Le Var affiche ses ambitions sur le marché de la croisière

Selon la CCI du Var, le département va accueillir, en 2012, 219 escales et 375 000 croisiéristes. Soit 20,6 millions de recettes attendus. Reste à améliorer l?offre hôtelière pour accueillir 500 000 passagers en 2015?

Le marché français de la croisière a le vent en poupe et le Var hisse haut la grand-voile : 375 000 passagers sont attendus en 2012 dont 15 000 en tête de ligne (passagers qui embarquent ou débarquent à Toulon), pour 219 escales. À raison de 53,39 € dépensés en moyenne par passager, les retombées économiques attendues s'élèvent à 20,6 M€.

Voire davantage si certaines escales sur Marseille devaient être déportées dans le département. Sans surprise, c'est le port de Toulon/La Seyne qui en bénéficiera : la capitale varoise capte 320 000 passagers (86%) avec seulement 120 escales (55%) prévues. En comparaison, Cannes attend 318 000 croisiéristes répartis sur 154 escales (+40%) en 2012.


Malgré des statistiques plus qu'encourageantes, le département reste cependant dans l'ombre des Alpes-Maritimes qui affichent 727 000 passagers en 2012, et loin des 600 000 passagers objectivés il y a cinq ans. Qu'importe pour Jacques Bianchi, président de la CCIV, ce n'est pas la quantité qui compte mais la qualité de l'accueil en direction des armateurs, équipages et touristes.

Selon une enquête réalisée l'année dernière, 84% des 1 206 passagers et 450 membres d'équipages interrogés ont déclaré que leur visite a répondu à leurs attentes. 20% déclarent avoir la ferme intention de revenir à Toulon hors croisière.

Pour pérenniser l'activité et promouvoir l'arrière-pays varois, dont la saison touristique s'étale tout au long de l'année, la CCIV et le Conseil général lancent plusieurs actions : des éductours à l'attention des TO, des formations d'anglais pour les guides et commerçants ainsi qu'une sensibilisation pour ouvrir aux heures d'appareillage des croisiéristes. De même auprès des taxis pour limiter le prix des courses et veiller à un affichage en règle.


Une gare maritime provisoire devrait voir le jour fin avril à La Seyne-sur-Mer en attendant une gare maritime définitive espérée fin 2013. L'appel d'offres sera lancé cette année. Reste le principal écueil : l'offre d'hébergement encore insuffisante.

2012 sera une année importante en terme d'image pour le département, qui s'est fixé comme objectif les 500 000 passagers en 2015 dans l'ensemble des ports de VPCC.


Le département accueillera en effet 3 nouvelles compagnies (Kristina Cruises, Norvegian Cruise Line et Aida Cruises) et 10 escales inaugurales sont programmées, dont deux le même jour. Trois navires appareilleront également le même jour pour la première fois. Un test.

Plus globalement, ni le président de la CCIV Jacques Bianchi, ni le président du Conseil général, Horace Lanfranchi, ne semblaient perturbés par les décisions prises fin mars par l'Assemblée territoriale de Corse, qui a anonncé une forte réduction des moyens financiers alloués à la délégation de service public pour la desserte maritime de l'île de Beauté. La nouvelle DSP ne sera assurée qu'au départ de Marseille, l'extension à Toulon ayant été rejetée. L'aide sociale qui subventionnait, selon des critères prédéfinis, le transport de passagers au départ de Nice et de Toulon, est elle aussi supprimée. Sans incidence sur le trafic à Toulon, ont-ils indiqué en substance. "Je ne veux pas qu'une DSP soit polluante, je veux qu'elle soit créatrice d'emplois" a notamment déclaré Jacques Bianchi.

Ils ont surtout fustigé l'attitude de la SNCM et de la CGT, à peine arrivés à Toulon et déjà en grève, "pour des motifs qui n'ont rien à voir avec le mode de fonctionnement du port". Le président du CG83 s'est d'ailleurs dit favorable à un marché libre des transports, sans aides sociales ni DSP, pour plus de transparence. "Chaque fois qu'il y a eu des exclusivités, on est allé dans le mur", estime-t-il. "La suppression de l'aide sociale permettra de remettre tout le monde sur un pied d'égalité".

Horace Lanfranchi ne désespère pas d'ailleurs de voir, dans ces conditions, revenir Moby Lines. La compagnie italienne avait décidé en février 2011 de mettre un terme à sa desserte de la Corse au départ de Toulon, imputant cette décision au refus de la collectivité territoriale de lui verser la "fameuse" aide au passager dont Corsica Ferries, opérant pourtant dans le même environnement qu'elle, était bénéficiaire.


Photo : Claude Orfila, le president de la commission maritime de la CCIV, Jacques Bianchi, président de la CCI du Var et Horace Lanfranchi, président du CG 83

F.G


*Font partie de VPCC : Saint-Cyr-sur-Mer, Bandol, Sanary-sur-Mer, Six-Fours/Les Embiez, Toulon/La Seyne, Hyères/Porquerolles, Le Lavandou, Cavalaire-sur-Mer, Saint-Tropez, Saint-Raphaël/Fréjus


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