« La manière d’enseigner est aussi importante que les murs de l'école » (Emmanuel Macron)

De passage dans une école des quartiers nord de Marseille, Emmanuel Macron est venu défendre la réhabilitation de l’établissement mais aussi sa volonté de donner plus d’autonomie aux directeurs.
(Crédits : Pool / DR)

Après un bain de foule à la Busserine, puis des échanges musclés avec des habitants des quartiers nord, l'ambiance est tout autre lors de ce deuxième jour à Marseille pour Emmanuel Macron. Cette fois, il a été accueilli par plusieurs enfants de l'école Saint-André-La Castellane, dans le 15e arrondissement au nord de la ville. Le scolaire était aussi l'un des pans majeurs du Plan Marseille en Grand, notamment parce qu'il réunissait deux aspects. D'abord celui du bâti avec le besoin de rénover des établissements plus que vieillissants. Ensuite un volet pédagogique avec l'idée d'apporter plus d'autonomie aux directeurs avec des salaires différenciés.

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« La manière d'enseigner c'est aussi important que les murs », insiste Emmanuel Macron. Les établissements marseillais concernés par le plan présidentiel devaient servir d'expérimentation pour ce qu'il appelle les écoles du futur. A Marseille, il persiste et signe dans cette voie : « Nous continuerons à avancer et à donner encore plus d'autonomie, nous allons bâtir cette autonomie ». La deuxième ville de France devait être le laboratoire présidentiel de cette fameuse autonomie. « Nous pensions que c'était un gros mot », défend le locataire de l'Elysée qui fustige une idéologie qui comparait cette démarche à de la privatisation.

Visiblement, l'expérimentation aura surtout été une avant-première. « Vous avez essuyé les plâtres, c'est un peu la première génération vous avez bricolé, nous n'allons pas revenir en arrière sur l'autonomie et nous allons faire en sorte que ça arrive plus vite », explique-t-il à des directeurs d'établissements. Des ajouts vont également être faits. Le pass culture va être étendu aux 82 écoles innovantes à Marseille. De manière plus générale, Emmanuel Macron souhaite ouvrir le débat « sur le temps scolaire dans l'année qui est une hypocrisie totale ». En clair, un temps de vacances trop long qui ferait régresser les élèves, d'autant plus dans des quartiers en difficultés avec des enfants qui n'auraient pas la possibilité d'utiliser ce temps pour réaliser d'autres activités. La veille, il avait également annoncé l'accueil de 8 heures à 18 heures dans les collèges des quartiers prioritaires.

Résoudre le casse-tête

Pour ce qui est de la rénovation, cette école perchée sur les hauteurs de la ville symbolise la mutation voulue par Emmanuel Macron. Les travaux doivent se terminer pour la rentrée 2024. Elle est l'une des 22 en chantier, alors que 31 autres sont en études et six ont déjà été livrées. « Ce qui a été lancé, c'est historique, aucune ville n'en est capable, il y avait tout un système à remettre en place », souligne Benoît Payan, le maire de Marseille, conscient que « les chantiers prennent du temps ».

Comme depuis le début de son séjour marseillais, Emmanuel Macron insiste sur son envie d'accélérer. « Il faut que les 188 écoles identifiées soient terminées pour 2030 », avance-t-il en rappelant « qu'il n'y a jamais eu d'équivalent en termes d'intervention de l'État sur les écoles depuis 45 ». Histoire que le chantier soit aussi plus parlant pour le grand public, le chef de l'État aimerait « une signature visuelle unique sur ces écoles rénovées ». En attendant, les travaux doivent se réaliser tout en conservant une continuité pédagogique. « Un casse-tête » explique Benoît Payan. Le maire se satisfait des annonces d'Emmanuel Macron sur l'ouverture des écoles dès deux ans. « La scolarisation le plus tôt possible est essentielle », souligne-t-il.

Si l'école de Saint-André-La Castellane se veut être un exemple, elle ne cache pas totalement les difficultés d'autres établissements. « Il faut vraiment reculer sur la fermeture de classe, c'est dramatique si l'on fait ça », l'interpelle Sébastien Delogu, député LFI-Nupes sur le secteur. « Ici, on ne ferme aucune classe, à la Bricarde (ndlr : située à moins d'un kilomètre) on va faire le point à la fin du mois d'août », lui répond Pap Ndiaye, le ministre de l'Education nationale. Dans le Nord, huit classes sont menacées de fermeture. Un nouveau casse-tête en perspective ?

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