Les chefs d'entreprises régionaux, optimistes en dépit d'une conjoncture mouvante

En 2012, les chefs d?entreprises régionaux anticipent une croissance de leurs chiffres d'affaires de 7,4% dans l?industrie et de 6% dans les services mais une situation atone pour la construction (-0,4%). Sur le front de l?emploi, c?est l?encéphalogramme plat avec des intentions d?embauches s?inscrivant soit à la baisse soit en stabilité.

En 2012, les chefs d'entreprises régionaux anticipent une croissance de leurs chiffres d'affaires de 7,4% dans l'industrie et de 6% dans les services mais une situation atone pour la construction (-0,4%). Sur le front de l'emploi, c'est l'encéphalogramme plat avec des intentions d'embauches s'inscrivant soit à la baisse soit en stabilité.

En 2010, interrogés par la Banque de France Paca, les chefs d'entreprises régionaux anticipaient pour 2011 une hausse de l'activité de 4,8% pour l'industrie, 4,3% pour les services et 2,7% pour la construction. En 2011, la croissance des chiffres d'affaires s'est établie respectivement pour chacun des secteurs à 5,8%, 1,9% et 2,7% selon l'enquête réalisée en décembre 2011 et janvier 2012 par la même institution auprès d'un échantillon représentatif de 947 entreprises totalisant un chiffre d'affaires de 31,2 mds€ et employant près de 163 000 salariés. Pas très loin donc des anticipations des entrepreneurs. En revanche, la conjoncture est plus volatile.

2010 devait être une année de transition post-crise et 2011 devait sonner celle de la reprise. 2010 s'est achevée au niveau national par une croissance du PIB de 1,5% par rapport à 2009 (qui était à -2,5%) et 2011 par une croissance de 1,7%. Bien en deçà des attentes en raison "d'un début d'année qui avait pourtant bien commencé avec un premier semestre encourageant", commente Jean-Pierre Jubin, le directeur de la Banque de France.

Les résultats communiqués par les entreprises régionales font état d'un premier semestre encore plus actif en Paca qu'au niveau national avec une croissance des chiffres d'affaires consolidés de 9,1% entre 2009 et 2010 et de 5,8% entre 2010 et 2011. Mais une décélération plus importante également sur le second semestre liée aux décrochages à l'exportation pour le secteur industriel. Dont les raisons sont connues : "les événements géopolitiques, l'envolée du cours des matières premières et du pétrole, les aléas au Japon ...".

En région, parmi les secteurs industriels, c'est la filière électronique qui a payé le plus lourd tribut, pénalisée dès le printemps par la désorganisation de la production au Japon, largement dominant pour de nombreuses productions dans ce secteur. Elle a été rejointe, au cours du dernier trimestre, par les activités manufacturières (métallurgie, sidérurgie et chimie), "en raison de l'arrêt temporaire des sites en fin d'année".

A contrario, les transports ont réalisé une belle performance en fin d'année 2011, "augurant d'un très bon exercice en 2012", précise Bernard Benitez, secrétaire régional de la Banque de France. L'agro-alimentaire a également maintenu sa progression, porté par les boissons et les céréales.

Après deux années de contraction des budgets, les dépenses d'investissements ont été à la hauteur de ce qui avait été anticipé : de 13,5% dans l'industrie et de 27,6% dans les services (qui représentent en région 52% des emplois contre 45% en France). Mais hélàs, non pas pour honorer une augmentation de production mais pour "moderniser l'outil de production ou le mettre aux normes".

Pour certains secteurs toutefois (la chimie et la métallurgie), les investissements consentis ont servi à rationaliser l'outil industriel dans le cadre de nouveaux arbitrages de l'organisation. Laquelle s'est soldée par des relocalisations. Pour d'autres, comme les transports, la hausse des dépenses est liée à des opérations de croissance externe. Dans la construction (en réalité les travaux publics), ils sont en recul de 14,3% mais "liés à des reports de chantier", précise Bernard Benitez, secrétaire régional de la Banque de France.

Pour 2012, nouvelle anticipation d'une reprise dans un environnement pourtant extrêmement mouvant et instable. Les chefs d'entreprises régionaux anticipent une croissance  de leurs C.A de 7,4% dans l'industrie, de 6% dans les services mais une situation atone pour la construction (-0,4%). "La visibilité des carnets de commande s'est réduite de 4 à 2 mois". Sur le front de l'emploi, c'est l'encéphalogramme plat avec des intentions d'embauches s'inscrivant soit à la baisse soit en stabilité.

Quant aux investissements, après deux années de croissance, ils vont s'assécher : en baisse de 6,3% dans l'industrie, de 5,8% dans les services et de 11,4% dans la construction, toujours très dépendant des marchés publics.


A.D

Photo : Jean-Pierre Jubin, directeur de la Banque de France Paca

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