Wolfgang, la plateforme à base d’IA qui aide à réduire l’impact environnemental du yachting

Créée par deux professionnels du secteur, cette startup installée à Nice a mis au point une plateforme qui grâce à la data récoltée permet autant aux ports et marinas qu’aux propriétaires et capitaines de yachts, d’optimiser leur empreinte environnementale. Un outil d’aide à la décision qui promet de réduire l’impact de 20%, venant ainsi adresser l’ensemble de la chaîne de valeur.
(Crédits : DR)

Si un pan de l'activité du nautisme est souvent vilipendé pour ses activités de croisières, le secteur n'en est pas moins l'un des plus actifs pour mettre au point des solutions capables d'adresser le besoin de réduction de l'impact environnemental. Ce sujet, Anthony Flores et Matthias du Verle le connaissent parfaitement bien. Tous deux capitaines, présents depuis une quinzaine d'années dans l'industrie du yachting, passés par la marine marchande, le ferry ou le porte-conteneurs, ils disposent ainsi d'une vision assez globale des problématiques majeures à adresser.

C'est précisément cette vision large qui les a poussés à imaginer une solution qui prenne en compte l'ensemble de la chaîne de valeur, les bateaux ainsi que les ports et les marinas. Car l'enjeu environnemental s'appuie bien sur ces deux piliers. « Nous avons voulu apporter notre savoir et nos connaissances », explique Anthony Flores.

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Des ports pilotes pour éprouver la méthode

Ainsi est née une plateforme nourrie de données récupérées et traitées grâce à l'IA. « Nous avons développé des logiciels de gestion afin de mieux optimiser les parcours de croisières et de yachts. Mais certaines données étaient manquantes. Nous avons travaillé à identifier ces données », ajoute Matthias du Verle. Des données fournies par exemple par l'identification grâce à l'IA de flux vidéo. Des données croisées aussi avec d'autres données satellitaires. « Cela nous permet de modéliser l'impact environnemental des yachts ». Et de constituer une plateforme qui adresse autant les propriétaires, capitaines de bateaux que les ports et marinas.

« Notre plateforme est un outil d'aide à la décision. Le port constitue également un maillon de la chaîne même si ce n'est pas lui qui génère les nuisances. Mais rien n'existait pour adresser ce qui relève du scope 3 (des émissions NDLR), c'est-à-dire les émissions indirectes ».

Port Vendres, Nice, Antibes Vauban, Porto Vecchio ont été choisis pour être des ports pilotes. « Nous partons de leurs besoins et nous construisons l'outil en fonction de ces besoins exprimés. Nous les aidons à modifier leur pratique et ainsi à orienter l'industrie » indique Matthias du Verle, Wolfgang étant attaché à « appuyer là où ça fait mal ».

Pas de changement sans mesure préalable

L'importance de la data est centrale dans le changement des habitudes, partant du principe que l'on ne peut pas changer ce que l'on ne mesure pas. Une façon somme toute logique d'accompagner ce que demande la réglementation et les objectifs qu'elle impose.

Pour l'heure, une partie de la plateforme est d'ores et déjà opérationnelle, un an après le démarrage du projet. Et le calendrier est rythmé, prévoyant la poursuite des travaux en R&D et un déploiement en version bêta d'ici l'été. Pour la version commerciale, il faudra attendre encore deux ans. L'objectif étant d'être totalement opérationnel à horizon trois ans.

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« Notre industrie était, jusqu'alors en retard, nous contribuons à faire en sorte qu'elle rattrape ce retard pour être une industrie qui soit en avance », pointe Anthony Flores.

Alors que le sujet de l'empreinte environnementale des bateaux est mondial, les solutions apportées par Wolfgang sont déployables de façon homogène.

De quoi drainer la croissance de la jeune entreprise, pour l'heure développée uniquement en auto-financement mais qui est désormais suffisamment mature pour activer des leviers de co-financement. Ainsi la première phase, qui a duré 18 mois, a nécessité un investissement de 240.000 euros, dont 25% en fonds propres. Quant au modèle économique, reste à décider si le déploiement se fera plutôt par le biais de la franchise ou celui de la licence. Et alors que toute l'industrie maritime cherche, teste, éprouve, investit dans des solutions les plus bas carbone possible, l'innovation grâce à la data constitue une brique complémentaire, servant les objectifs d'efficience souhaitée. « La Méditerranée est le meilleur endroit pour imaginer l'industrie de demain »...

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