Qwant change de PDG

Par Laurence Bottero  |   |  479  mots
(Crédits : DR)
Le moteur de recherche né à Nice, qui se veut éthique, a annoncé un changement dans la structuration de sa direction. Eric Leandri laisse les rênes opérationnelles à Jean-Claude Ghinozzi, jusqu'alors DGA Sales et Marketing pour s'occuper de la stratégie tandis que la CDC, actionnaire, préside désormais le conseil de gouvernance.

C'est le changement dont la rumeur bruissait ces dernières semaines. Comme évoqué lors de l'entretien accordé à La Tribune en décembre dernier, Eric Leandri cède la présidence, en l'occurrence à Jean-Claude Ghinozzi, jusqu'alors DGA Sales et Marketing. Le co-fondateur du moteur de recherche va désormais présider le comité stratégique et scientifique, c'est-à-dire s'occuper des orientations prioritaires et technologiques. Un rôle dit-il qui lui convient bien, voire mieux. "Je crée, j'invente", dit Eric Léandri.

Dans la foulée, Tristan Nitot, arrivé chez Qwant en septembre dernier au poste de Directeur général, est pour sa part nommé VP Advocacy.

Arrivé chez Qwant en 2016, Jean-Claude Ghinozzi est un ex-Microsoft, en charge alors du retail, des ventes et du marketing. Il a également été président du syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs.

Autre modification dans la gouvernance qui a son importance, l'arrivée renforcée de la Caisse des Dépôts, actionnaire historique qui via présider le conseil de gouvernance. Un rôle assumé par Antoine Troesch, directeur de l'investissement de la Banque des Territoires.

Des changements qu'Eric Leandri explique par le besoin de monétisation. "Nous avons un PDG qui est spécialiste de la monétisation. L'objectif c'est monétiser, monétiser, monétiser afin que Qwant devienne un bon produit européen".

Le co-fondateur de l'entreprise qui a inauguré dernièrement ses nouveaux locaux à Nice où est installée la R&D, assure que "de jolies choses vont arriver" et voit dans l'arrivée renforcée de la CDC, un signe de confiance d'un actionnaire de la première heure.

Concernant la levée de fonds en cours - qui devrait se finaliser prochainement selon Eric Leandri - les "actionnaires historiques remettent au pot", comprendre Axel Springer aussi.

"Nous avons enregistré une forte croissance de notre chiffre d'affaires ces derniers mois", redit Eric Leandri qui assure qu'il "existe une vraie place pour Qwant".

Le moteur doit, ajoute-t-il, "prendre sa place sur le mobile. De nombreux dossiers sont désormais sur le bureau du nouveau PDG".

Au chapitre des projets, il est question de "recruter davantage de personnes à Nice" et de continuer à tenter de donner vie au projet baptisé Qwant Art, qui doit s'implanter à Cannes. Un projet qui a pris du retard sur le calendrier initialement prévu, pour cause de levée de fonds non finalisée dit encore Eric Leandri. Lors de l'interview accordée à La Tribune en décembre dernier, il précisait que le bâtiment devant héberger l'entreprise serait probablement acquis par un tiers et Qwant en serait le locataire.

Ces annonces seront-elles de nature à apaiser les critiques et tensions qui régnaient ces derniers mois autour de la personne d'Eric Leandri ? Une nouvelle page s'ouvre donc pour le moteur de recherche qui revendique 18 milliards de requêtes en 2018.