Comme pour de nombreuses entreprises au lendemain de la crise sanitaire, les challenges n'ont pas manqué pour retrouver un rythme de croisière considéré comme normal et pour passer outre les écueils nouveaux mis sur la route des dirigeants, que ce soit l'augmentation des prix ou encore la pénurie des composants électroniques. Pour Volumic 3D, la réponse a été « d'aller chercher la croissance du chiffre d'affaires et de renforcer la proximité avec nos clients », comme le résume Stéphane Malausséna, dirigeant et co-fondateur de la PME. Deux leviers pour, à la fois, répondre aux besoins du marché voire les anticiper et pour continuer à tracer la route du développement.
Du bois et de la céramique
Car le marché de la fabrication additive - ou impression 3D - est prometteur. Il est ainsi estimé selon une étude de Xerfi entre 600 à 800 millions d'euros pour le marché hexagonal et à près de 79 millions de dollars US à l'échelle mondiale selon Mordor avec une perspective à 202 milliards de dollars US d'ici 2029.
Mais si l'impression 3D sert de nombreux secteurs, notamment l'industrie - de l'aéronautique au secteur dentaire - les acteurs sont aussi très nombreux. Volumic 3D a fait le choix, dès l'origine et sa création en 2013, du Made In France. Un pari à l'époque où l'impression supplétive n'était pas encore entrée dans les mœurs ni la préoccupation des circuits courts ou de l'économie circulaire. Pourtant, c'est bien à tous ces enjeux que répond l'impression 3D.
Fabricante de machines, la PME niçoise a établi sa différenciation, notamment sur son catalogue qui comprend désormais plus de 80 références dont le bois ou la céramique. Un catalogue - et des possibilités - qui ont évolué fortement. On en comptabilisait, en effet, que 5 il y a dix ans. « Nous travaillons sur différentes familles de matériaux et ce sont principalement les matériaux recyclés ou valorisés », explique Stéphane Malausséna, avec l'objectif de contribuer à « sortir des plastiques polluants », notamment.
Capacité augmentée
Le recyclage c'est aussi l'atout de la fabrication additive, qui en réutilisant des matériaux, participe à l'économie circulaire. « Le recyclage qui permet de réutiliser ce qui existait déjà, quasiment de manière infinie, même si parfois il est nécessaire d'ajouter un peu de matière neuve. On va aussi vers des matériaux très techniques pour l'industrie, c'est-à-dire chargés avec du carbone et de la fibre de verre, nous pouvons même imprimer de la céramique et de l'acier inoxydable », indique Stéphane Malausséna.
Une évolution du catalogue qui répond aux besoins du marché. Des besoins que la PME ausculte en restant à l'écoute du terrain, ce qui passe, aussi, par une présence sur des salons BtoB. Du CES Las Vegas lorsqu'elle était startup à Global Industrie, il y a quelques semaines, Volumic 3D en fait « des points de rencontres. Nous observons les tendances dans la fabrication additive mais ce qui nous intéresse c'est cette dose d'inspiration que nous insufflent nos clients. C'est cela qui nous permet de réorienter la façon dont nous faisons évoluer notre matériel, en fonction de leurs besoins et de leurs besoins futurs aussi. L'une des évolutions majeures concerne la taille des machines qui sont désormais de plus grande taille. Nous pouvons désormais imprimer des jantes de voitures ».
Une R&D fondamentale
Mais pour anticiper les besoins, la recherche est fondamentale. « La R&D est vitale pour nous. Nous faisons de la R&D interne et de la R&D externe », détaille Stéphane Malausséna. Ce que servent, notamment, les partenariats, dont celui noué il y a 5 ans avec l'IMREDD, l'institut méditerranéen du risque et du développement durable, basé dans l'Eco-Vallée à Nice, qui, dit encore le dirigeant, possède « une expertise incroyable sur les matériaux et un plateau avec des technologies différentes dans la fabrication additive. Nous avons précisément pris l'axe des matériaux recyclés. Désormais nous arrivons à recycler des matériaux à 100% et cela est une vraie innovation ».
La Ferme 3D, basée à Saint-Rémy de Provence, est, par ailleurs le « prolongement » de la PME niçoise. Cette ancienne ferme transformée en ferme « additive » et équipée d'une quarantaine d'imprimantes, est désormais également 100% solaire. Un « bel exemple d'économie circulaire ». Et qui montre que « derrière tous les projets il a y a des hommes du savoir-faire et des machines ».
Invité d'Azur Business, Stéphane Malaussena a évoqué tous ces sujets. Le replay est disponible ici.
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