Malgré les crises, le trafic de conteneurs du port de Marseille-Fos se porte bien

Le grand port maritime de Marseille-Fos vient de publier une partie de ses chiffres sur le premier semestre de l'année. Alors que la crise en mer Rouge en début d'année faisait craindre pour le trafic, le conteneur présente des résultats en hausse.
(Crédits : Marseille-Fos)

Entre la crise en mer Rouge et les grèves sur le port durant le mois de mai puis juin, l'activité du grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) aurait pu faiblir. Il n'en a rien été, puisque le trafic total s'est globalement maintenu à 34,8 millions de tonnes sur le premier semestre 2024. Une stabilité -35 millions de tonnes avaient été manufacturées l'an dernier- du trafic tout confondu derrière laquelle se trouvent des hausses sur des segments importants d'activité comme le conteneur. La fameuse boîte métallique, symbole du commerce mondial, augmente de 7% par rapport aux six premiers mois de 2023. Soit un total de 719 000 conteneurs traités sur les bassins de Marseille et surtout de Fos.

« Cette hausse s'explique par plusieurs facteurs, notamment l'arrivée de nouvelles escales pour le transbordement qui étaient jusqu'alors effectuées à Tanger Med et Algésiras », explique le GPMM. On peut voir dans cette dynamique une conséquence positive pour Marseille-Fos de la crise en mer Rouge. Les attaques des rebelles Houthistes contre des navires au large du Yémen - au sud de la mer Rouge, passage obligé pour emprunter le canal de Suez afin de relier plus rapidement la Méditerranée avec le Golfe ou l'Asie- ont obligé les bateaux à contourner l'Afrique et passer par le détroit de Gibraltar. Ce qui a reporté le trafic et provoqué des saturations dans certains ports dont a pu bénéficier Marseille-Fos.

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Autre explication de ces bons chiffres, un effet de rattrapage après les importantes grèves de l'année dernière dans le cadre de la réforme des retraites. Néanmoins, des mouvements sociaux ont également eu lieu en 2024 par des dockers et personnels portuaires pour réclamer à l'Etat plus d'investissements dans les ports.

La croisière en hausse

Les marchandises diverses sont aussi à la hausse (+ 14%) et dépassent les 10 millions de tonnes. Néanmoins, comme pour le conteneur, le volume total reste en deçà des chiffres de 2022, une année qualifiée « de tous les records » à l'époque. Autre point positif, l'activité passagers qui « progresse à nouveau de 2% » ainsi qu'une « solide croissance de 3 % dans le secteur des croisières, soit 1,06 million de passagers, avec une augmentation notable de 6 % du nombre de passagers en tête de ligne ». Tête de ligne signifie que l'embarquement et le débarquement se réalisent à Marseille.

Concernant la croisière, un secteur très critiqué par une partie de l'opinion publique, le port a validé en février dernier la phase 2 de son plan d'investissement de la connexion à quai des navires, comme rapporté par Le Marin. Un moyen d'encourager de mieux faire accepter aux riverains du port ces géants de mer qui restent à quai en faisant tourner les moteurs.

Rien sur les vracs solides

Pour le reste des secteurs d'activité, les remorques enregistrent également une faible hausse (2%) « dont une augmentation de 5 % du fret Corse, signe d'une demande plus forte des acteurs de la grande distribution », se réjouit le port. Les vracs liquides sont eux stables.

Dans la présentation de ses chiffres, le GPMM ne donne pas de détails sur les secteurs en baisse. Contacté pour avoir les données complètes, le port n'a pas répondu à notre demande. De manière surprenante, la filière des vracs solides n'est pas évoquée. Elle vient de recevoir une mauvaise avec l'annonce d'ArcelorMittal, à Fos, début juillet qu'il ne s'appuiera que sur un seul de ses deux hauts-fourneaux jusqu'en 2026. En octobre dernier, le géant de l'acier avait pris la décision de passer dans ce mode de production restreinte après deux ans de fonctionnement irrégulier.

Lors de l'année record de 2022, le port accusait d'ailleurs une baisse sur les vracs solides, une « filière tirée vers le bas par la réduction d'ArcelorMittal de 8Mt d'import de matières premières, puis de l'arrêt d'un de ses hauts fourneaux », écrivait-il. À voir si la mise en service du four à poche, servant à utiliser de l'acier recyclé, en 2025 permettra d'apporter un relais de croissance à l'avenir. Une situation qui illustre la transition du port, qui se dirige vers les nouvelles énergies au détriment d'activités appeler à se réduire.

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Commentaire 1
à écrit le 31/07/2024 à 19:37
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Ce qui tend à prouver que ces crises n'en sont pas vraiment, sauf dans les médias pour faire de la copie. Tout juste des anicroches : c'est normal, ça arrive de temps en temps, même si on aimerait bien que ça n'arrive pas. La vie, quoi ! pas le monde...

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