Quels sont les principaux objectifs de la commission ?

Pour simplifier le paysage, nous avons défini quatre axes stratégiques devant orienter le développement économique du territoire : la création d'infrastructures d'accueil pour les entreprises, l'emploi et la formation, le commerce et l'artisanat, et l'innovation. Le territoire est prisonnier d'une économie présentielle et de patrimoine et les seules entreprises de plus de 50 personnes sont des supermarchés et des établissements de santé. Il est donc primordial d'accueillir des entreprises performantes à forte valeur ajoutée, d'adapter les filières de formation aux besoins du territoire et de soutenir la création d'activité.

Comment la Cavem peut-elle se démarquer pour attirer des entreprises à forte valeur ajoutée ?

Nous sommes dans un système concurrentiel où toutes les villes prennent des initiatives et pourtant on ne peut pas jouer perdant. Pour attirer les entreprises, il faut du foncier accessible et équipé en fibre optique. Nous allons donc nous bagarrer sur le schéma d'aménagement numérique. Mais nous pouvons déjà nous appuyer sur les parcs existants, avec notamment le pôle d'excellence Jean-Louis au Capitou à Fréjus et le site Epsilon 1 à Saint-Raphaël, qui accueillent des entreprises à forte valeur ajoutée. Un nouveau parc d'activité de 20 hectares à vocation tertiaire est par ailleurs en cours d'étude sur la commune de Puget-sur-Argens et devrait entrer dans sa phase active en 2017.

Quelles nouvelles actions de formation avez-vous mises en place, ou projetez-vous de mettre en place ?

Nous sommes entrain d'élargir le cercle des partenaires avec lesquels nous pouvons travailler dans ce domaine, avec notamment le Réseau Entreprendre dédié aux PME, l'ADIE pour le micro-crédit, la couveuse d'entreprises Interface etc... Je tiens beaucoup au soutien de la création d'activité qui est très importante sur ce territoire, surtout dans le commerce et l'artisanat. Il faut donc pérenniser ces entreprises en les accompagnant du mieux possible. Concernant le transfert de l'IUT Services et réseaux de communication de Saint-Raphaël à Toulon, il faut bien constater que préserver cet outil de formation supérieure au numérique n'aurait pas été en phase avec la réalité du territoire. L'objectif est aujourd'hui de récupérer les locaux et de trouver des financements pour les nouvelles filières que nous avons identifiées. Nous espérons avoir des réponses concrètes d'ici deux mois.

Quels sont les secteurs d'avenir aujourd'hui pour la Cavem ?
Il y a du grain à moudre dans le développement durable. Je crois à la relance des métiers du bâtiment dans le cadre des économies d'énergie. La plateforme Renover Plus créée à Fréjus il y a deux ans pour accélérer la rénovation énergétique de l'habitat sur la ville fonctionne très bien. Nous avons lancé dans ce cadre l'élaboration d'une cartographie thermique des habitations. Les images sont en cours de traitement et d'ici le mois de mai nous pourrons montrer à chaque propriétaire l'état thermique de leur bien. L'idée est de les inciter à lancer des travaux d'optimisation énergétique tout en formant les professionnels pour que la qualité soit au rendez-vous. Les deux autres secteurs d'avenir son bien sûr la santé, qui représente 4000 emplois soit 10 % de l'emploi sur le territoire, et le tourisme, avec notamment le développement d'un tourisme vert dans le massif de l'Estérel, qui respecte la dimension naturelle du lieu.

Propos recueillis par Charlotte HENRY

Crédit photo : Michel EISENLHOR

(1) La Cavem a été créée le 1er janvier 2013 et regroupe les communes de Fréjus, Les Adrets-de-l'Estérel, Puget-sur-Argens, Roquebrune-sur-Argens, Saint-Raphaël.