Quel plan de gestion sera retenu pour le littoral camarguais ?

Le rapport de Roland Chassain, missionné en avril 2009 pour étudier la gestion du trait de côte* en Camargue, vient d?être rendu publique.

Le littoral camarguais (80 km de linéaires de côte) est soumis à l'érosion de la mer et aux caprices du Rhône. Un phénomène accentué par le réchauffement climatique et qui risque de bouleverser les aménagements existants et futurs. L'étude du maire des Saintes-Maries- de-la-Mer, missionné en avril 2009 par la secrétaire d'Etat à l'écologie Chantal Jouanno, devait à la fois recenser la connaissance du phénomène d'érosion sur le littoral de Camargue, évaluer les différentes réponses apportées au problème et examiner des solutions qui n'ont pas encore été mises en œuvre. Un rapport stratégique puisqu'il doit alimenter la réflexion sur la stratégie du pays en matière de prévention des risques littoraux. Le recul des côtes est un phénomène naturel, qui s'aggrave sous la pression des activités humaines. La France, qui a un important linéaire de côtes (plus de 5 500 km en métropole, et près de 2 000 km pour les DOM-TOM) est particulièrement concernée. Ce phénomène touche près du quart des côtes françaises mais de façon inégale selon les façades maritimes et selon les types de côtes.
Le rapporteur a examiné trois pistes de défense du littoral : le "repli stratégique" (abandon pur et simple des terres gagnées par la mer) prôné par le Conservatoire du littoral, la "défense en dur" (digues, épis) proposée par la Compagnie des Salins du Midi et la "gestion active et passive" expérimentée depuis quelques années aux Saintes.
Evidemment, les coûts diffèrent en fonction de la stratégie retenue. Les épis en enrochement semblent à même de protéger le littoral mais leur coût varie entre 1 et 4 M€ par épi pour une portion de 100 à 200 mètres. Les "lits de galets", expérimentés depuis deux ans aux Saintes-Maries- de-la-Mer, seraient dix à vingt fois moins coûteux.
Le rapport pose d'autres problématiques : la protection des habitations et des 20 000 habitants de la Camargue, la destruction ou l'ensablement des équipements portuaires... Il souligne que "La vulnérabilité du littoral camarguais est liée à divers facteurs, et se caractérise par des phénomènes cycliques d'érosion-sédimentation qui modifient le trait de côte de façon incessante". Pourtant, les vieilles photos témoignent qu'il y a davantage de plages aujourd'hui aux Saintes qu'au début du XXème siècle.

Michel Deuff


* Le trait de côte est la ligne portée sur la carte séparant la terre et la mer


Légende : Le recul des côtes est un phénomène naturel, qui s'aggrave sous la pression des activités humaines.
Crédit photo: MD


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