Le pari semble amplement réussi. Renaud Mollard, directeur des investissements chez Hammerson, et Sandra Chalinet, directrice des Terrasses du Port, ont dressé un bilan des plus encourageants de cette première année d'exploitation du centre commercial. Et pour cause : il a vu déambuler, en 12 mois, quelque 12 millions de visiteurs, là où 8 seulement étaient attendus. Dans le détail, 50% de Marseillais, 33% de régionaux et 17% de touristes, selon une étude réalisée en avril dernier. Nul doute que ces proportions devraient évoluer à l'approche de la saison d'été...

Par ailleurs, malgré la crise, les Terrasses du Port totalisent un chiffre d'affaires de 280 M€. C'est, certes, en dessous de l'objectif affiché de 350 M€, mais cela n'empêche pas Sandra Chalinet d'envisager l'avenir avec confiance : "pour la deuxième année, nous tablons sur une augmentation de 4 à 5%, et pour la troisième, de 10%. Nous devrions donc atteindre nos prévisions sous ces échéances". Et il y a des raisons de se laisser gagner par l'optimisme.

62% des visiteurs achètent

Tout d'abord, parce que le centre a su se créer sa notoriété, notamment sur la toile. Il totalise "66 000 fans sur Facebook, 2 741 followers sur Twitter et 16 000 vues sur YouTube. On compte également 90 000 visiteurs uniques sur le site du centre", énumère Renaud Mollard. Hors du virtuel, l'activité ne faiblit pas. "Elle reste stable depuis l'ouverture, à 1 million de personnes par mois. Avec des pics de fréquentation le samedi et surtout le dimanche, ce qui est une belle réussite. C'est ancré dans les esprits : on sait qu'ici, on est ouvert tout le temps", enchaîne Sandra Chalinet.

Les niveaux, de même, sont tous investis par la clientèle : 86% pour le RDC, 82% pour le R+1 et 67% pour le R+2, ce dernier proposant des enseignes plus haut de gamme. "Il n'y a pas de déperdition entre les étages", note ainsi la directrice. Et puis aux Terrasses, on ne fait pas que déambuler : "62% des visiteurs ont accompli un acte d'achat". Un dynamisme qui se répercute sur le détail de l'activité : 30% des enseignes ont réalisé un chiffre d'affaires supérieur à leur objectif, 60% sont dans la droite ligne de ce qu'elles espéraient et seulement 10% réussissent moins bien, par rapport à leurs prévisions. "Fait significatif, pas une seule boutique n'a fermé ses portes en un an. Exception faite de Bata, mais les difficultés se situaient à l'échelle du groupe, et ne venaient en rien du centre commercial".

Bientôt, de nouvelles enseignes

Certaines affichent déjà un profil de leader, et tirent vers le haut l'activité globale du centre : "On peut citer Sephora, Uniqlo ou encore l'ensemble de la restauration, qui réalise de beaux résultats, à l'instar de Yoj by Yoji", détaille encore Sandra Chalinet. "À titre d'exemple, Michael Kors fonctionne aussi très bien. On a déjà vu sur un an de belles progressions", renchérit de son côté Renaud Mollard.
Par ailleurs, de nouvelles enseignes auront elles aussi bientôt leurs quartiers aux terrasses. "Tiger reprend les locaux de Bata. Citons aussi Tuc Tuc, BCBG Max Azria, ou encore Le Réfectoire, bar à vins dans l'esprit new yorkais, sous le rooftop". Une volonté d'attirer des enseignes, nouvelles ou jamais présentes jusqu'ici en centres commerciaux, qui s'avère payante : parmi les visiteurs venus des départements limitrophes, nombre d'entre eux confient s'être déplacés pour une marque précise et implantée seulement aux Terrasses du Port.

Carole PAYRAU
Crédit photo : Hammerson