« Le développement de MMV doit s’adapter aux réalités écologiques » (Arthur Courtinat)

En entrant dans le giron de la Compagnie des Alpes il y a un an, l’opérateur touristique spécialiste de la montagne, basé près de Nice, s’est vu conforté dans sa stratégie de développement de son parc d’établissements, mais pas n’importe comment, objectif Net Zéro Carbone oblige. Une équation que doit résoudre son nouveau directeur général, Arthur Courtinat, en poste depuis le 6 novembre.
(Crédits : DR)

Il y a un an, MMV passait dans le giron de la Compagnie des Alpes (CDA). Le second opérateur d'hôtels et de résidences-clubs dans les Alpes françaises rejoignait alors la division Distribution & Hospitality du groupe leader européen des loisirs. Son ambition : poursuivre le développement de son parc immobilier - 300 millions d'euros investis dans les dix prochaines années - en suivant toutefois une boussole rigoureusement axée vers la RSE. Celle-ci a aujourd'hui pris le doux nom d'Edelweiss 2030 et balise un plan de transformation stratégique de l'entreprise basée à Saint-Laurent du Var, près de Nice, mené par son nouveau directeur général Arthur Courtinat.

L'objectif d'un tourisme « responsable et positif »

En poste depuis le 6 novembre, ce polytechnicien, titulaire d'un MBA de la London Business School, entre en 2002 dans la grande famille du tourisme par le contrôle de gestion avant d'en gravir les échelons au sein du Club Med et de Maisons du Voyage, ères pré et post-Figaro. En 2020, il se lance dans l'entrepreneuriat et co-fonde FairMoove, agence de voyages en ligne spécialisée dans les offres et séjours éthiques et écologiques, histoire de promouvoir « un tourisme responsable, citoyen et positif », précise-t-il. Une expertise utile au regard de l'objectif imposé par l'actionnaire CDA et son dirigeant Dominique Thillaud, lesquels visent le Net Zéro Carbone à horizon 2030, et ce pour toutes les entités, maison-mère et filiales.

Si cet objectif « s'aligne sur les valeurs et l'ADN de MMV », insiste Arthur Courtinat, l'équation n'en demeure pas moins difficile pour l'opérateur azuréen, qui doit donc organiser sa croissance, à savoir atteindre 20.000 lits à moyen terme contre 13.000 lits aujourd'hui, tout en réduisant son impact.

« Nous avons l'ambition de développer notre gamme et notre offre parce qu'avec 83% de taux d'occupation et 90% de taux de satisfaction clientèle cet été, nous faisons la démonstration que notre concept plaît et qu'il a un fort potentiel de développement, relève le directeur. Ce développement doit toutefois prendre plusieurs formes pour s'adapter aux réalités écologiques et économiques ».

Zéro artificialisation nette

Ainsi, concernant les constructions neuves, le groupe laurentin privilégie-t-il dès que possible les projets s'inscrivant sur des surfaces déjà artificialisées, comme celui de Serre Chevalier, une résidence-club de 1.000 lits dont l'ouverture est programmée en décembre 2025 et qui prendra place sur l'ancien circuit automobile du Trophée Andros. A Val-Thorens, un autre projet de construction, encore à l'étude, s'invite quant à lui sur un parking en entrée de station. Tous, évidemment, s'inscrivent dès la conception dans une recherche de labellisation environnementale.

Parallèlement, MMV travaille sur des modèles de rénovation et de réhabilitation de l'existant, au sein de son parc actuel, dont les deux-tiers ont été classés A et B après audit environnemental, mais aussi au-delà.

« Dans beaucoup de stations alpines, il y a des résidences construites dans les années 80 qui sont en train de se transformer en lits froids, faute d'exploitants, faute aussi à l'évolution de la réglementation contraignante qui à partir de 2025 exclura les logements notés G du marché. Il y a ici un sujet pour MMV, même si le modèle économique reste encore à construire », indique-t-il.

Une envie de montagne qui se confirme

Au total, l'entreprise compte dans son portefeuille 21 établissements pour un chiffre d'affaires, clôt le 30 septembre 2023, de 71 millions d'euros, en progression de 10% par rapport à l'exercice précédent. Une dynamique haussière qui devrait se poursuivre cet hiver. « La saison hivernale se présente bien avec une avance à deux chiffres sur les réservations en volume et en valeur » et « un calendrier des vacances plus favorable que l'an dernier. » Le signe que l'envie de montagne ne faiblit pas et qu'à cet égard MMV a un rôle à jouer. « Le plan Edelweiss vient placer MMV dans une logique de partage de ce que la montagne a de meilleur à offrir, vis-à-vis de nos clients bien sûr, mais aussi de nos salariés et des territoires sur lesquels nous sommes implantés, et ce de façon engagée, responsable et en préservant l'avenir ».

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