Conjoncture : la reprise est là ! selon la Banque de France

L'enquête de conjoncture réalisée auprès de 1 038 entreprises régionales en début d'année par les succursales de la Banque de France PACA n'est pas de nature à crier victoire mais le pire serait derrière nous.

L'enquête de conjoncture réalisée auprès de 1 038 entreprises régionales en début d'année par les succursales de la Banque de France PACA n'est pas de nature à crier victoire sur les années de crise mais le pire serait derrière nous.  

 
"Tous les feux ne sont pas passés au vert", annonce Jean-Jacques Cambounet, directeur régional de la Banque de France. La "croissance est en toles ondulées", observe Bernard Benitez, adjoint au directeur du département des Affaires régionales PACA. Mais, si 'avenir est encore incertain, "le pire est derrière." Toutefois, 2014 ne sera quand même pas celle du grand bond en avant mais d'une douce transition vers la reprise. L'enquête de conjoncture réalisée auprès de 1 038 entreprises régionales, représentant 175 685 emplois et 31 Md€ de chiffre d'affaires consolidé, en début d'année par les succursales de la Banque de France PACA, ne laisse aucun doute sur la conjoncture de l'année écoulée : elle ne s'inscrit pas dans l'euphorie.


Contrecoup
Il est communément admis que la région subit les à coups conjoncturels en différé de quelque six mois. La diversité de son tissu productif sans filière dominante, la prépondérance du tertiaire et l'importance des emplois publics la protègent un temps des aléas sans l'épargner pour autant et sans lui donner non plus le coup d'accélérateur quand la reprise est là. Si la sortie de la récession a commencé à se dessiner fin 2013 pour la zone Euro et la France  - "c'est la première fois depuis quelques années que l'on voit se dessiner une croissance et une croissance saine", indique Jean-Jacques Cambounet, le directeur régional de la Banque de France, - elle n'est pas encore perceptible en PACA. La visibilité reste globalement faible. Quoi qu'il en soit, en 2013, les investissements étaient quasiment dans tous les secteurs en repli, les effectifs ont stagné et les chiffres d'affaires n'étaient pas à la fête. Seuls les marchés internationaux ont offert du réconfort à certains secteurs.


Industrie à la peine

En PACA, la demande atone adressée aux industriels régionaux et les nombreux arrêts et incidents techniques ont dessiné une année 2013 erratique. Le chiffre d'affaires HT de la filière stagne à 0,7 % après une croissance de 7,5 % sur l'exercice 2011/2013. Depuis début septembre toutefois, certains segments affichent des évolutions positives, notamment dans le domaine de la chimie fine. À cet égard, certains pans de l'activité échappent à la morosité à l'instar des arômes et senteurs qui superforment depuis des années, contraste Bernard Benitez. Les matériels de transport (effet Eurocopter) et les composants électroniques et électriques (preuve que la région est sur des productions à valeur ajoutée car la filière est au niveau international très mal engagée) maintiennent des chiffres d'affaires autour de 4 %.
Corollaire à la morosité : la stagnation des effectifs voire légère érosion (-0,2 %) et la chute des investissements (- 13 %). Le secteur doit son salut aux exportations (qui représentent 35 % des ventes régionales à l'étranger) lesquelles restent dynamiques (+ 4,4%).
"Dans un contexte de reprise modérée de l'activité en 2014, les dépenses engagées progresseraient et concerneraient essentiellement des programmes de modernisation des équipements. La stabilité des effectifs prévaudrait en 2014. La meilleure orientation de la demande, toujours plus dynamique sur les marchés internationaux, induit des prévisions de production plus confiantes pour 2014", ajoute Bernard Benitez.


Les services, en berne
Evidemment, le tourisme, dopé à Marseille par l'année culturelle, ne présente pas le même état des lieux que le secteur du transport et logistique (0,8 %) qui accuse une forte pression sur les prix ou de l'intérim qui n'échappe pas à l'atonie générale. De façon non contrastée donc, la filière subit une forte décélération par rapport à 2012 même si le chiffre d'affaires se maintient avec une "légère dégradation des effectifs" (- 0,2 %) tandis que les ventes régionales à l'étranger fondent de 1,5 %. 2014 s'annonce dans l'expectative.

Les travaux publics en difficulté
Le secteur régional, qui est sur une tendance baissière depuis fin 2012, n'a pas mieux vécu 2013 et selon les sondés, 2014 anticipe un nouveau tassement de l'activité. Sur le front de l'emploi, le recours à l'intérim envisagé en 2014 témoigne de la visibilité encore réduite des professionnels. Seules les entreprises de travaux publics, dopées par les grands chantiers structurants en préparation de Marseille Provence Capitale européenne de la culture, s'en tirent encore bien. Mais si les carnets de commandes ont bien été remplis, les professionnels témoignent d'une érosion de leurs marges du fait d'une forte pression sur les prix. Avec en retour de balancier, une dégradation de leur rentabilité. En valeur, les entreprises du gros œuvre, du second œuvre et même des travaux publics (la première fois depuis quatre ans) présentent des chiffres d'affaires en repli, de l'ordre de 3 %. Pour 2014, même tendance avec même un - 6 % anticipé pour les entreprises des TP.

2014 ?
"Les entreprises ne sont pas prêtes à emprunter car il faut avoir quelque chose à financer, ajoute le directeur de la Banque de France. Elles pourraient pourtant le faire à des taux particulièrement attractifs."  2014 ? "La dynamique semble enclencher et cela est très rassurant car l'on ne parvient pas depuis 2008 à sortir de ce trend baissier", promet Jean-Jacques Cambounet.

A.D

Photo : Les matériels de transport échappent à la morosité.

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