Comment Proman, numéro 4 européen, bâtit sa croissance dans un marché de l’intérim en recul

En enregistrant une croissance qui tutoie 10% en un an et un chiffre d’affaires de plus de 4 milliards d’euros, le spécialiste de l’emploi intérimaire ne fait que conforter la stratégie déployée depuis plus de cinq ans, mêlant croissance organique et croissance externe, menant d’ailleurs des acquisitions le renforçant sur certaines verticales, notamment celle du digital. Une stratégie qui permet au groupe familial, basé à Manosque, dans les Alpes de Haute-Provence, de conserver sa place sur le marché domestique tout comme européen, faisant de son indépendance capitalistique un atout qui compte aussi dans ses choix de développement.
(Crédits : DR)

Il n'a pas fallu 5 ans pour que Proman double son chiffre d'affaires. Etabli à 4,109 milliards d'euros pour 2023, dont 50% réalisé à l'international, il place le groupe originaire de Manosque au quatrième rang européen. Présent dans 17 pays via plus de 1.000 agences, toujours attentif à ce que dit le marché et aux évolutions sociétales comme économiques, la PME familiale s'est transformée en un peu plus de cinq ans, en groupe solide, entreprenant et très fier de son indépendance capitalistique, une caractéristique qui lui permet de faire la différence de beaucoup de manières différentes, dont en étant capable de faire preuve de la plus grande souplesse et réactivité pour anticiper et saisir les opportunités.

« Notre stratégie de croissance est moderne, intelligente et choisie », indique Roland Gomez, PDG de l'entreprise créée par son père, Roland Gomez, en 1990 à Manosque. Un résumé en trois adjectifs qui définit la colonne vertébrale de celle qui fait désormais partie des grandes entreprises françaises.

Ajouts de briques structurantes

Le virage essentiel a sans nul doute été les premiers pas effectués à l'export en 2013 avec la concrétisation d'une opération de croissance externe. Depuis lors, celles-ci se sont succédées, avec un point commun, celui de venir renforcer l'expertise du groupe français, soit en verticales métiers, soit en complément davantage horizontal comme ce que lui permet l'intégration en 2023 d'iziwork, acteur majeur de l'intérim digital qui vient ainsi conforter l'expertise de Proman sur ce volet précis, tout en lui ouvrant un nouveau marché, celui de l'Italie. De la même façon, le rachat de l'américain PeopleShare, renforce encore sa présence outre-Atlantique, le plaçant de fait dans le Top20 du pays. Quant à la prise de participation dans Aksis Moovéus, celle-ci revêt un intérêt particulier dans la mesure où elle apporte à Proman une brique complémentaire, celle de l'accompagnement des transitions professionnelles. « Nous devons accompagner nos clients - c'est-à-dire nos collaborateurs comme nos intérimaires - tout au long de leur vie professionnelle. C'est une façon d'augmenter l'employabilité de chacun et d'orienter les parcours de formation », explique Roland Gomez.

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Performance en hausse dans un marché en baisse

Un Proman performant donc alors que le marché de l'emploi intérimaire en France a connu une année difficile, accusant une baisse de 6,6% en 2023 selon les données publiées ce 28 février par la DARES, l'industrie enregistrant un -8,6%, le tertiaire -6,8% et la construction -2,8%.

Un état du marché qui n'inquiète pas Roland Gomez, rappelant que « nous avons toujours tiré notre épingle du jeu grâce à l'adaptabilité et la souplesse » et que ces périodes particulières offrent la possibilité « de travailler sur nos fondamentaux ».

Plus globalement, sur la situation économico-sociale, le président de Proman voit d'un bon œil la réforme de l'assurance chômage, celle qui gomme « le delta qui fait que certains ne reprennent pas le chemin de l'emploi. Tout le monde doit se mobiliser pour l'emploi. Il faut des régimes bienveillants mais justes ».

Proman, qui s'est toujours investi en mécénat auprès des grands événements sportifs - le groupe a été recruteur pour la Coupe du monde de rugby - voit dans cette implication, un formidable stimulateur autant en interne qu'en externe, en termes d'image, de notoriété et de façon d'être appréhendé par les autres acteurs économiques. L'objectif pour l'année est fixé : atteindre 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Un objectif qui s'appuiera encore autant sur la croissance organique que la croissance externe. « Il faut de la croissance externe structurante et dans une conjoncture compliquée, nous devrons être sélectifs sur le modèle économique », appuie Roland Gomez, rappelant encore combien l'indépendance capitalistique offre la possibilité de « diriger l'entreprise avec beaucoup de bon sens et sans mauvaise pression ».

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