L’impression professionnelle grand format et l’international, les deux axes de croissance du fabricant français Volumic 3D

Le fabricant d’imprimantes professionnelles 3D, implanté à Nice, continue de pousser son développement en mettant sur le marché une imprimante grand format, répondant ainsi à la demande et complétant, en même temps, son offre. Jusqu’ici centrée sur son marché domestique, la PME envisage désormais l’export, visant plus particulièrement le marché européen. Tout en continuant la R&D sur de nouveaux matériaux biosourcés et biodégradables.
(Crédits : DR)

L'année 2020 restera, quoi qu'il arrive, une année particulière pour Volumic 3D. Elle commence par une présence - la seconde - au CES Las Vegas, un Consumer Electronic Show où elle obtient deux awards - l'un dans la catégorie 3D Printing et le second dans la catégorie Sustainability, Eco-design, Smart energy - ce qui met un peu plus en lumière le fabricant français connu pour ses machines, les plus rapides et les plus précises du marché. Quelques jours plus tard, c'est à l'Elysée que l'entreprise implantée à Nice expose son savoir-faire lors de la première exposition consacrée au fabriqué en France. Une « reconnaissance » pour Stéphane Malaussena et Gérard Luppino, les deux dirigeants de la l'entreprise, tant « le fabriqué en France fait partie de notre ADN. Cela a aussi permis de montrer qu'il existait une marque française ».

Puis vient le confinement. Une période particulière qui va pourtant permettre à la PME de structurer son développement. Il faut dire que durant la crise, la fabrication additive a été sollicitée afin de produire parfois ce qui manquait. Et, de fait, provoquant « un regain d'intérêt pour la fabrication additive. Cela a permis de se rendre compte que l'impression 3D permet d'être autonome et indépendant », indique Stéphane Malaussena. Pour Volumic 3D, cela lui a aussi permis de conserver une activité et de poser la réflexion sur son développement.

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Un nouveau segment, des opportunités

« Cette période nous a permis de travailler sur de nouveaux modèles d'imprimantes 3D ». Trois exactement, sont commercialisées dès cette fin octobre. Deux d'entre elles sont des machines présentant une évolution de la gamme, étant plus performantes, plus endurantes. « Aujourd'hui, les professionnels, les industriels, utilisent ces machines au quotidien », souligne Stéphane Malaussena, rappelant combien leur usage s'est démocratisé.

Mais la vraie nouveauté réside dans cette imprimante de grande taille, pouvant aller jusqu'à 65 cm, soit trois fois plus grosse que les autres machines, qui place Volumic 3D sur un segment qu'elle n'occupait pas encore. « Nous entrons dans une dimension où on peut imprimer du mobilier de décoration, des jantes automobiles... C'était une demande de nos clients ». Si cette nouvelle machine contente donc les clients historiques de la marque, elle lui permet aussi d'agrandir encore davantage ses perspectives, Volumic 3D s'adressant aussi désormais à des professionnels de la grande taille, qu'elle ignorait jusqu'alors. Un produit différenciant, « bien positionné en termes de prix » revendique Stéphane Malaussena. Ce qui compte dans un marché concurrentiel, avec la présence d'acteurs français, européens, chinois... « Il faut des tarifs attractifs, cela demeure un critère de choix », estime Stéphane Malaussena. Car le marché des machines d'entrée de gamme est entièrement occupé par les acteurs chinois. Et sur le segment des machines pour le bureau, les difficultés d'approvisionnement de certains composants, commence à se répercuter sur les prix de vente.

Le bon temps pour l'export... et l'innovation

Engagé dans une stratégie de conquête de nouveaux marchés, la PME française franchit également une nouvelle étape, celle du passage à l'international. Un marché export qu'elle aborde en participant au Formnext, le plus grand rendez-vous européen dédié à l'industrie de la fabrication additive cette fin octobre à Francfort. Et c'est bien l'Europe que vise la PME, principalement l'Italie et l'Espagne, « deux vecteurs de croissance pour nous », estime Stéphane Malaussena.

Mais le déploiement stratégique et l'installation sur de nouveaux segments n'empêche pas la R&D de continuer à explorer le champ des matériaux pouvant être choisis pour l'impression additive. Si possible biosourcés et biodégradables aussi. « Il existe une prise en compte de la dimension environnementale dans l'industrie » et Volumic 3D regarde toutes les innovations de rupture. Outre le recyclage des bouteilles d'eau par exemple, la PME utilise également les déchets de blé, de bois, les coquilles d'huîtres ainsi que le marc de café. Ces deux derniers matériaux étant importés de Normandie, Stéphane Malaussena aimerait pourvoir participer à la structuration d'une filière de valorisation sur le territoire.

La fabrication additive dont l'intérêt n'est plus à prouver, effet de la crise certes, comme accélérateur, mais rappelle Stéphane Malaussena, « nous évoquions déjà les valeurs de la 3D en 2018 ». La fabrication additive qui concerne l'outillage et les pièces de remplacement, des filières d'avenir, comme aider les architectes dans la réalisation des maquettes, le secteur de la santé et de la podologie pour des semelles, les prototypes en ski ou en surf... Avec des machines plis rapides, c'est autant de pièces et de petites séries qui peuvent être fabriquées. Les fermes 3D sont aussi un vecteur d'avenir, explique Stéphane Malaussena, Volumic 3D en possédant une, basée à Saint-Rémy de Provence, constituée de 35 machines ayant réalisé un million de pièces en 5 ans. Employant 17 personnes, la PME finance son développement sur fonds propres. Elle a réalisé en 2020 un chiffre d'affaires de 2,2 millions d'euros.

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