise en service est prévue en 2020.

À cet égard, suite à l'enquête publique relative à la demande d'autorisation de création, qui s'est déroulée du 15 juin au 4 août 2011, "la commission d'enquête a émis un avis favorable assorti de recommandations. On a démarré l'inspection et pour l'instant, la façon dont l'exploitant mène son chantier (opérations de génie civil inhérentes à la construction de l'ouvrage nucléaire, ndlr) est satisfaisante".

Quant aux microfissures détectées en juin dernier sur les murs de soutènement du bâtiment tokamak, "l'inspection a permis de montrer que l'organisation interne dans le suivi de ces non-conformités avait été défaillante", explique Pierre Perdiguier. Les deux sous-traitants opérant sur le chantier (GTM et Engage) n'auraient pas suivi la procédure de déclaration malgré la détection de ces anomalies.

Ce cas illustre particulièrement les seules réserves que l'ASN émet suite à ses 97 inspections effectuées en 2011 sur les installations nucléaires de base dont 64 sur le site de Cadarache : "des lacunes significatives et des attentes dans la surveillance des prestataires intervenant sur le site".

Pour autant, il "y a un avant et un après Fukushima". Et conformément aux engagements nationaux annoncés à l'issu de l'accident - un audit des installations françaises via des "stress tests" aux scénarii les plus improbables - 3 installations prioritaires ont été inspectées en 2011 en Paca : l'installation Masurca, l'atelier en démantèlement ATPu et le réacteur en construction Rjr.  "Elles présentent un niveau de sûreté suffisant pour qu'elle ne demande l'arrêt immédiat d'aucune d'entre elles", mais "l'ASN considère que la poursuite de leur exploitation nécessite d'augmenter dans les meilleurs délais leur robustesse face à des situations extrêmes".

En 2012, 11 installations concernées (niveau de priorité 2) seront soumises aux mêmes diagnostics. Pour Cadarache, il s'agit d'ITER, des installations PEGASE-CASCAD, CABRI, RAPSODIE, MCMF, LECA-STAR, Le parc d'entreposage, CHICADE et les installations supports du centre CEA.

Si la région est moins éprouvée par les installations nucléaires, elle est en revanche particulièrement concernée par le nucléaire de proximité (c'est-à-dire tout le champ médical : radiothérapie, médecine nucléaire, radiologie médicale et dentaire...) en raison d'une densité de professionnels supérieure à la moyenne nationale.


L'an dernier, elle alertait sur l'augmentation des doses moyennes délivrées dans le domaine de l'imagerie médicale. "Elles ont augmenté de 50% entre 2002 et 2007. Il faut savoir que le scanner d'un corps correspond à la dose maximale autorisée pour un travailleur dans le nucléaire sur une année". "Un français est exposé en moyenne à 3,7 mSv dont un tiers provient de source artificielle (l'essentiel lié au milieu médical). En 2007, sur les 74,6 millions d'actes, 10% étaient des scanners mais représentaient 70% de la dose délivrée aux patients dans l'imagerie médicale".

Outre le développement du parc d'IRM (technique qui ne fait pas appel aux rayonnements ionisants), elle recommande notamment de développer la présence de radiophysiciens dans le domaine de l'imagerie médicale (ce sont eux qui dosent) et l'application plus systématique du principe de justification des examens radiologiques. Elle estime que l'appréhension des risques dans ce domaine est insuffisante, en particulier au bloc opératoire. En 2011, elle a organisé une première rencontre interrégionale d'échanges rassemblant une centaine de professionnels dans le domaine de la radiologie interventionnelle.

A.D


© ASN

Bilan 2011 en quelques chiffres en Paca


Inspections
- 208 inspections réalisées en 2011
§ 97 inspections dans les installations nucléaires de base (INB), dont :
- 64 sur le site de Cadarache
- 31 sur la plateforme de Marcoule
§ 111 inspections dans le domaine du nucléaire de proximité, dont :
- 45 dans le secteur médical
- 50 dans le domaine industriel


Infractions relevées
- 4 procès-verbaux dressés en 2011

Événements déclarés
- 2 événements de niveau 1 sur le site de Cadarache
- 8 événements de niveau 1 en radiothérapie concernant des patients
- Aucun évènement de niveau 2 en 2011


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