« Nous avons créé un début de champion français, l’intérêt est de le faire grandir » (Etienne Leroy, Livme’ds)

Elle s’est lancée dans la livraison de médicaments contribuant à ouvrir un marché que les GAFAM regarde avec appétit. Basée à Nice, la jeune entreprise a accéléré sa croissance, fait une acquisition stratégique et compte bien continuer à prendre du poids, question de souveraineté numérique aussi ainsi que l’explique son directeur des opérations et co-fondateur.
(Crédits : DR)

« Nous avons su concrétiser, après avoir pris notre envol grâce au Covid. Nous nous sommes rendus compte qu'il existait de nombreux cas d'usages qui nécessitaient la livraison de médicaments, au-delà du cas Covid, qui ont fait que le service a continué de croitre », explique Etienne Leroy, co-fondateur et directeur des opérations de Livmed's. Née en 2019, la startup lance son service en 2021 et multiplie son chiffre d'affaires par 5 au cours des deux derniers exercices. Ce qui fait de Livmed's ce que l'on appelle une startup en hypercroissance.

Renforcer l'offre

Et l'hypercroissance constitue une petite révolution lorsqu'on est une jeune entreprise. D'autant plus quand on recrute, beaucoup, ce qui est le cas de Livmed's, désormais forte d'un effectif de 70 personnes. « L'hypercroissance présente de nombreux challenges », reconnaît Etienne Leroy, qui insiste notamment sur l'accueil des nouvelles recrues, sur l'onboarding, le partage de la culture de l'entreprise... autant de sujets qu'il faut maîtriser correctement pour ne pas bouleverser l'équilibre établi. « Nous avons créé un étage de middle-management qui permet de faire croître la société ».

Croître, c'est précisément ce qu'a permis l'acquisition réalisée en début d'année de Pharmanity, une startup originaire de Grenoble, déjà partenaire de Livmed's et qui vient donc compléter l'offre proposée. « Nous avons mené cette opération de croissance externe pour renforcer notre société mais ce que nous apporte Pharmanity c'est aussi une offre en marque blanche à destination des pharmaciens, qui ne veulent pas seulement être sur notre plateforme mais aussi avoir leur propre site ».

Pharmanity qui apporte également dans la corbeille de la mariée, la capacité à avoir accès aux stocks des pharmacies ce qui permet à Livmed's d'offrir aux patients un service de géolocaliation : faire en sorte de savoir, dès la commande, quelle officine dispose de tel ou tel médicament.

Un service qui va bien avec une autre part de la philosophie de Livmed's qui est de livrer en proximité et non de façon anarchique, entre parfois, une pharmacie A et un patient B distancié de plusieurs kilomètres. « Nous sommes dans une logique locale, où nous voulons mettre le pharmacien de quartier au centre de notre offre digitale ».

 Existence du marché : l'intérêt des GAFAM confirme

La livraison de médicaments qui est aussi un sujet qu'adressent les GAFAM, notamment aux Etats-Unis où ce service est très développé. En France, Livmed's sent la tendance arriver, et s'y prépare. « Amazon a créé Amazon Clinic, a racheté Pill Pack - spécialiste de la livraison de médicaments - a lancé une offre de médicaments illimitée à 5 euros par mois... Les GAFAM sont extrêmement actifs. En France, Amazon n'est pas présent mais Uber Eats commence à référencer des parapharmacies sur sa plateforme... ». Une concurrence forte, agressive, qui pointe le bout de son nez mais qui - dit Etienne Leroy - peut certes faire peur mais aussi rassurer. « Cela prouve qu'il existe un vrai marché, un vrai besoin et que même les plus gros s'y intéressent. Cela va nous faciliter l'accès aux capitaux, notamment ».

Au-delà des sujets de concurrence, c'est davantage celui de la souveraineté dont il est question. Ce que souligne d'ailleurs parfaitement Etienne Leroy. « Nous avons créé un début de champion français, nous avons tout intérêt à le faire grossir, à prendre une place. Et si possible rester français ».

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Livmed's

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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