Créé en 2002 par l'État, la Caisse des dépôts et la Région pour répondre à un déficit de financement dans l'économie sociale et solidaire, Esia est un outil de développement local, affilié au réseau national France active (40 implantations en France). "Nous sommes la seule structure de PACA à proposer des prêts à taux zéro s'échelonnant en moyenne de 5 000 € à 1,5 M€ par bénéficiaire dans le champ de l'ESS", précise le directeur Christian Caraballo.

Initialement créée dans le but d'accompagner des créations d'entreprises, et notamment par des chômeurs, dans le domaine social et solidaire, la structure para-publique a depuis élargi ses interventions - des apports en fonds propres, des fonds de garantie à moyen et court terme, des outils de conseil et d'aide à la création - et ses cibles, notamment les TPE.

"Le temps que nous accordons au projet n'est apporté par aucun autre outil. Les banques n'accompagnent pas ce secteur. Les pouvoirs publics manquent de réactivité sur cette cible". Sur 500 porteurs de projets qui le sollicitent chaque année, "nous en finançons le quart et encourageons les autres à revoir leur concept, qui montre souvent une faible capacité d'autonomie". Aujourd'hui, les associations ne représentent plus que la moitié des projets financés.

Depuis sa création en décembre 2001, le financeur solidaire a aidé 1 100 associations en région, totalisant 20 642 emplois. Près de 4 M€ de crédits d'étude ont été mis à leur disposition. Pour pallier au manque de fonds propres, encore plus prégnant dans le champ de l'ESS, le dispositif a par ailleurs financé à l'amorçage 490 projets représentant 13 747 emplois, pour une enveloppe totale de 15,6 M€. "Notre taux de sinistres est inférieur à 10% par an", se félicite le directeur, qui avance aussi que "90% des projets financés dépassent le cap des cinq ans de vie". Enfin, il revendique une capacité de financement avec effet de levier de 1 à 3. "Pour 1 M€ de prêts à la création d'entreprise apporté par Esia, c'est 3 M€ obtenus en prêts bancaires", révèle Christian Carabello.

Le 23 octobre, une journée de présentation, sous le patronage de Benoît Hamon, ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire, lui est d'ailleurs dédiée. Pour l'heure, Esia attend surtout de savoir dans quel cadre il sera associé à la future Banque publique d'investissement (BPI). "Selon l'hypothèse la plus probable, nous devrions être l'un des outils du développement régional de la BPI", confie le directeur général.

A.D (avec M.L.L)

Photo : © Esia