Coronavirus : l'IHU Méditerranée Infection (et Didier Raoult) persistent et signent

Par Laurence Bottero  |   |  457  mots
(Crédits : DR)
Placé sous le feu des projecteurs, les travaux que mène le Professeur Didier Raoult de l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection, implanté à Marseille, fait fi des discussions et conjectures sur l'efficacité de la chloroquine en annonçant qu'elle sera bien administrée, en association, aux patients infectés qu'il accueille.

Le communiqué est sobre et précis et les premières lignes disent beaucoup plus qu'on ne pourrait le penser à la première lecture. "Conformément au serment d'Hippocrate que nous avons prêté, nous obéissons à notre devoir de médecin", dit le texte co-signé par le Professeur Raoult mais également par cinq autres médecins.

Ce texte indique que non seulement que tous les malades fébriles qui se rendront en consultation à l'établissement hospitalier bénéficieront de tests afin de diagnostiquer s'ils sont infectés par le Covid-19 mais surtout qu'il sera proposé dès le diagnostic à tous les patients infectés - dont ceux asymptomatiques qui présentent des lésions pulmonaires au scanner - un traitement associant hydroxychloroquine et Azithromycine, ce dernier étant un antibiotique connu pour ses effets antiviraux. Dans le cas d'une pneumonie sévère, un antibiotique à large spectre sera également proposé.

Le CHU de Nice adopte la même démarche

Cette annonce intervient alors que le recours à la chloroquine s'est retrouvée au centre des discussions au cours des dernières heures. Présentée comme une solution pouvant soigner le Covid-19, elle fait l'objet de débats et d'échanges de points de vue au sein de la communauté des professionnels de santé, les uns approuvant son utilisation, les autres se voulant plus prudents, voire méfiants.

L'annonce faite par le ministre de la Santé, Olivier Veran, d'inclure cet anti-paludisme au sein de l'essai européen appelé Discovery - qui teste également un anti-VIH et un anti-Ebola - est perçu comme un signe prometteur. Et réactive l'intérêt pour les travaux de l'IHU et de Didier Raoult.

La démarche est également appuyée par le maire de Nice, Christian Estrosi, qui a confié lors d'un entretien accordé à Nice-Matin avoir été soigné par un traitement à base de chloroquine. De même, le CHU de Nice a annoncé ce 22 mars qu'il allait également proposer ce traitement aux patients infectés.

Un Institut en pointe

De son côté, Didier Raoult, fidèle à lui-même, tient sa ligne de conduite, rappelant le serment d'Hippocrate à ceux qui tergiversent, considérant "qu'il n'est pas moral" que l'association hydroxychloroquine et azithromycine ne soit pas "inclue systématiquement dans les essais thérapeutiques concernant le traitement de l'infection", comme le précise le communiqué.

L'IHU Méditerranée Infection, créé en 2011, dispose d'un bâtiment de 27.000 m2. Avant de faire la Une des médias grâce à ses travaux sur la chloroquine, l'Institut s'était illustré en révélant en 2019 l'origine de la mort du célèbre peintre Le Caravage. Par ailleurs, il a aussi réussi à isoler et identifier 40 % des 2.700 bactéries connues chez l'homme.