Numéro 4 de l’emploi intérimaire, Proman structure sa stratégie en France et à l’international

Seul acteur de l’intérim à revendiquer une indépendance capitalistique, le groupe basé à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence poursuit son expansion, autant sur le marché domestique qu’à l’international, où l’entreprise familiale vient de rajouter un nouveau pays à son portefeuille, en l’occurrence le Maroc. Recruteur officiel pour la Coupe du monde de rugby, elle fait du mécénat sportif, un autre levier de notoriété.
(Crédits : DR)

Si 2022 est attendue pour être, de façon globale pour l'économie, celle de la confirmation de la relance, pour Proman c'est 2021 qui l'a attestée. Une année qui a permis de conforter le modèle comme son approche du marché. La preuve tient dans les 20% de croissance du chiffre d'affaires entre 2020 et 2021, atteignant 2,9 milliards d'euros. Une croissance qui est même de l'ordre de 50% si l'on considère les trois derniers exercices.

Un modèle « résistant »

Une performance qui porte les volontés de développement du groupe familial, créé par Roland Gomez en 1990 dans les Alpes de Haute-Provence, et qui n'a eu de cesse de grandir en mêlant croissance organique et croissance externe.

Une performance que Roland Gomez - représentant de la seconde génération et directeur général de l'entreprise - estime tout devoir à « un modèle résistant ».

Au point de poursuivre le maillage du territoire avec l'ouverture de nouvelles agences, qui vont donc venir renforcer les 400 agences positionnées en France sur un total de 700, international compris. « Nous repartons dans une dynamique d'ouvertures d'agences depuis six mois et cela pour alimenter notre croissance organique aussi bien en France qu'à l'étranger ». Aussi bien dans les villes et territoires où l'activité et le potentiel nécessitent de dupliquer les présences physiques - « les arbres ne montent pas au ciel » dit le dirigeant - mais aussi, bien sûr, là où Proman n'est pas suffisamment présent, comme dans le Centre ou dans l'Est. « La croissance organique, c'est gagner des parts de marchés », souligne le dirigeant.

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L'Italie bientôt dans le portefeuille international ?

Mais ce qui porte la stratégie et le développement de Proman, c'est la croissance externe. Un levier que l'entreprise familiale a activé il y a quelques années et qui lui permet de se positionner souvent sur des verticales précises, renforçant son modèle. Et une croissance qui s'est souvent inscrite par des acquisitions à l'étranger. C'est encore ce qu'elle vient de réaliser en posant un pied en Afrique, au Maroc précisément, à Casablanca, en faisant l'acquisition de VHP Assist, entreprise familiale spécialisée, notamment dans le domaine alimentaire et installée dans cinq villes du royaume dont Tanger et Agadir. Une autre verticale donc qui permet au groupe français d'imaginer une présence renforcée en Afrique dans les mois et années à venir. D'autant, ajoute Roland Gomez, que le « marché marocain est volumique et se structure chaque année. Cette acquisition nous permet d'apprendre à le connaître davantage et peut-être à rebondir dans d'autres pays ». En cherchant à développer, par exemple, le secteur de l'agriculture, secteur au fort potentiel. Un marché marocain qui suit la tendance qui était celle de la France voici plusieurs décennies, « qui se structure et où le travail intérimaire est reconnu comme acteur économique à part entière ».

L'international est clairement un levier essentiel dans la stratégie de Proman qui espère faire de l'export une large part de son chiffre d'affaires, l'objectif étant 50% à horizon 2023. L'international où Proman est présent, fortement, via 16 pays dont la Belgique, les Etats-Unis, les Pays-Bas, la Suisse, l'Angleterre, l'Espagne qui représentent les pays majeurs. « Nous devons nous renforcer dans certains pays dont l'Espagne, l'Angleterre, les Pays-Bas mais aussi en France. Même si nous sommes le quatrième acteur sur le marché français, nous disposons encore d'une capacité de progression énorme. La France demeure notre marché de prédilection », précise Roland Gomez. Proman qui vise aussi un autre pays européen, dont elle est absente et qui présente également un potentiel intéressant : la voisine Italie.

Le mécénat sportif, enjeu de notoriété (mais pas que)

Autre levier, qui joue beaucoup sur la visibilité et donc la notoriété, le mécénat sportif fait partie intégrante de la stratégie de Proman. Après avoir été recruteur officiel de l'Euro 2016, puis de la Coupe de football féminin, voici l'ETI originaire de Manosque recruteur officiel de la coupe du monde rugby. « Nous travaillons de manière étroite avec le comité d'organisation », raconte Roland Gomez qui précise que 4.000 à 5.000 recrutements sont prévus durant la compétition. Sans compter ceux pré-événement. Et les événements sportifs, c'est aussi une façon, explique le dirigeant, de « créer du lien entre les entreprises. Cela doit profiter au plus grand nombre. La France est aussi regardée pour sa capacité à organiser un événement ». Proman qui revendique un portefeuille de 45.000 entreprises pour 75.000 intérimaires en mission chaque jour, table sur un chiffre d'affaires de 3,2 milliards d'euros pour 2022, à périmètre constant et 4 milliards d'euro en 2023.

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