M Capital Partners s’empare de l’épineux sujet de la transmission d’entreprise

La société de gestion originaire de Toulouse s’attèle à la constitution d’un fonds dédié à la transmission et à la reprise d’entreprise en Provence-Alpes-Côte d’Azur qu’elle entend associer à un incubateur afin d’accompagner les potentiels repreneurs. Celui-ci devrait voir le jour à Nice en 2020 où le spécialiste du financement des PME et ETI est présent depuis 2010.

La transmission d'entreprise constitue un véritable défi pour la France. Malgré l'absence de statistiques affinés, on estime en effet à 60 000 le nombre d'entreprises transmises chaque année et à 30 000 celles qui disparaissent faute de repreneurs, détruisant au passage 37 000 emplois*. Dans les prochaines années, 750 000 emplois seraient concernés en raison de l'accélération du vieillissement des dirigeants d'entreprises*. Lesquels, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, seraient plus de 53 000 à avoir au moins 55 ans, ce qui représente 28% des entreprises régionales et environ 270 000 emplois à sauvegarder**. C'est dire l'enjeu, à la fois économique et sociétal, du sujet de la reprise d'entreprise dont les dysfonctionnements ont été pointés du doigt dans un rapport sénatorial daté du 23 février 2017. Parmi eux, l'insuffisance de l'information, tant pour les cédants que pour les repreneurs, le manque "cruel" de préparation dans le processus de transmission et des difficultés de financement persistantes.

Un fonds de 30 M€ en gestation

Ces obstacles, M Capital Partners entend contribuer à les lever à travers la création, en cours, d'un fonds dédié, destinés aux PME de Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Il y a ici de très belles sociétés familiales dont les dirigeants approchent de l'âge de la retraite sans avoir forcément organisé de façon optimale leur transmission, que ce soit à leurs enfants, à un homme clé de l'entreprise ou à une autre structure. Or ces PME participent de la richesse du territoire, il est donc primordial qu'elles puissent continuer à se développer", explique Laetitia Estrosi-Schramm, responsable en région Sud, basée à Nice, de la société d'investissement toulousaine. Laquelle travaille à fédérer des partenaires institutionnels ainsi qu'un pool d'une douzaine d'entrepreneurs souscripteurs qui, au-delà de l'investissement, "viendront apporter leur valeur ajoutée aux dirigeants que nous accompagnerons". Car, outre la partie purement financière portée par le fonds dont le montant visé est de 30 M€, le projet initié par M Capital Partners prévoit d'y associer un incubateur, implanté à Nice, qui fera le lien entre les cédants et les potentiels repreneurs. "Nous voulons faire en sorte que ce soit un lieu de vie avec la mise en place d'un système de mentorat et des sessions de formations délivrées par des avocats et des experts-comptables. A cet égard, des partenariats sont en cours de finalisation".

Diversification vers l'immobilier

Ce nouveau service, qui devrait être lancé au cours de l'année 2020, "correspond à l'ADN très entrepreneurial" de M Capital qui revendique la gestion de 530 M€ d'encours pour le compte d'institutionnels (banques, assureurs, family offices) et de 27 000 investisseurs privés. Fondée en 2001 à Toulouse, la société dirigée par Rudy Secco a en effet choisi de se positionner au cœur des métropoles afin de mieux identifier les entreprises prometteuses et soutenir leur développement au travers d'enveloppes pouvant aller jusqu'à 5 M€. Présente en Povence Alpes Côte d'Azur via les bureaux de Nice et de Marseille, elle a ainsi investi ou co-investi ces cinq dernières années dans plus de 25 entreprises régionales pour une cinquantaine de millions d'euros. Des opérations qui ont profité, en 2019, au groupe d'hôtellerie de plein air varois Ciela Village (1,3 M€), à la chaîne de restauration azuréenne Les Burgers de Papa (1,2 M€ dont 200 000€ réinvestis cette année), à la start-up sophipolitaine spécialiste de l'IA appliquée à l'imagerie médicale Therapixel (800 000 € après un premier tour de 5 M€ réalisé auprès d'un pool d'investisseurs dont M Capital) ou encore à Sophim, basé dans les Alpes-de-Haute-Provence et leader mondial de la production de squalène végétal issu de résidus d'olives utilisé par l'industrie cosmétique pour ses propriétés hydratantes (1,6 M€). A cette activité "small cap", cœur de métier de la société qui emploie au total une cinquantaine de personnes à Toulouse, Nice, Marseille, Lyon, Bordeaux et Paris, s'est par ailleurs ajoutée depuis une paire d'années un volet Immobilier destiné aux promoteurs de logements collectifs et d'hôtels qui a permis, à ce jour, de collecter et d'investir 1,3 M€ dans des programmes à Sainte-Maxime et Grimaud.

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*Economie.gouv.fr

**CCIR-PACA

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