e.Nova Aerospace conçoit un parapluie de rentrée atmosphérique pour le New Space

Spécialiste du conseil en ingénierie pour le spatial et en particulier de la problématique de la rentrée atmosphérique, la jeune pousse innovante, basée à Cannes, travaille à la conception et au développement d’un parapluie de l’espace à destination des acteurs du New Space permettant de protéger et de faciliter le retour d’éléments sur Terre. Elle espère finaliser un premier démonstrateur d’ici à la fin 2025.
(Crédits : e.Nova Aerospace)

A Cannes, e.Nova Aerospace poursuit son aventure. Fondée à l'été 2019 par Stéphane Heinrich, ancien consultant pour Thales Alenia Space, la jeune pousse est spécialisée dans le conseil et les études sur des thématiques de recherche liées au spatial, et plus particulièrement sur ce nouvel âge que constituent le New Space et son pendant environnemental, le Green Space.

Sa spécialité : la rentrée atmosphérique, ce moment critique caractérisé par une forte décélération et un échauffement important. Selon le dernier rapport sur l'environnement spatial de l'Agence spatiale européenne (ESA), près de 2.500 objets sont rentrés dans l'atmosphère terrestre en 2023, soit une masse de plus de 300 tonnes composées de débris, satellites et autres étages de lanceurs. Un chiffre appelé à se multiplier avec l'accélération du New Space et le développement de nouveaux services depuis l'orbite.

Parapluie de l'espace

C'est dans ce contexte que se placent e.Nova Aerospace et son projet BFS (pour Back From Space). Celui-ci consiste « à offrir aux acteurs du New Space la capacité de ramener des choses depuis l'espace ». « L'objectif, précise le dirigeant, est de faciliter le retour d'un élément que l'on veut récupérer, protéger, sauvegarder voire réutiliser ». Et ce, via un kit de rentrée atmosphérique, intégré à la charge utile à protéger, permettant lors de sa phase retour le déploiement d'un parapluie de protection composé d'un « textile à base de céramique capable d'affronter des températures proches de 1.500 °C ».

Cette première brique technologique - la protection aérothermique - a été validée. Elle a été développée en partenariat avec la société RTech, spécialiste des analyses fluidiques, l'Institut français du textile et de l'habillement (IFTH) et le laboratoire de recherche du CNRS-ICARE et de l'université d'Orléans. Cette étape a été soutenue par une enveloppe de 150.000 euros issue du Plan de relance.

« Nous sommes désormais dans une nouvelle phase de projet qui vise à développer les dernières briques technologiques : le mécanisme de déploiement sur lequel on viendra placer la protection aérothermique, l'unité électronique et le système d'atterrissage », poursuit Stéphane Heinrich. Une étape elle aussi financée jusqu'à mi-2025 grâce à une subvention de 200.000 euros apportée par la Région Sud et Bpifrance via le PIA (Plan Investissement Avenir) 4. « Théoriquement, nous aurons la capacité de proposer un démonstrateur complet de solution de rentrée à la fin 2025 », reprend le dirigeant. Qui regarde déjà les potentiels « fournisseurs de micro-lanceurs en développement » pour le faire voler dès 2026.

Ecosystème régional

e.Nova Aerospace adresse dans un premier temps le segment des cubesats ou microsatellites pour ramener pesant de 25 à 50 kg, et vise le marché de l'expérimentation et des productions en microgravité. « Il y a des choses à faire du côté de la fabrication et de l'assemblage dans l'espace avec un service de ravitaillement en orbite », indique Stéphane Heinrich. Qui entend s'appuyer sur l'écosystème régional, riche d'un socle de 120 entreprises, instituts de recherche ou infrastructures liés au spatial, dont 80 évoluent dans la mouvance New Space, selon l'inventaire conduit par le pôle Safe en 2022. Parmi elles, Space Pharma, basée à Sophia Antipolis et spécialisée dans le développement de laboratoires spatiaux miniatures pour les secteurs de la santé et de la cosmétique ou encore des sociétés locales spécialisée dans les ballons stratosphériques et les habitats gonflables lunaires afin d'adresser des applications de plus grande taille à base de déploiement gonflable.
 
« Nous sommes à la recherche de partenaires et de financeurs pour accélérer notre projet et ne pas louper le train ». En effet, la course contre la montre est bel et bien enclenchée, et la concurrence se place en embuscade avec un premier vol prévu en 2025. D'où la volonté de l'entreprise, qui a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 150.000 euros (prestations de services), de faire grimper l'effectif à 10 personnes à la rentrée 2024, contre une demi-douzaine en début d'année. Des profils d'ingénieurs, voire de jeunes docteurs auxquels e.Nova Aerospace propose « une expérience originale, innovante et aventurière » sur les bassins cannois et toulousain où la start-up envisage d'ouvrir prochainement une nouvelle entité.

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