Réparation navale : 500 M ? seraient nécessaires pour remettre l ? outil en forme

Le GPMM est entré en négociation exclusive avec un groupement franco-italien pour être l?opérateur industriel de la forme 10. Un équipement créé dans les années 70 quand la réparation navale marseillaise représentait 70% de l?industrie française mais qui n'a jamais été vraiment exploité. Un espoir.


L'on attendait beaucoup de la première conférence de presse de l'année organisée par le port de Marseille, non pas pour s'assurer de la croissance du trafic, dont on savait qu'elle ne serait pas évidente au regard de la conjoncture et compte tenu du contexte d'après réforme portuaire. L'on espérait surtout glaner plus d'informations sur la négociation entre le GPMM et des opérateurs éventuellement intéressés par la remise à niveau et pour l'exploitation de la forme 10. Un outil construit dans les années 70 quand la réparation navale marseillaise vivait ses plus belles heures, représentait 70% de l'industrie française et se structurait autour de deux groupes importants employant plus de 10 000 personnes (ndlr : à lire dans le prochain Méridien Mag, une interview exclusive des descendants d'un des grands noms qui ont écrit l'histoire marseillaise de la réparation navale et qui est à l'origine de la création de cet équipement qui n'a jamais été exploité).

Construit à l'époque pour capter la réparation des méga pétroliers (500 000 tonnes), qui fréquentaient alors le port, le radoub nº10 remis en forme svise le marché de la croisière de la méditerranée sans exclure pour autant les "plates-formes offshores, des supers tankers GNL et des porte-conteneurs géants", précise Jean-Claude terrier, le directeur du GPMM. C'est en tout cas dans cet esprit qu'a été pensé l'appel à projets lancé avant la trêve estivale par le GPMM.

"Les chantiers navals ont été si souvent déconnectés du port. Aujourd'hui, il y a une vraie cohérence entre Marseille, qui ambitionne de devenir une tête de pont pour les grands paquebots de croisières (plus de 800 000 croisiéristes en 2011) et cet outil qui est l'un des rares en Méditerranée, de par ses dimensions (ndlr : 465 m de long, 85 m de large et une profondeur de 17 m), à pouvoir accueillir les navires de plus de 300 m", conforte Patrick Daher.

Le président du Conseil de surveillance ajoute également qu'il y a une réelle pertinence à se doter d'un tel équipement compte tenu de la situation géostratégique de Marseille, du boom considérable de la croisière en Méditerranée et la mise en service ces dernières années de grands paquebots et porte-conteneurs.

L'on saura peu de choses si ce n'est l'identité des opérateurs avec lesquels le GPMM est entré en "négociation exclusive à l'issue de la remise des offres le 1er décembre dernier et qui sont donc prêts à mettre sur la table environ "500M€" pour remettre l'outil en forme.

Il s'agit d'un groupement franco-italien, composé de STX France et Mariotti, "respectivement n°2 et 4 mondiaux de la construction de paquebots et des chantiers génois San Giorgio del Porto via sa filiale marseillaise CNM, qui exploite depuis plus d'un an la forme 8 et 9 en relais d'Union Naval Marseille (groupe Boluda) suite à sa liquidation judiciaire.

Plus aucune mention en revanche de la CMA CGM qui s'était positionnée avant que la crise ne mette l'affaire en cale sèche. Le GPMM espère aboutir à une signature en mars pour une remise en service en 2014.

A.D


Photo : Début du lancement du Béarn, de la Société française des transports pétroliers, 1960
© Collection archives municipales de la Ciotat
Louis Sciarli



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