Des PME hors du circuit de l ? innovation ?

Seule une frange réduite des PME azuréennes serait engagée dans un processus d?innovation. Une "erreur stratégique" retardant la naissance de nouveaux gisements de croissance.

Manque de temps et de ressources financières, difficulté d'accès aux dispositifs d'accompagnement, risques de fragilisation en cas d'échec, les freins à la recherche et à l'innovation rebutent, dans les Alpes-Maritimes, la majorité des PME.
"Moins de 40% d'entre elles font de la R&D, estime Jean-Pierre Laheurte, président de ValorPaca/SATT. La démarche leur fait peur".

"Le rôle d'un chef d'entreprise n'est pourtant pas de remplir son carnet de commandes à six mois, souligne Bernard Kleynhoff, président de la CCI Nice Côte d'Azur. Il doit voir plus loin et préparer l'avenir". Claquant comme une évidence, le discours déroute toutefois les entrepreneurs des petites structures, peu familiarisées à l'univers de la recherche. Un manque d'initiative souvent responsable de la stagnation de leur activité.

"L'innovation est un des moteurs clés de la croissance pour les PME, mais elles n'ont pas toujours conscience de la richesse de l'écosystème local en matière de Recherche et d'Innovation (R&I)", constate Laurent Londeix, vice-président de la commission Enseignement Supérieur Innovation Recherche de l'UPE 06 et directeur régional Paca d'Orange.

"Une PME souhaite avant tout dégager des bénéfices, améliorer ses produits et aller sur de nouveaux marchés, développe Gérard Giraudon, directeur de l'INRIA Sophia Méditerranée. Elle n'est pas intéressée par la recherche pour l'élaboration des connaissances et rechigne parfois à enclencher le processus. Il faut lui prouver qu'un pont peut facilement se créer entre les deux mondes".

À la tête d'une soixantaine d'employés, Michel Gschwind, fondateur d'Areco (6,5 M€ de CA, 1900 clients), a saisi le message et use, depuis ses débuts en 1998, du levier de l'innovation. "Pour rester partenaire des meilleurs, il faut être force de propositions. Ce sont nos avancées technologiques qui nous permettent aujourd'hui de tabler sur un chiffre d'affaires de 10 M€ en 2013, précise le spécialiste de la nébulisation par ultrasons. La R&D comporte également un aspect marketing. Pour nos clients, un département recherche est une preuve de notre compétence et de notre compétitivité".


La création d'une SATT (société d'accélération de transfert technologique) dans la région devrait resserrer les liens entre PME frileuses et laboratoires de recherche. D'après le président de la SAS (détenue à 33% par l'Etat et à 67% par les établissements publics de recherche), le cahier des charges est déjà défini.

180 déclarations d'invention, 100 brevets prioritaires, 25 contrats de licence et 12 start-up devront voir le jour chaque année. 20 à 25% des projets devraient concerner directement les Alpes-Maritimes. Pour s'y retrouver dans l'écosystème local, les PME des Alpes-Maritimes disposent désormais d'un guide pratique en matière de recherche et d'innovation. Edité par l'UPE 06, il recense les organismes de supports et de financement tels que la CCI, Oséo, les Pôles de compétitivité, les PRIDES et les instituts de recherche et de valorisation.

PH

Photo : Laurent Londeix, vice-président de la commission Enseignement Supérieur Innovation Recherche de l'UPE 06 et directeur régional Paca d'Orange

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