Kedge BS et la CEPAC se préoccupent de la santé au travail

La Caisse d?Épargne Provence-Alpes-Corse (CEPAC), en tant qu?entreprise, et Kedge Business School s?emparent de la problématique des risques psycho-sociaux et lancent une chaire de recherche sur le bien-être au travail. On redécouvre qu'il est un vecteur de performance économique !

Depuis quelques années, et sous l'impulsion de la quête aux accréditations internationales (reposant en partie sur la qualité de la recherche) mais aussi comme axe de différenciation dans un environnement très concurrentiel, les écoles de commerce ont investi dans des chaires de recherche et d'enseignement spécialisées dans un secteur d'activité ou une discipline. Les vertus sont nombreuses : si la chaire vise à acquérir des connaissances nouvelles, à enrichir les formations initiale ou continue et les travaux de recherche, elles renforcent aussi, en complément des dispositifs classiques (stages, interventions de professionnels dans les cours...) les relations avec les entreprises, qui peuvent ainsi bénéficier, moyennant finances, d'un "labo" de recherche sur les problématiques qu'elles rencontrent au quotidien (technologiques, scientifiques mais aussi dans le management ou l'organisation).

Coût de la souffrance au travail : entre 1,9 et 3 Md€

Fidèle à sa Baseline - Create, Share, Care - et à son identité (cultivée) de former des managers responsables, l'école de commerce basée à Marseille et à Bordeaux Kedge Business School vient de lancer avec la Caisse d'Épargne Provence-Alpes-Corse (CEPAC) une chaire "Bien-Être et Travail" dotée d'un financement de 450 000 euros sur trois ans. Objectif : développer des modes de management innovants, "qui soient porteurs de sens et intégrant les intérêts et besoins parfois divergents de l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise." Et de redécouvrir que le bien-être au travail est un vecteur de performance économique ! Pour rappel, la qualité de vie au travail est inscrite dans la charte de responsabilité des entreprises. Selon l'Assurance maladie, la souffrance au travail représenterait un coût de 1,9 à 3 Md€ en France (Source : INRS - étude réalisée en 2010 basée sur des chiffres de 2007).

Kedge BS n'est pas la première

Le terrain d'expérimentation a déjà été défriché : l'IAE de Grenoble a créé l'an dernier la chaire "Management et Santé au Travail". Jusqu'alors, Kedge BS, issue de la fusion d'Euromed Management et de BEM, était surtout connue pour ses recherches dans le marketing, la supply chain et les "new business models". Depuis 2007, huit chaires de recherche et d'enseignement y ont vu le jour. "La CEPAC est engagée, en tant qu'entreprise, dans un grand projet de transformation. Nous vivons actuellement des ruptures dans nos métiers qui nous invitent à revoir complètement nos process. Dans ce contexte, nous devons être extrêmement attentifs à la forme physique et morale, à l'enthousiasme et à la motivation de nos collaborateurs. Nous avons déjà développé quelques outils de pilotage de la performance sociale avec notamment un baromètre social", justifie Alain Lacroix, président du directoire de la Caisse d'Épargne Provence-Alpes-Corse, qui offrira donc à la recherche "un formidable terrain de jeu."

Prévenir les addictions
Kedge BS ne part pas d'une feuille blanche non plus, explique Christophe Mouysset, directeur des relations entreprises : "nous avons initié en novembre 2011 le dispositif Wellness dont l'objectif est de prévenir tout ce qui peut altérer la qualité de vie des étudiants et notamment en veillant aux risques psychosociaux. Nous sommes donc déjà très actifs sur ces problématiques". Ce dispositif, qui mobilise huit bénévoles sur les campus de Marseille et de Toulon, reçoit des étudiants en difficulté et a été sollicité 150 fois en 2013.

Think Tank piloté par l'ex DRH d'ONET
Outre le bien-être et santé au travail et la prévention des risques psychosociaux, la recherche étudiera aussi l'impact des nouvelles technologies sur les conditions de travail, la qualité du dialogue social et sociétal et l'impact du management sur la performance sociale. La chaire logera un think tank, dirigé par Sylvie Brunet, ex DRH d'ONET, professeur à Kedge depuis un an et demi, et auteur d'un rapport sur les risques psychosociaux. Il sera coanimé avec un représentant de l'Observatoire social international. La composition n'est pas complètement finalisée mais outre la CEPAC, il réunit notamment Orange, EDF, Malakoff Méderic, ONET, Institut national de la relation client, l'AFNOR et La Poste. Manquent à l'appel des PME. "J'ai pris contact avec la CGPME", répond Sylvie Brunet.


A.D

 Photo : Alain Lacroix, président du directoire de la Caisse d'Épargne Provence-Alpes-Corse et François Pierson, président du conseil d'administration de KEDGE Business School, pour la signature de la convention sur le campus de KEDGE BS Marseille.
©Almodovar

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.